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Un chef d’État est-il obligé de rendre public son bulletin de santé?

27 juillet 2015, 21:20

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Un chef d’État est-il obligé de rendre public son bulletin de santé?
Les spéculations vont bon train sur les raisons du séjour de trois semaines de sir Anerood Jugnauth dans la capitale britannique. Ce déplacement est-il lié à la santé du Premier ministre âgé de 85 ans? Le flou reste entier puisque le bâtiment du Trésor a choisi d’évoquer uniquement un «voyage à titre privé». D’où l’occasion de faire le tour de ces pays, sources d’inspiration pour Maurice, dans divers domaines sur la question : un chef de gouvernement ou d’État est-il obligé de rendre public son bulletin de santé ?

France

Quatre mois de cela, l’Élysée a publié le quatrième bulletin de santé de François Hollande depuis qu’il est président. En décembre 2013, celui-ci a aussi confirmé son hospitalisation au CHU Cochin pour une hypertrophie bénigne de la prostate en février 2011. Information qui avait auparavant filtré dans la presse. Pourtant, aucune règle ne contraint le président français à révéler les détails de sa santé. Il le fait tout simplement pour tenir une promesse de campagne. Car pour lui, il est «important que les Français aient confiance en la capacité de leur président à gouverner».
 
Par contre, les prédécesseurs de Hollande n’ont pas été des plus sincères. Nicolas Sarkozy a donné la consigne de ne pas communiquer sur son abcès à la gorge. Jacques Chirac a caché son accident vasculaire cérébral pendant plus de 14 heures. Le président Mitterrand a caché son cancer de la prostate tout en publiant régulièrement des bulletins de santé falsifiés.

Etats-Unis

Hormis les résultats de la batterie de tests effectués, le dernier bulletin annuel de santé de Barack Obama publié par la Maison Blanche, en juin 2014, nous apprend également que le président américain consommerait encore, de temps à autre, des chewing-gums à la nicotine.
 
Aux États-Unis, la santé du président est considérée comme du domaine public. C’est pour cela que l’on sait aujourd’hui que Jimmy Carter (39e président des États-Unis, de 1977 à 1981) avait des hémorroïdes, George W. Bush s’était évanoui après avoir avalé un bretzel de travers.
 
Depuis les années 1970, en raison des mensonges de Roosevelt qui souffrait d’une polio et ceux de Kennedy atteint d’une maladie endocrinienne rare, la maladie d’Addison, les États Unis imposent des règles absolues de vérité sur l’état physique de ses dirigeants dans sa Constitution.

Grande-Bretagne

Le mode d’emploi est le même qu’aux États-Unis. Par exemple, on a appris que Tony Blair a subi une intervention cardiaque importante en 2004. Juste après avoir annoncé qu’il comptait bien accomplir un troisième mandat à Downing Street, il a fait savoir par l’intermédiaire de son porte-parole qu’il s’apprêtait à subir une intervention mineure afin de régler ses problèmes de rythme irrégulier du coeur. En mai 2005, lorsqu’il a été hospitalisé pour une hernie discale, Tony Blair a tenu à en informer les Britanniques.