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Madagascar : L''armée se dit prête à "accomplir son devoir" si la crise persiste

18 février 2009, 01:00

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Madagascar : L''armée se dit prête à "accomplir son devoir" si la crise persiste

Les forces armées de Madagascar ont annoncé mardi qu''''elles étaient prêtes à "accomplir leur devoir" si la crise politique n''est pas rapidement réglée.

A Madagascar l’armée sort de son silence. Hier, mardi 16 février, cinq généraux les plus anciens et les plus hauts gradés ont tenu une conférence de presse pour faire part de leur volonté à prendre les choses en main dans l’éventualité où la confusion persiste. « Si la recherche de solution entre les deux protagonistes échoue, nous prendrons nos responsabilités en tant que dernier rempart de la République et de l''unité nationale», a déclaré le vice-amiral Hyppolite Rarison Ramaroson. Il se faisait le porte-parole de Ranto Rabarison, Fred Rakotovao, Rivo Hanitra Razafindralambo et Claude Ramananarivo, les quatre autres généraux présents au point de presse.

Le ministre de la Défense, le vice-amiral Mamy Ranaivonarivo assistait à la conférence. Toutefois,  les généraux prennent soin de préciser leur neutralité par rapport aux deux protagonistes politiques : le Président de la République et le maire déchu d’Antananarivo. « Les discussions ont été fermes et honnêtes » a tenu à rappeler le vice-amiral Ramaroson.

Dans un  communiqué lu par le Général Fred Rakotovao, les officiers affirment que  "L''armée fait partie de ceux qui cherchent une solution rapide à la situation présente. L''armée n''est pas là pour prendre le pouvoir, mais elle est prête à accomplir son devoir". Les généraux n''ont pas donné d’ultimatum aux protagonistes, mais il est certain que les deux politiques auront été avertis. 

Il semblerait que l''opinion publique lassée par la crise qui perdure saluerait cette prise de position de l''armée. Plusieurs personnes interrogées approuvent la posture des généraux. «Vivement un pouvoir qui puisse remettre de l''ordre. Peu importe qu''il soit civil ou militaire, l''essentiel c''est que les gens puissent travailler dans la sérénité. Avec cette crise le pays descendra encore plus bas», confie un opérateur économique à nos confrères de L’express de Madagascar.

Depuis trois semaines, Madagascar est plongé dans la confusion après des violentes manifestations le 26 janvier. Plus d’une centaine personnes ont été tuées jusqu’ici.  Le maire déchu d''Antananarivo, Andry Rajoelina qui s’est autoproclamé Président d’une Haute autorité de transition, tient meeting, chaque jour dans le centre-ville, avant de demander à ses partisans de marcher vers des bâtiments administratifs. C’est dans ce contexte que le samedi 7 février, la Garde présidentielle avait fait feu sur la foule tuant plusieurs manifestants.