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Sommet Inde-Afrique: nouveau partenariat économique

27 octobre 2015, 14:17

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Sommet Inde-Afrique: nouveau partenariat économique

Sept ans après le premier sommet Inde-Afrique, c’est un nouveau partenariat économique fondé sur le développement que la Grande Péninsule souhaite développer avec le continent noir. Notamment à travers ce troisième sommet, dont les travaux ont débuté à New Delhi le lundi 26 octobre. Ils dureront jusqu’au 29 octobre.

 

Une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement ont répondu présents. Le grand absent de la délégation menée par sir Anerood Jugnauth n’est autre qu’Étienne Sinatambou, le ministre des Affaires étrangères. Cela avait également été le cas lors de son déplacement à New York.

 

Pendant quatre jours, du 26 au 29 octobre, Narendra Modi cherchera à donner une nouvelle impulsion aux relations que l’Inde entretient avec l’Afrique depuis des siècles. L’enjeu est de taille. Économique notamment. Le ralentissement économique en Chine devrait tempérer l’enthousiasme des investisseurs à s’impliquer dans des projets-phares en Afrique, voire déboucher sur l’annulation de certains contrats. Ce qui permettra à l’Inde de se repositionner et s’imposer dans cette partie du monde.

 

En contrepartie, l’Afrique veut avoir l’assurance qu’en l’absence de la Chine, elle pourra compter sur l’Inde pour l’importation de ses matières premières. «Avec la crise chinoise, les exportations africaines vers la deuxième puissance mondiale en termes de matières premières et de produits pétroliers ont chuté drastiquement. Or, il se trouve que la Chine a été très agressive dans ses relations en Afrique, en axant ses initiatives sur la sécurité d’approvisionnement», explique Rajiv Servansingh, observateur économique. Et d’ajouter, qu’en revanche, l’Inde a toujours orienté sa coopération vers l’Afrique en privilégiant certains domaines, dont l’éducation, la santé ou encore l’agriculture, comme c’est le cas actuellement en Éthiopie.

 

Ces autres enjeux

 

Qu’en est-il de Maurice ? Rajiv Servansingh, qui est un ancien directeur du Board of Investment, estime que le positionnement du pays comme une porte d’entrée des investissements indiens en Afrique doit être davantage mis en évidence. Il regrette l’absence d’opérateurs économiques dans la délégation accompagnant sir Anerood Jugnauth. Notamment ceux qui sont déjà présents en Afrique. Cela aurait démontré, dit-il, l’intérêt de Maurice pour ce continent.

 

D’autres spécialistes du Global Business, qui ont déjà pris le pari africain, soutiennent que ce sommet devrait être l’occasion de mettre en relief la nouvelle carte privilégiant la route Inde-Maurice-Afrique. Cela devrait constituer un nouveau départ pour l’offshore mauricien, à condition toutefois que Maurice s’y mette pour créer un marché obligataire (Bond market).

 

Hormis l’Afrique du Sud, Maurice peut être une pionnière dans ce nouveau rôle en Afrique, soit favoriser l’émergence d’un marché de la dette pour assurer le montage financier des Indiens souhaitant investir en Afrique. «Les sociétés offshore indiennes ont déjà fait confiance à notre centre financier dans le passé. Je ne vois pas pourquoi elles ne le feront pas maintenant», observe-t-on dans les milieux proches des Management Companies. Des Mauriciens souhaitent que Narendra Modi s’engage à encourager de nouvelles sociétés indiennes à s’installer dans le centre financier mauricien, comme il l’a fait pour l’Afrique.