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Ananda Devi lauréate 2010 du « Prix Louis-Guilloux »

12 février 2010, 00:00

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Ananda Devi lauréate 2010 du « Prix Louis-Guilloux »

La prolifique et talentueuse  auteure  mauricienne, Ananda Devi, continue à briller en France. Elle vient de se voir décerner  le « Prix Louis-Guilloux » du conseil général des Côtes d’Armor (Bretagne) pour son dernier roman, « Le sari vert », son œuvre la plus puissante à ce jour selon les critiques.

Ananda Devi, qui vit en France, recevra  son prix et une dotation de 10 000 euros à Saint Brieuc le vendredi 5 mars et participera, le lendemain, à une journée de rencontres autour de son livre et l’œuvre de Louis Guilloux.

Le prix a été créé par le conseil général des Côtes-d''''Armor, en 1983, afin d''honorer l''auteur d''un roman ou récit en langue française se situant dans la lignée littéraire de l''écrivain briochin. Née  à l''île Maurice le 23 mars 1957, Ananda Devi a publié son premier recueil de nouvelles à l’âge de 19 ans. Elle a  publié, au cours des trente années qui ont suivi, une douzaine d’ouvrages - romans, recueils de  nouvelles, recueils de poésie. Parlant « Sari vert » ( Gallimard 2009), « une charge radicale contre le patriarcat et les violences faites aux femmes », Ananda Devi – qui a remporté le prix des Cinq Continents pour son roman ''Eve et ses décombres'' et 2006 -  écrit sur son site internet : « Est-ce le fait d’avoir écrit un livre si dur que j’ai moi-même de la peine à le relire? J’ai la sensation d’avoir franchi des espaces sauvages. Restent sur mon corps des traces de griffures, les balafres de ce voyage dans l’esprit herissé de lames du Dokter.Dieu, tandis que je contemple, atterrée, cette épopée sanglante. J’ouvre mes mains sur des paumes constellées d’entailles. C’est moi qui ai fait cela? Ce livre m’anéantit. J’ai l’impression de ne plus pouvoir écrire autre chose, après cela. Comme si tout mon chemin avait abouti à cela, à cet homme, à cette cruauté inutile, à ce tracé de soie vivante qui me rattache à la femme morte, au souvenir de la marmite de riz renversée, aux échos d’un passé dont personne ne se souvient puisqu’ils sont tous morts, tous ceux qui ont vécu cette abominable histoire dont je suis la dernière héritière. Ce souvenir m’annihile. Ecrirai-je autre chose, après cela? »


Evene.fr, le site français de la culture, lui consacre le portrait suivant :

Née au milieu des champs de cannes à sucre et de la chaleur des îles, Ananda Devi est amoureuse de son pays. Sa passion pour la diversité culturelle, le mélange des genres l''amène à entreprendre des études en ethnologie, diplôme qu''elle obtient rapidement. Pourtant, Ananda Devi ne sera jamais ethnologue. Polyglotte, elle préfère se diriger vers une carrière de traductrice à Genève. Elle sait désormais que son destin la dirige vers l''écriture. Elle commence par des études sur son île, puis enchaîne vers 1984 avec des nouvelles.

Son premier roman ''Rue la poudrière'' sort en 1989 mais c''est à partir de l''an 2000 qu''Ananda devient véritablement productive en matière de romanesque avec notamment ''Moi, l''interdite'', ''Pagli'' (2001), ''La Vie de Joséphin le fou'' (2003). Les héroïnes torturées, l''écriture fine de Devi et le contexte îlien et fermé offrent une ambiance complètement originale, reconnaissable et intense. Très proche de sa culture indienne, Ananda Devi explique que cette intensité est due à l''absence de chronologie, un temps en boucle, un modèle qu''elle a puisé dans des textes sacrés comme ''Mahabharata'' et ''Ramayana''.

Dénonciatrice de la corruption, du matérialisme et du racisme inter-ethnique, la belle auteure offre aux lecteurs une satire constructive, dure et tendre à la fois, d''un pays qu''elle aime par-dessus tout. Ananda Devi est devenue une référence dans la culture mauricienne.

Plus d''infos sur : www.ilemaurice-tourisme.info.

www.ilemaurice-tourisme.info