Publicité

Madagascar : Vers un retour tranquille de Ravalomanana

26 janvier 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar : Vers un retour tranquille de Ravalomanana

La « réunion d''''urgence » de Pretoria prévoit une amnistie avant le 29 février. L''ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, pourrait rentrer « sans condition ».

Le sort de l''ancien président Marc Ravalomanana est en train d''être scellé. La « réunion d''urgence » organisée par la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) avec des responsables de la transition évoque son retour au pays sans tracasserie judiciaire. « Les articles 16, 18 et 20 de la Feuille de route devraient être appliqués avant le 29 février », a indiqué Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, mercredi  en Afrique du Sud. Il s''agit de l''arrêt des poursuites « à connotation politique », de l''amnistie ainsi que du retour « sans condition » des exilés, y compris l''ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud.

Une option politique

Mamy Rakotoarivelo évoque les indications prises à l''issue de la « réunion d''urgence » entre la Troïka, l''organe de coopération de la SADC et des représentants des entités politiques au sein de la Transition. A priori, sa mouvance milite encore pour l''arrêt des poursuites judiciaires en faveur de l''ancien Président. « C''est une option politique et non judiciaire selon la SADC », rapporte-t-il.

Aucun communiqué officiel n''est publié concernant les décisions prises à l''issue du rendez-vous du mercredi 25 janvier. Mais l''affirmation de Mamy Rakotoarivelo confirme l''esprit de la déclaration de Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération, lundi. « Clairement, M. Ravalomanana espère qu''on accélère le processus d''amnistie et qu''on accélère son retour, il veut rentrer et nous devons nous assurer qu''il puisse le faire dans des conditions sûres », a-t-il dit au cours d''un point presse.

Le Premier ministre Omer Beriziky a confirmé à demi-mot le principe, acquis, en faveur de Marc Ravalomanana. « Il faut trouver tous les moyens pour appliquer la Feuille de route dans un esprit de pardon. Si c''est la voie []amnistie] qui facilite son []Marc Ravalomananana] retour au pays, on procèdera ainsi », a-t-il déclaré à son arrivée à Ivato, mercredi, après avoir assisté à la « réunion d''urgence » à Pretoria.

Esprit de réconciliation et de concession

Le chef du gouvernement Omer Beriziky a donné l''impression de préparer l''opinion sur le cas de l''ancien Président. « Durant notre réunion, Marius Fransman avait cité des propos de Nelson Mandela comme quoi il n''y a pas de discussions sans liberté », a-t-il rapporté. « Maintenant, il faut agir dans un esprit de réconciliation et de concession. La sortie de crise n''est possible qu''avec cet état d''esprit », a-t-il poursuivi, laissant entendre la pression exercée sur la Transition dans l''application de la Feuille de route.

Le chef du gouvernement a encore tenté encore de noyer le poisson concernant les modalités exactes du retour de l''ancien Pré­sident. « Il ne faut pas appliquer une à une les dispositions de la Feuille de route. Il faut considérer celle-ci comme un tout », a-t-il soutenu tout en insistant sur la « recherche de tous les voies et moyens » pour y arriver.

La tendance concernant l''évolution de la situation risque d''être un coup dur pour les partisans de Andry Rajoelina, président de la Transition, qui insistent sur la nécessité d''arrêter Marc Ravalomanana. Interrogé sur le sujet, Norbert Ratsirahonana, conseiller spécial d’Andry Rajoelina, arrivé sur le même vol que le Premier ministre, a évité de se prononcer. Mais selon certaines indiscrétions, Norbert Ratsirahonana a insisté sur l''application de la note explicative de la Feuille de route lors de son intervention en Afrique du Sud. Celle-ci consacre la position de la SADC qui reconnaît le caractère souverain de ses États membres et des systèmes judiciaires de ces derniers ainsi que la non-ingérence du bloc économique régional sur l''étendue et le contenu des lois d''amnistie.

Source : Iloniaina Alain, L’Express de Madagascar