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Madagascar : Des anciens ministres de la Transition constituent une nouvelle plateforme

23 avril 2011, 00:00

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Madagascar : Des anciens ministres de la Transition constituent une nouvelle plateforme

Un mouvement d''''anciens ministres dont l’ancien vice-Premier ministre Alain Tehindrazanarivelo (photo) monte au créneau pour suggérer une nouvelle voie transitoire à une sortie de crise.

Des anciens membres du gouvernement de transition et des intellectuels se sont regroupés au sein de la Nouvelle alliance pour un changement démocratique et fustigent le régime. Ils tentent de rallier l''opinion pour proposer une autre voie de sortie de crise par le biais d''un manifeste.

« Nous, auteurs et signataires de ce manifeste, sommes persuadés qu''il est absolument nécessaire et opportun pour le pays de proposer (…) l''institution d''organes provisoires de gouvernance, chargés de concevoir, de préparer, d''adopter et d''opérationnaliser le train de réformes et d''organisations, appelées à aboutir à l''installation du nouvel ordre constitutionnel démocratique », lit-on dans le texte publié hier.

Les auteurs et signataires de ce manifeste ne cachent pas leur ambition. Ils sont allés jusqu''à la rédaction et l''adoption d''une nouvelle Constitution dans le but d''« adopter un régime répondant aux réels canons démocratiques ». Pour ce faire, ils lancent un clin d''œil à plusieurs forces, dont l''Armée, la justice, le monde médiatique ou encore économique, en suggérant des réformes partout.

D''une manière indirecte, les fondateurs de la Nouvelle alliance pour un changement démocratique tentent d''attirer l''attention de l''opinion en posant des questions sur les résultats de la démarche entreprise par la Transition. Mais les propositions de réformes dans le même texte donnent déjà une réponse indirecte à la problématique posée. Le texte suspecte les « institutions provisoires (…) de ne pas remplir leurs missions et attributions » et s''interroge sur les « instruments démocratiques mises en place (…) par rapport aux normes ambitionnées ».

Ballon-sonde

Les auteurs du manifeste évitent pourtant de dévoiler leurs batteries pour atteindre leurs objectifs. « C''est encore trop tôt », esquive l''un d''eux. « Nous allons nous exprimer au début du mois prochain. D''autres gens adhèrent au mouvement, mais seuls ceux constituant le noyau dur se sont manifestés aujourd''hui », ajoute-t-il.

L''Alliance donne ainsi l''impression de vouloir lancer un ballon-sonde auprès de l''opinion publique en attendant les réactions des uns et des autres, avant de passer à la vitesse supérieure ou de rectifier le tir.

La Nouvelle alliance pour un changement démocratique est composée de personnalités ayant participé à la Transition, dont le général Claude Manakana qui revient au devant de la scène après la formation du gouvernement. Trois anciens ministres de la Transition figurent aussi dans la liste des fondateurs du mouvement.

Hormis Alain Tehindrazanarivelo, Cécile Manorohanta et Rolland Ranjatoelina reprennent également leur activité politique.

D''autres intellectuels rejoignent aussi la plateforme. Il s''agit d''Anaclet Imbiki, ancien ministre de la Justice, de Jonah Rahetlah, magistrat et ancien membre du tribunal pénal international, ou encore de Jean Jules Harijaona, enseignant-chercheur, vice-président de l''Université d''Antananarivo.

La sortie médiatique de ces anciens ministres et intellectuels n''est pas fortuite. Elle tente de se frayer un chemin au moment où un sentiment de flottement règne après le 31 mars, date de la déclaration ambiguë de la Troïka, l''organe de coopération chargé de politique, de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l''Afrique australe pour ce qui est de la validation du processus de la transition.


Iloniaina Alain
Samedi 23 avril 2011