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Port: la menace de délocalisation de la MSC fait polémique

6 avril 2014, 11:51

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Port: la menace de délocalisation de la MSC fait polémique

Cette affaire a commencé le 15 mars, après que la Mediterranean Shipping Corporation (MSC)a adressé une lettre à la direction de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL). Elle y dénonce sept cas de vol dans des conteneurs enregistrés depuis octobre 2013. C’est d’ailleurs à la suite de cette correspondance que la CHCL a rapporté l’affaire à la police. Et s’en est suivi toute une série d’arrestations dans le cadre de pillage de conteneurs.

 

Mais il n’y a pas que ces vols. La compagnie maritime déplore également «the worsening port productivity». Et le Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie maritime, René Sanson, prévient contre «une possible décision de réduire considérablement les activités de transbordement à Maurice». Une éventuelle décision qu’il met au compte de la maison mère de la compagnie.

 

Cette semaine, la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), qui réunit la majorité des employés de la CHCL, est montée au créneau pour défendre ses membres. Et accuse la MSC d’avoir un «hidden agenda». Affirmant être en présence d’«informations troublantes», les dirigeants du syndicat allèguent que la MSC lorgnerait les deux nouveaux portiques dernier cri que la CHCL compte s’offrir dans le cadre de la modernisation du port.

 

PERTE CONSÉQUENTE

 

Ce que nie la direction de la MSC. En l’absence de René Sanson, c’est le Managing Director, Alexander Lutchman, qui a formellement démenti ces allégations, qui sont, selon lui, sans fondement. «Nos conteneurs étaient sous la responsabilité de la CHCL et de la Mauritius Ports Authority. Forcément, ces deux entités sont responsables de la surveillance. C’est pour cette raison que nous avons choisi de leur rapporter ces cas de vol signalés par nos clients. Tout ce que nous souhaitons, c’est que la situation s’améliore et que toutes les parties aient un objectif commun pour la modernisation du port avec une productivité acceptable», fait-il ressortir.

 

Et de rappeler, dans la foulée, que le projet de modernisation sera entièrement financé par la CHCL. «Je ne vois pas comment le contrôle de deux nouveaux portiques sera accordé à la MSC», ajoute-t-il.

 

Les syndicalistes ne partagent pas non plus l’avis de la compagnie maritime sur la productivité en baisse dans le port. Le président de la PLMEA, Alain Edouard, soutient que le taux de productivité est en hausse depuis 2011, passant de 17,4 mouvements par heure par portique à 19, l’année dernière.

 

Or, Alexander Lutchman explique que la MSC mesure la productivité en se basant sur le temps que ses navires passent à Port-Louis. D’ailleurs, selon nos informations, pas plus tard que lundi, la MSC a failli faire partir un de ses transporteurs, alors que l’embarquement d’une centaine de conteneurs n’avait pas été effectué. La raison avancée est que le bateau avait déjà passé plus de temps que prévu à Port-Louis.

 

Si la menace de délocalisation est mise à exécution, la CHCL risque de payer le prix fort puisque la MSC est son plus gros client dans le domaine du transbordement. D’autant plus que d’autres compagnies maritimes ont déjà délocalisé leurs activités de transbordement vers d’autres ports, dont Durban et Mombassa.