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Réveille-toi ô mon île

13 novembre 2015, 12:56

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Réveille-toi ô mon île

L’île Maurice a besoin de respirer ! Avec le projet de loi du ministre Bhadain, cela sera possible car on se débarrassera des parasites sans conscience qui rongent notre tissu social.

 

Notre île attendait depuis un moment déjà qu’un de ses fils relève les nombreux défis auxquels elle est confrontée. Elle avait besoin d’un homme fort de ses convictions, un être courageux avec une vision claire et limpide de ce que l’île Maurice doit faire pour s’extirper de ces écuries d’Augias dans lesquelles elle s’est empêtrée au cours de ces dernières années par un «laisser-faire» déconcertant et ahurissant au nom de je ne sais quelle démocratie. À qui la faute ? Sinon à celle de nos décideurs passés et dépassés ! Tout cela, on ne le dira jamais assez, par laxisme, par manque de volonté ou simplement par… pure bêtise ? 

 

Un bref retour en arrière nous fait voir une île que les touristes trouvaient avenante et accueillante. Mais aujourd’hui, c’est une tout autre histoire. L’île Maurice a peur. Peur pour sa sécurité, peur d’être volée, violée, agressée ! Les voleurs, violeurs, drogués, malfaiteurs, bandits de tout acabit sont légion. Ils sont à l’affût, prêts à vous bondir dessus ! Oui, nous faisons le triste constat d’une île si pétrifiée qu’elle s’enferme à double tours après dîner pour éviter de malencontreux désagréments. Nos journaux nous gavent quasi quotidiennement d’un lot de braquages, de cambriolages et d’effractions avec souvent des pertes en vies humaines. 

 

Les attaques contre nos touristes ne se comptent plus aux abords de nos plages. Nous organisons des road shows pour les inviter à venir visiter notre île, puis nous les effarouchons ! Quel paradoxe ! Et dire que les garde-fous, la logistique sécuritaire, les lois, pour notre bien-être sont bien là. Vous conviendrez tous qu’il y quelque chose de pourri dans le royaume et que nous assistons péniblement à une descente aux enfers !

 

Notre île Maurice a besoin de respirer et de reprendre confiance ! Pour atteindre cet objectif, il faut très vite éradiquer le mal, l’attaquer à la racine. Il faut que les Mauriciens comprennent que l’argent mal acquis, au détriment des plus démunis, est en train de détruire nos familles. Il faut mettre un holà à ces honteuses pratiques de trasé illégalement pour acquérir des richesses facilement.

 

L’objectif de ce projet de loi du ministre Bhadain,Messieurs les parlementaires, ce n’est pas de retracer les biens mal acquis par des moyens frauduleux et de s’arrêter là. L’objectif va bien au-delà d’un simple exercice de démasquer le fraudeur. Sa portée est beaucoup plus élargie. Il est question ici de salubrité publique. La mission est de se débarrasser à tout jamais de ces corrompus, de ces parasites sans conscience, ces sangsues qui rongent notre tissu social. Pour se débarrasser d’eux, il faut des lois fortes, sans merci. Des lois encore plus sévères que celles dont il est question aujourd’hui. 

 

«Il faut se débarasser de la corruption avec des lois sans merci.»

 

Mauriciens, n’ayez pas peur! Les «vampires» d’hier n’ont aucune leçon à donner ! Barrons-leur la route ! Le gouvernement et les autorités compétentes ont besoin de serrer la vis avec des lois encore plus rigoureuses pour en finir avec ces scélérats de tout acabit. Il faut arrêter net la dérive de la République. Dieu sait que beaucoup de ces truands et malfrats, sans foi, ni loi, viennent des hautes sphères, de la classe dite de «notables». Ils se reconnaîtront. Le peuple, lui, les connaît !

 

En dépit de ce que nous racontent aujourd’hui les chantres de l’opposition et autres hommes de loi, le ministre Bhadain a raison de venir proposer haut et fort cette nouvelle législation. L’approche est différente, plus ambitieuse et rigoureuse certes ; aux grands maux, les grands moyens. On ne peut rafistoler des lois existantes et repartir avec. Elles fourniront hélas les mêmes résultats. Celles-ci, ayons le courage de l’avouer, n’ont pas eu à ce jour les effets escomptés. L’île Maurice ne s’est pas améliorée en termes de valeurs, de sécurité, de probité.

 

Le Good Governance and Integrity Reporting Bill devrait être un signal fort à tous ceux qui font fi de la justice. Un rappel à tous, que nous sommes dans un état de droit et que toute infraction aux lois du territoire sera punie. Égaux devant la loi, tous ceux trouvés coupables, du petit trafiquant aux seigneurs de la place, devront répondre devant la justice. Le Parlement se doit donc de l’approuver après amendements, si nécessaire.

 

Le verdict sans appel du peuple au mois de décembre dernier était clair. Il donne droit au nouveau gouvernement de nettoyer le pays comme il se doit. De plus, le gouvernement doit venir avec de nouvelles législations pour corriger tous les autres passe-droits qui sont légion dans notre société et de s’assurer de l’application effective de ces lois. C’est plus qu’une nécessité, c’est un devoir !

 

Que notre île Maurice redevienne un endroit où il fait bon vivre ! Un pays avec des lois «justes et équitables» pour tous. Un espace où, mafieux, escrocs, trafiquants de tout poil, truands, brigands, malotrus, et autres malfaiteurs payent de leurs crimes jusqu’au bout. Ce qu’il faut surtout retenir de la nouvelle législation du ministre de la Bonne Gouvernance, c’est qu’elle a pour but de venir combler certaines lacunes des loismauriciennes concernant l’enrichissement illicite. Cette situation peut avoir l’effet d’une bombe à retardement pour nous-mêmes, citoyens lambda. Pour ne citer que quelques exemples, tôt ou tard, nous nous retrouvons, parents que nous sommes, avec des enfants drogués, trafiquants, prostitués, meurtriers ou pervertis. Notre réveil est dur, car des êtres qui nous sont chers, sont devenus des victimes. Les autorités se doivent de mettre bon ordre dans tout ce fatras. Le gouvernement doit être fort et ferme à la fois. Cette nouvelle loi est aujourd’hui plus que nécessaire.

 

En bref, la Good Governance and Integrity Reporting Bill permettra, entre autres, à une agence gouvernementale, à savoir l’Integrity Reporting Services de traquer les personnes, qui subitement démontrent des signes de richesses. 

 

«Le gouvernement ne doit pas s’attarder sur des considérations bassement politiciennes.»

 

Il sera loisible à cette personne, mise en examen, de s’expliquer dans un délai de 21 jours (un laps de temps plus que suffisant) sur la provenance des biens acquis. Faute de quoi, le cas sera référé à une plus haute instance gouvernementale, en l’occurrence, l’Integrity Reporting Board, qui aura pour tâche alors d’approfondir l’enquête. En cas de faute, les «biens et richesses inexpliqués» seront saisis, sur ordre d’un juge de la Cour suprême.

 

Voyons ce qui existe de nos jours en termes de lois, afin de mieux apprécier ce nouveau projet de loi. L’ICAC n’est pas mandaté à interroger les détenteurs de ces «richesses inexpliquées». L’Asset Recovery Unit peut procéder à des saisies seulement lorsqu’il a été prouvé devant une Cour de Justice que ces richesses résultent d’activités criminelles. Or les procédures de justice sont longues. Quant à la MRA, son rôle se résume tout bonnement à taxer les richesses. Il est un fait notable que nombreux sont ceux quitrouventtoujours moyen de passer entre les mailles du filet de la MRA.

 

Conclusion : ces détenteurs de richesses dites «non expliquées» jouissentsouvent de leurs biens pendant de très longues années. L’astuce classique pour ces gros bonnets est de faire valoir leur «droit au silence» dans le seul but d’embarrasser la loi et par ricochet faire retarder l’enquête. Le peuple aspire au changement pour éradiquer toute cette gangrène qui a envahi notre pays. Il ne veut plus entendre les mêmes «jérémiades» des politiques qui ont mauvaise conscience de n’avoir pas accompli ce qu’on attendait d’eux.

 

Que n’a-t-on pas juré au nom de la sacrosainte Constitution ? Où est-il écrit dans la Constitution qu’on a un droit fondamental de voler l’État ? Ce pays a besoin de bouger dans la bonne direction, et vite.Le gouvernement ne doit pas s’attarder sur des considérations bassement politiciennes. Le peuple admirable vous a élu, faites ce que vous avez à faire. Monsieur le ministre, dites-leur... «Qu’on ne badine pas avecBhadain !»