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Ramgoolam joue son atout charme et réplique point par point aux critiques de SAJ

31 mars 2012, 00:00

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Ramgoolam joue son atout charme et réplique point par point aux critiques de SAJ

Il avait tout à fait l’air d’être en campagne. Le chef du gouvernement a pris un bain de foule lors du « passing out parade » des nouvelles recrues de la force policière. Lui si prompt à éviter la presse, a répondu aux questions pour répliquer aux attaques de sir Anerood Jugnauth quant à son style de leadership.

Sir Anerood Jugnauth peut bien se donner l’image du père fouettard qui vient remettre de l’ordre, Navin Ramgoolam a décidé de jouer à fond son atout charme pour le contrer. C’est donc tout sourire que le chef du gouvernement s’est laissé aller à un petit bain de foule lors de la « passing out parade » des 727 nouvelles recrues de la police, ce samedi 31 mars 2012, au Gymkhana.

A l’issue de son discours, le Premier ministre a salué les parents des nouvelles recrues, les huiles de la police ainsi que ses proches collaborateurs venus à la cérémonie. Salutations, embrassades, photos de famille, Navin Ramgoolam avait tout l’air d’être en campagne, ne retenant nullement ses gorilles, d’habitude enclins à ne laisser personne l’approcher.

Le chef du gouvernement s’est même prêté bienveillamment à deux séances de questions-réponses des journalistes des radios privées et des médias indépendants. Ce, sous l’objectif des caméras de la station de radiotélévision d’Etat qui n’ont pas raté un mot de ses répliques au discours lapidaire de la veille de sir Anerood Jugnauth.

Alors, que pense le Premier ministre sur la situation de l’ordre et de la paix à Maurice ? Et des reproches de l’ancien président à l’effet qu’il ne juge pas utile de convoquer le Commissaire de police à son bureau quotidiennement ? Navin Ramgoolam ironise sur l’épisode de l’arrestation de feu sir Gaëtan Duval après une déposition d’un détenu et parle de la différence de style entre son futur challenger et lui.

« Je suis en contact avec le chef de la police quotidiennement. Presque deux fois par jour. Et avec le chef du renseignement et le conseiller en sécurité intérieur qui, lui, a un bureau au Bâtiment du Trésor », lance Navin Ramgoolam. Lui, dit-il, n’est pas du genre à harceler le Commissaire de police qui doit faire son travail en toute indépendance.

Quant à la déclaration de SAJ à l’effet que la criminalité est en hausse, Navin Ramgoolam le renvoie à 25 grosses affaires restées sans suite quand l’ancien leader orange était au pouvoir : l’affaire Vanessa Lagesse, la mort des amants de Bassin-Blanc, le viol et le meurtre de Nadine Dantier ainsi que la disparition inexpliquée du petit Akmez Aumeer, pour ne citer que ceux-là.

Le chef du gouvernement rejette d’un revers de main les critiques de Sir Anerood à l’effet qu’il ne reçoit pas ses propres ministres. « Li pe koz sistem lane 60 », raille-t-il. L’ancien Président, poursuit-il, veut sans doute en finir avec la Commission anticorruption et les enquêtes en cours quand il déclare que l’institution « pé fané ». « Li pé divagué! Ki so motivasion premier ? Kifer line ale ? Akoz MedPoint ! L’Icac bizin ferme, lanket bizin ferme », ajoute Navin Ramgolam, l’air outré.

Reprenant le sourire lors de la deuxième séance de questions-réponses, il convient qu’une motion de censure contre son gouvernement est tout à fait légale. Il accuse cependant l’opposition de vouloir débaucher ses députés et ses ministres. « Certains, comme Balkissoon Hookoom, ont été approchés. Ils ont également proposé le fauteuil de vice-présidente de la République à Mireille Martin », se désole-t-il.

Et de lancer, enn guise d’au revoir : « Eleksion fine fini fer et mo ena mazorite. Sa kalite la bizin galoupe pou vinn Premie minis ? Atann, mo pou donn zot lokazion... »