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Israël libère 26 prisonniers palestiniens et accélère la colonisation

30 octobre 2013, 06:59

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Israël libère 26 prisonniers palestiniens et accélère la colonisation

 

Israël a libéré, dans la nuit de mardi à mercredi 30 octobre, un nouveau contingent de vingt-six détenus palestiniens dans le cadre des délicates négociations de paix en cours sous l'égide des États-Unis. Mais le gouvernement de Benyamin Netanyahu a, en parallèle, décidé d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est, selon la radio militaire israélienne.
 
Un groupe de vingt-et-un détenus a quitté la prison israélienne d'Ofer, près de Jérusalem, avant d'être accueillis par le président palestinien Mahmoud Abbas et leurs familles au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie. Au même moment, cinq autres prisonniers ont été remis en liberté à Gaza, au milieu de scènes d'allégresse. M. Abbas a assuré qu'il n'y aurait pas d'accord de paix tant qu'un seul Palestinien serait encore emprisonné dans les geôles d'Israël.
 
Dix-neuf des Palestiniens libérés appartiennent au parti nationaliste Fatah du président Abbas, quatre au Front populaire de libération de la Palestine (gauche) et trois au mouvement islamiste Hamas. A l'exception d'un, tous ces anciens prisonniers ont été condamnés à des peines de prison à vie pour le meurtre d'Israéliens, selon le service pénitentiaire israélien.
 
"Libérer ces prisonniers est une des décisions les plus difficiles que j'ai eu à prendre. Elle est injuste car ces terroristes sont relâchés avant d'avoir purgé leur peine. Mon cœur est avec les familles en deuil", a affirmé lundi le premier ministre, Benyamin Netanyahu, alors que l'annonce de ces libérations avait provoqué la colère de 2 000 Israéliens, venus manifester devant la prison d'Ofer. Deux jours avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet, Israël  avait accepté la libération de 104 prisonniers palestiniens, en plusieurs fois, en fonction des progrès des négociations.
 
1 500 NOUVEAUX LOGEMENTS
 
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a imposé un black out médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, a affirmé le 21 octobre que les négociations s'intensifiaient, faisant état de treize rencontres. Mais un haut dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine a déclaré mardi que les pourparlers n'avaient "pas fait de progrès tangible", en déplorant que "l'actuelle position de négociation israélienne soit la pire depuis plus de vingt ans".
 
Israël "veut gagner du temps pour renforcer sa politique de colonisation et imposer une nouvelle réalité sur le terrain. Une telle position est de nature à miner les négociations de paix et détruire toute possibilité d'établir un Etat palestinien viable", a accusé le négociateur Yasser Abed Rabbo. Aussitôt après la libération des prisonniers, la radio militaire a annoncé qu'Israël allait construire 1 500 logements dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est.
 
Selon la radio, cette décision, non confirmée officiellement, a été approuvée par le premier ministre et le ministre de l'intérieur. Ils auraient également donné leur aval à deux autres projets de développement israéliens à Jérusalem-Est : un centre touristique et archéologique juste à l'extérieur des remparts de la Vieille ville et un parc national sur les pentes du mont Scopus.
 
Les dirigeants palestiniens ont véhémentement nié avoir accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en échange de la libération des prisonniers, destinée, selon les médias, à amadouer les durs de la majorité gouvernementale. Les négociateurs palestiniens affirment que la poursuite de la colonisation, condamnée par la communauté internationale et qui a déjà causé l'interruption des précédents pourparlers en septembre 2010, "détruit le processus de paix".