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Washington veut une issue rapide au Proche-Orient

24 avril 2010, 00:00

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L''''émissaire américain George Mitchell, en visite au Proche-Orient pour relancer le processus de paix, a déclaré vendredi à Israël et aux Palestiniens que le président Barack Obama tenait à ce qu''un règlement global se concrétise "bientôt, pas dans un futur vague et distant".

Au cours d''une première journée chargée en entrevues et discussions, le représentant de Washington a souligné à l''intention des deux parties qu''Obama était déterminé à faire émerger une solution du conflit régional.
Il a assuré le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la détermination de Washington à garantir la sécurité d''Israël ainsi qu''à obtenir un accord prévoyant la création d''un Etat palestinien.

"C''était la politique américaine. C''est la politique américaine. Ce sera la politique américaine", a déclaré Mitchell au chef du gouvernement israélien, répétant la promesse faite par Barack Obama de maintenir des liens forts et durables entre les deux pays à l''occasion du 62e anniversaire de l''Etat juif.

Avant de se rendre dans la soirée en Cisjordanie pour s''y entretenir avec le président de l''Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, George Mitchell a exprimé un soutien marqué à la volonté d''indépendance des Palestiniens.

"Une paix globale ne doit pas se réduire à un rêve dans cette région, a-t-il dit. Cela doit et peut devenir une réalité. Nous voulons que cette réalité advienne et bientôt, pas dans un futur vague et distant."

A Washington, le département d''Etat a mis en garde contre tout espoir de percée immédiate et en Cisjordanie, le négociateur palestinien Saëb Erekat a déclaré qu''il restait du travail à faire.

"Il n''y aura pas de reprise des discussions de proximité avec les Israéliens dans les prochains jours", a dit Erekat. Abbas attend toujours les réponses de Mitchell concernant l''arrêt de toute construction dans les colonies israéliennes réclamé par les Palestiniens.

Un responsable palestinien a rapporté que Mitchell avait demandé à Abbas de reprendre des discussions de proximité mais que le président palestinien avait répondu qu''il devait au préalable consulter les Etats arabes le 1er mai, lors de la réunion du comité de suivi de l''initiative de paix de la Ligue arabe.

Mitchell a dit que les Etats-Unis voulaient un "Etat palestinien viable et indépendant, doté d''un territoire continu où le peuple palestinien pourra exercer son droit à l''autodétermination".

"Les Palestiniens ont droit à la liberté et à la dignité qui vont de pair avec le droit de déterminer leur avenir."

La visite de l''émissaire de la Maison blanche intervient alors que les relations entre Américains et Israéliens se sont tendues à propos de la question des activités de peuplement de l''Etat juif en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Abbas refuse de reprendre les négociations suspendues en décembre 2008 tant que toutes les constructions ne seront pas suspendues dans les colonies, ce que Netanyahu présente comme une tentative d''éviter les discussions de paix.

Mitchell tente d''obtenir de Netanyahu des mesures d''édification de la confiance réclamées par Obama pour faciliter l''ouverture de discussions de proximité, dans l''espoir qu''elles débouchent ultérieurement sur des négociations directes entre les deux parties.

Il doit rencontrer à nouveau dimanche le dirigeant israélien. Les suggestions d''Obama ont été remises il y a un mois à Netanyahu lors d''une rencontre discrète à la Maison blanche. Les Israéliens n''y ont jusqu''ici pas officiellement répondu.

Benjamin Netanyahu cherche à dissiper les tensions apparues ces dernières semaines avec Washington, sans céder de terrain sur le sujet des colonies. La frange ultra-orthodoxe de son gouvernement de coalition ne veut pas entendre parler de concessions aux Palestiniens et aux Américains qui demandent un gel de ces activités de peuplement.

"Notre politique à Jérusalem ne changera pas. Il n''y aura pas de gel à Jérusalem. Pourquoi céderais-je sur Jérusalem?" a répété le chef du gouvernement israélien jeudi à la télévision.

Il s''est montré un peu plus conciliant vendredi face à Mitchell lors d''une entrevue qui a duré deux heures. "C''était une bonne rencontre", a dit le porte-parole de Netanyahu.

L''émissaire de Barack Obama a visité la région une douzaine de fois durant l''année écoulée, sans faire sortir de l''impasse les négociations de paix interrompues par l''intervention de l''armée israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008.
George Mitchell s''est aussi entretenu vendredi par téléphone avec le président israélien Shimon Peres, qui a affirmé la nécessité de trouver une solution à deux Etats. "Les deux (parties) en ont besoin", a dit Peres, reconnaissant qu''il s''agissait d''une "question vitale" pour les Palestiniens.

Selon le quotidien israélien Haaretz, Benjamin Netanyahu aurait proposé l''établissement d''un Etat palestinien doté de frontières provisoires.

L''offre du Premier ministre, minimisée vendredi par un haut responsable israélien, a pour objet de faire revenir la partie palestinienne dans la négociation. En échange, Netanyahu demanderait aux Américains de reporter toute discussion concernant les colonies israéliennes en territoires occupés et notamment à Jérusalem, écrit Haaretz.