On le croyait tous mort pour le football. À la limite qu?il était incapable de pouvoir revenir jouer au plus haut niveau. En fin de compte, il a fait mentir tout le monde. Le temps d?une finale de la Coupe de la République, dimanche dernier au stade George V, il a prouvé qu?on l?a enterré un peu trop vite. Lui, c?est le gardien de but de l?ASVP et ancien numéro un de la sélection, Orwin Castel.

Tel le Phénix, il est en train de renaître de ses cendres. Lui que tout le monde avait cru perdu pour le ballon rond a démontré qu?il faudra encore compter avec lui. Après deux années de galère, Orwin Castel est de retour. C?est d?ailleurs lui qui a été le grand artisan de la victoire de l?ASVP sur PAS Mates pour offrir à son nouveau club le premier trophée de son histoire.

C?est un Orwin Castel rempli d?émotion qui se met à exulter, sans doute soulagé de voir qu?il est parvenu à sortir de là où il était. ?Certainement, c?est une victoire personnelle après les épreuves dificiles que j?ai eu à traverser. Je dédie cela à ma femme, Christine, mes coéquipiers, mes dirigeants, mais deux personnes en particulier, Maurice Andriamandranto et Nazir Bowud qui ont cru en moi dès le départ en me donnant ma chance?, a fait ressortir le gardien de but du club de la ville sourire à la fin du match.

Dimanche dernier, Orwin Castel a, tout simplement, confirmé sa résurrection en démontrant qu?il revient petit à petit à son top niveau. ?Ce n?est pas encore ça. Il y a encore du chemin à faire. Mais, j?ai de bonnes sensations. J?ai réalisé une bonne prestation lors de cette finale et c?est motivant pour la suite. Ça ne peut que remonter davantage le moral pour l?avenir?, explique cet habitant de Pointe-aux-Sables qui a écoeuré les Mates.

<B>Double fracture tibia et péroné</B>

Pour Orwin Castel, c?est une seconde vie de footballeur qui commence puisque sa carrière a connu un subit coup d?arrêt un dimanche 14 décembre 2003 au stade de Rose-Hill. ?Je me souviens, comme si c?était hier, de ce qui s?était produit et je ne pourrais jamais oublier. Quand je repense à tout cela, c?est pénible car les mois suivants ont été durs à surmonter?, raconte le médaillé d?or des Jeux des îles de l?océan Indien de 2003 à Maurice.

Goalkeeper de l?USBBRH à ce moment-là, Orwin Castel se blesse dans un duel contre Faucon Flacq SC en préliminaires de la ligue de première division. Voulant dégager un ballon du pied, il est contré par Doddy Edouard et se tord de douleur. Le résultat de ce télescopage est effrayant pour Castel qui est victime d?une double fracture du tibia et du péroné. Bref, une blessure similaire à celle qu?à connue l?an dernier Djibril Cissé.

Il a fallu deux années à Orwin Castel pour se remettre de cette blessure qui a nécessité deux opérations. ?Ma femme et mes proches m?ont été d?un soutien formidable. Il y a également le Dr Teckkam, sans qui je n?aurais pas pu rejouer aujourd?hui. Je tiens à remercier tout ce beau monde pour leur support et leurt aide?, insiste celui qui a débuté au Centre de formation avant de connaître une riche carrière à la Fire Brigade et au Sunrise, mais aussi en Afrique du Sud, au sein de Manning Rangers.

C?est l?année dernière qu?Orwin Castel a fait son retour à la compétition au sein de l?ASQB en deuxième division. ?J?ai eu encore un petit bobo à la cheville et j?ai dû me remettre au repos?, affirme-t-il. Et, cette saison, il a atterri à l?ASVP après un essai infructueux au Curepipe Starlight. ?À Curepipe, on m?a fait savoir qu?on n?avait pas besoin de moi, tandis que du côté de Vacoas-Phoenix, on m?a fait confiance?, dit-il.

Avec l?ASVP, Orwin Castel retrouve donc un nouveau souffle. Progressivement, il revient à son meilleur niveau comme il l?a démontré contre PAS Mates. Du reste, il est la pierre angulaire de la défense de fer de Vacoas-Phoenix. À ce rythme, il ne sera pas étonnant de le revoir revenir en sélection et, pourquoi pas, en tant que gardien de but numéro un à Maurice.