Publicité

Testé pour vous : Hôpital ENT… kazot poul

6 janvier 2014, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Testé pour vous : Hôpital ENT… kazot poul

Vendredi après-midi. La prunelle de mes yeux, ma petite soeur, a mal aux oreilles. L’occasion de tomber nez à nez avec les hôpitaux publics. Le conduit auditif nous guide jusqu’à celui censé traiter les « Ear, Nose, Throat », à Vacoas.

 

 

Eureka. De loin, on dirait une maison créole. De près, une maison hantée. A l’entrée, un marchand déambule. Non, il ne vend pas de gato zorey mais des dholl qui ont l’air pourri. A côté, de l’herbe bourrique folle se balance au gré du vent. Sur une pancarte : «The ministry of Health and Quality of Life welcomes you». Visiblement, ils ne sont pas aux petits soins avec la quality des infrastructures.

 

Nous cherchons l’endroit où l’on tir kart. Sur la cloison délabrée, un sticker déchiré soutient qu’il faut murmurer à l’oreille de la guichetière, doucement et avec amour siouplé. Nous ricanons à gorge déployée.

 

Nous patientons dans la salle d’attente. Un pigeon, énorme comme un ours, nous tient compagnie. Vu sa taille, il doit se nourrir de gato lasir. Des ventilateurs Pacific nous aident à ne pas mourir de chaud. Au plafond, de la poussière qui date de l’époque coloniale. Un écran plat détonne dans cet endroit que Mathusalem aurait pu visiter. Cerise sur le cake au chocolat : un « poste » de police trône au milieu de ce décor piteuxresque.

 

Le nom de ma choupette est tiré au mauvais sort. A l’intérieur, le Dr Bicoque fait le malin. Il lui demande de patienter, l’otoscope étant pris ailleurs. Dans l’orifice d’un ouvrier bangladais, qu’un autre médecin ausculte en face.

 

Nos yeux s’écarquillent. Faudra aller faire un tour à Moka après ça. Y aura-t-il un hymen au niveau du cérumen ? En attendant que l’auguste babiole se libère, le médecin fait l’inintéressant. Je n’ai qu’une envie, lui brosser les oreilles.

 

Une auscultation pas très hygiénique plus tard, le diagnostic tombe dans l’oreille d’un sourd. Rien de grave. La blouse blanche à l’humour gris prescrit quelques gouttes à ma soeurette avant de lui demander de revenir à une date ultérieure. Qui ne dépend pas de sa volonté.

 

La morale de l’histoire ? Si t’as l’oreille bouchée et que tu te rends au poulailler, attends-toi à ce que la visite te reste en travers de la gorge, voire du nez.