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Pourquoi ils ont profané le kovil Amma Tookay…

6 septembre 2015, 11:04

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Pourquoi ils ont profané le kovil Amma Tookay…
Ils n’ont, affirment-ils, aucune raison plausible pour expliquer leur geste. Mais ces deux suspects écroués pour avoir profané le kovil Amma Tookay à Camp-Diable dans la nuit de vendredi à samedi 5 septembre, ont concédé qu’ils étaient sous l’influence de l’alcool. Ils ont été provisoirement accusés de «damaging monuments» en attendant que l’enquête soit bouclée.
 
Habitant Vallée-Pitôt et Rivière-des-Anguilles, ces suspects, dont l’un d’eux est un policier comptant dix ans de service, ont pu être confondus par des images de vidéosurveillance lorsque les responsables du temple ont découvert le saccage samedi matin. Une patrouille policière avait également croisé les deux suspects dans la nuit de vendredi alors qu’ils se trouvaient à proximité du lieu de culte.
 
Cependant, la police criminelle du Sud a de fortes présomptions que les deux des suspects ne sont pas à leur premier coup d’essai. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs d’une série d’actes de vandalisme perpétrés depuis quelque temps dans des lieux de culte. Notamment à Grand-Bassin, Grand-Bois, Mare-d’Albert et Savannah, indiquent des responsables de l’enquête. 
 
Aux Casernes centrales, l’affaire est suivie de près car d’autres temples ont été profanés, avec des inscriptions taguées aux murs. Les responsables veulent établir si ces deux suspects ont agi seuls. 
 
Au temple Tookay, le président de l’association qui gère le lieu de culte, Dana Chengen, dit lui aussi avoir été informé de ces cas qui semblaient loin d’être isolés. Il explique que la destruction des divinités, importées d’Inde, va coûter quelque Rs 500 000.  «Cela va bousculer le calendrier des prières car il nous faudra aussi effectuer certains rites à la livraison des nouvelles statuettes», confie-t-il. 
 
L’Amma Tookay Kovil, fondée au XIXe siècle par les travailleurs engagés de la sucrerie de Britannia, est l’un des plus vieux temples de l’île. Avant chaque récolte sucrière, une prière spéciale y est d’ailleurs dite, tout comme des prières pour les personnes malades. Le temple abrite également une statuette de près de deux siècles. Celle-ci a heureusement été épargnée par les vandales, étant fermée à double tour à la nuit tombée.
 
«Les suspects devaient ignorer que les lieux étaient sous surveillance vidéo. En l’absence d’un gardien, ils se sont acharnés sur les statuettes à l’extérieur du sanctuaire. On devra désormais faire appel aux services d’un vigile», déclare Dana Chengen. D’autres habitués du temple appellent à l’apaisement après une série de commentaires postés sur les réseaux sociaux.