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Des loges du Champs de Mars à la prison: Winsy Buttié s’attaque à Clensy Appavou

4 mai 2014, 12:28

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Des loges du Champs de Mars à la prison: Winsy Buttié s’attaque à Clensy Appavou

Son nom et sa photo s’étalent à la une de tous les journaux. Mais Winsy Buttié se dit sereine. Face aux photographes de presse qui la mitraillaient à son arrivée aux

Casernes centrales mercredi 31 avril, elle opposait le sourire et la confiance de ceux qui en savent beaucoup. Et elle a réussi un coup de maître : accusée d’escroquerie par Clensy Appavou qui l’a licenciée en février dernier, elle a fini par tourner les soupçons de la police vers l’ex-patron lui-même.

 

Winsy Buttié a plongé au cœur de l’actualité lorsque son ex-patron, Clensy Appavou a porté plainte contre elle pour détournement de Rs 105 millions d’Appavoo & Associates, le 23 avril, dans l’après-midi, soit le même jour qu’elle-même s’est rendue à la commission anticorruption pour dénoncer son patron. C’est un des arguments de Winsy Buttié pour démontrer que c’est en fait son ex-patron qui a escroqué un Français de Rs 96 millions. Elle va jusqu’à remettre en question les compétences de l’expertcomptable, demandant aux enquêteurs comment il n’a pas décelé la fraude si elle a été commise depuis 2009.

 

Devant les enquêteurs, elle a soutenu que son ancien patron l’a contrainte à falsifier des documents afin que près de 2,3 millions d’euros, soit Rs 96,7 millions, appartenant à son défunt client, le Français Michel Corvalan, atterrissent sur les comptes d’Appavoo & Associates. Ce qui a poussé le CCID à faire une descente au siège de cette société vendredi après-midi afin de mettre la main sur les dossiers concernant Michel Corvalan.

Winsy Buttié a été licenciée par son patron, Clensy Appavoo en février dernier.
Elle lui réclame désormais des indemnites de Rs 18 millions.

 

L’argent utilisé pour construire une maison au Bout-du-Monde

 

Questionnée dans la journée d’hier, samedi 3 mai, sur les Rs 18 millions qu’elle aurait détournées du compte personnel du patron d’Appavoo & Associates, Winsy Buttié s’est esclaffée devant les hommes des assistants commissaires de police Pregarsen Vuddamalay et Hemant Jangi. Assistée des avocats Ashley Ramdass et Varuna Bunwaree, elle soutient que tout l’argent transféré de ce compte a servi à la construction de la maison de Clensy Appavoo au morcellement du Bout-du-Monde, à Ebène.

 

Elle allègue que les Rs 18 millions ont été utilisées pour payer des fournisseurs. Et même pour ériger une cheminée qui aurait coûté la bagatelle de Rs 1 million.

 

 

Winsy Buttié est cependant maintenue en détention depuis mercredi. La tâche à laquelle s’attellent les enquêteurs : suivre l’argent. Ce qui les mène au Champ de Mars. Là où Winsy Buttié mène grande vie. Toujours tirée à quatre épingles, à l’ombre d’un grand chapeau, elle est présente chaque semaine et elle observait ses chevaux du balcon de sa loge, où elle recevait immanquablement proches et amis.

 

Qui est Winsy Buttié ?

Inconnue il y a encore quelques années, Winsy Buttié est rapidement devenue une figure incontournable du monde hippique. «Lorsqu’une personne arrive au Champ de Mars et finance l’achat de plusieurs chevaux, elle est immédiatement très bien perçue par le Mauritius Turf Club. Cela a été le cas pour cette dame qui a très vite été traitée comme une VIP», lâche un propriétaire de chevaux, qui s’interroge aujourd’hui sur la provenance de l’argent utilisé pour acheter les canassons.

 

Si l’ancienne assistante de direction clame haut et fort son amour pour les chevaux, elle n’était pas insensible aux profits qu’elle pouvait en tirer. Le Mauritius Turf Club l’a ainsi soupçonnée à un certain moment d’être liée à l’organisation de paris illégaux. Une accusation que la principale intéressée a toujours niée.

 

Aujourd’hui confrontée à Clensy Appavoo, Winsy Buttié entend donner le ton. «Ne vous fiez pas à son apparence, c’est un pitbull. Et elle ne lâchera pas prise», lance un de ses proches. En clair, on peut s’attendre à d’autres révélations fracassantes dans les semaines à venir.