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Violences en marge des manifestations: Cazeneuve fustige «l’outrance»

29 avril 2016, 10:19

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Violences en marge des manifestations: Cazeneuve fustige «l’outrance»

 

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fustigé «l’outrance» de «ceux qui essaient d’instrumentaliser» à leur avantage les violences commises en marge des manifestations contre la loi travail ou de Nuit debout, jeudi soir après après avoir rendu visite à l’hôpital à un policier grièvement blessé.

«Ceux qui essaient d’instrumentaliser ce contexte à des fins politiques en proposant qu’on interdise tout sont à la fois ignorants du droit et ignorants de ce qu’est l’état d’urgence et ignorant de ce qu’est la République et des principes de liberté qui la guident», a déclaré à la presse le ministre en sortant de la Pitié-Salpêtrière.

«Ils sont eux aussi dans l’outrance», a insisté M. Cazeneuve, quand le gouvernement est tant dans «le respect du droit» à manifester que dans «le respect des forces de l’ordre».

Le ministre venait de se rendre au chevet d’un gardien de la paix grièvement blessé à la tête au cours de la manifestation parisienne jeudi et dont l’état «reste sérieux» selon M. Cazeneuve. Ce policier de la Brigade d’information de voie publique (BIVP) assurait la liaison avec les organisateurs du défilé et était en tenue civile lorsqu’il a été frappé par un projectile, selon le préfet de police de Paris.

«Ceux qui ont diffusé sur la police des affiches et des propos qui contribuaient à tendre (les relations avec les manifestants) n’ont pas témoigné d’un grand esprit de responsabilité», a estimé M. Cazeneuve, en référence à une affiche de la CGT affirmant que «la police doit protéger les citoyens et non les frapper».

L’extrême-gauche a également dénoncé les «violences policières» envers les manifestants contre la loi El-Khomri et ceux du mouvement Nuit debout. Le parti Les Républicains a de son côté demandé lundi à Bernard Cazeneuve de «suspendre l’autorisation d’occupation» de la place de la République à Paris par Nuit debout, critiquant «l’irresponsabilité» gouvernementale face à une situation «inadmissible» en état d’urgence.

Entre 170.000 personnes (autorités) et 500.000 (CGT) ont défilé jeudi contre la loi travail lors de manifestations émaillées de violents affrontements à Paris et en province, avec des blessés graves du côté des forces de l’ordre et des manifestants et 124 interpellations.

Bernard Cazeneuve a à nouveau rendu «hommage» au «grand professionnalisme» des gendarmes et policiers à l’oeuvre, qui ont permis de «rétablir la situation partout» où des «groupes violents essayaient de la faire dégénérer».

Environ un millier de personnes étaient encore rassemblées jeudi soir peu après minuit place de la République à Paris, fortement encadré par les forces de l’ordre pour éviter de nouveaux débordements, a constaté un journaliste de l’AFP.