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Élections régionales à Rodrigues: la réforme électorale nuira-t-elle à Serge Clair ?

6 janvier 2017, 22:03

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Élections régionales à Rodrigues: la réforme électorale nuira-t-elle à Serge Clair ?

Les 28 797 électeurs rodriguais seront appelés aux urnes le 12 février, dans les six régions de l’île. Cela, cinq ans après les élections régionales du 5 février 2012. La présidence de la République a en effet officialisé la dissolution de l’Assemblée régionale de Rodrigues dans la matinée de jeudi 5 décembre, suivant les recommandations du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth (SAJ). Les enjeux sont multiples pour ce scrutin, mais devront tourner autour de la récente réforme électorale, votée par le Parlement mauricien en décembre dernier.

Effectivement, les Rodriguais sanctionneront-ils l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR), qui a soutenu la réforme électorale contestée par les partis de l’opposition, ainsi que par les syndicats ? Ou est-ce un plébiscite populaire qui guette le parti de Serge Clair ? Ce thème de la réforme électorale honnie sera forcément le cheval de bataille des adversaires du gouvernement régional sortant, qui voudraient que les électeurs envoient un message au gouvernement de SAJ, tout en sanctionnant l’OPR.

À Rodrigues, la façon dont Port-Louis a apporté cette réforme était qualifiée d’«agissements d’un gouvernement colon». Cette expression a été à maintes reprises utilisée l’année dernière par les contestataires de la réforme, et a été véhiculée sur les réseaux sociaux, avec des relents de sentiments «antimauriciens».

D’ailleurs, Nicolas Von Mally, le leader du Mouvement rodriguais (MR), l’a bien fait bien comprendre : la réforme électorale sera un des points forts de cette campagne électorale. «Les deux députés de l’OPRau Parlement mauricien ont apporté leur soutien pour que le gouvernement ait la majorité de trois quarts des votes pour amender la Constitution. Ce n’était pas une réforme en faveur des Rodriguais, mais pour que le chef commissaire Serge Clair ait plus de pouvoir», explique-t-il.

Même son de cloche du côté de Johnson Roussety, ancien chef commissaire. «La réforme électorale a été votée avec la complicité de l’OPR, alors que la voix des Rodriguais n’a pas été entendue. Nous devons le faire comprendre à notre électorat», ajoute le leader du Front patriotique rodriguais (FPR).

En revanche, Alain Tolbize, syndicaliste et membre fondateur du Kolektif 8 Oktob, mouvement créé pour contrer la réforme électorale, est de ceux qui croient que ce sujet aura peu d’influence sur les électeurs. «Les électeurs ayant une affinité avec un parti ne se laisseront pasfacilement influencer. Peut-être uniquement ceux qui ont été vraiment contre la réforme. Enfin, ce n’était pas uneréforme, mais un accord entre sir Anerood Jugnauth et Serge Clair», conclut-il.

L’express a essayé d’avoir le point de vue d’un représentant de l’OPR au sujet de l’annonce des élections, mais en vain.

Trois rassemblements politiques  

Les trois principaux partis rassembleront leurs fidèles ce dimanche. L’OPR sera à Pointe-Coton pour dévoiler sa liste de candidats alors que le FPR sera à Caverne-Provert. Le MR tient, lui, son rassemblement à St-François.

 

Roussety veut la réunification de l’opposition

<p>L&rsquo;opposition est divisée. D&rsquo;un côté, le MR de Nicolas Von Mally et de l&rsquo;autre, le FPR de Johnson Roussety. Les deux hommes ont le même objectif : vaincre l&rsquo;OPR. Johnson Roussety souhaiterait une alliance avec le MR, tout en cédant le fauteuil de chef commissaire à Nicolas Von Mally. Cependant, ce dernier a imposé quelques conditions qui ne sont pas au goût du FPR. <em>&laquo;Von Mally veut la dissolution du FPR. C&rsquo;est inacceptable, d&rsquo;autant que le MR allait être le principal parti de cette alliance.</em>&raquo; Johnson Roussety demande aux cadres du MR de ramener leur leader à la raison. Toutefois, Nicolas Von Mally ne l&rsquo;entend pas de cette oreille. &laquo;<em>Vaut mieux être seul que mal accompagné. Nous avons déjà fait une purge dans le parti et dans l&rsquo;opposition</em>&raquo;, dit-il. Quid de la division de vote de l&rsquo;opposition ? &laquo;<em>Il n&rsquo;y aura pas de division de votes. Au sein de l&rsquo;OPR, il y a eu plusieurs membres qui sont partis. C&rsquo;est chez l&rsquo;adversaire qu&rsquo;il y aura des votes perdus</em>&raquo;, insiste le leader du MR.</p>