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Parlement l Ambiance: des photos et des documents qui sèment le trouble

29 mars 2023, 12:00

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Parlement l Ambiance: des photos et des documents qui sèment le trouble

Des membres de l’opposition ont pris Pravind Jugnauth à son propre jeu sans que le speaker, Sooroojdev Phokeer, puisse intervenir hier. L’on se souvient que le chef du gouvernement avait brandi une photo de Navin Ramgoolam aux côtés de Bruneau Laurette lors d’une séance parlementaire en faisant référence à l’arrestation de l’activiste pour trafic de drogue. Le speaker n’était pas intervenu malgré la protestation de l’opposition. Il n’avait pas non plus interrompu Pravind Jugnauth quand ce dernier avait montré une photo de la députée Stéphanie Anquetil et l’activiste. C’était le retour de manivelle hier. 

Tandis que le Premier ministre répondait longuement sur la question concernant l’infiltration de la mafia au sein des institutions gouvernementales, le député Ehsan Juman a brandi deux photos de Pravind Jugnauth. Dans l’une, il était aux côtés de Shakeel Baulum, arrêté dans une affaire de Rs 30 millions de cannabis et dans l’autre, il était avec Rikesh Sumboo, accusé d’être un prête-nom de Jean Hubert Celerine. «Est-ce que les tentacules de la mafia sont arrivés jusqu’aux dirigeants du pays ?» a demandé le député de l’opposition. Agacé, le Premier ministre lui a répondu que les tentacules ont atteint le Parti travailliste dont un des membres a été arrêté pour trafic de drogue. Il faisait alors référence à Akil Bissessur alors qu’au même moment la cour de Bambous venait de rayer toutes les charges contre l’avocat. 

Documents rejetés 

Quelques minutes plus tard, Patrick Assirvaden en a remis une couche. Il a voulu savoir si la mafia a infiltré le gouvernement du Mouvement socialiste militant en brandissant une photo de Pravind Jugnauth en compagnie de Geanchand Dewdanee, arrêté dans la saisie record de 119,5 kg d’héroïne, mais qui a été relâché après que les charges ont été rayées contre lui. Le Premier ministre s’attendait probablement à ce que Deven Nagalingum, l’auteur de la question et député du MMM, brandisse ce genre de photos car Pravind Jugnauth avait déjà en sa possession une photo de Jasmine Toulouse, candidate battue du MMM, qu’il a montrée à la chambre. «Si je savais, j’allais apporter d’autres photos de votre leader (NdlR, Navin Ramgoolam). Allez répéter ce que vous venez de dire à l’extérieur du Parlement», a lancé Pravind Jugnauth. Le speaker n’a pas bronché. 

Toutefois, en fin d’après-midi, il est intervenu tandis que la députée Stéphanie Anquetil acculait la ministre Kalpana Koonjoo-Shah sur l’état d’un shelter. Elle a fait circuler plusieurs photos d’un centre d’accueil. L’une d’elles montrait des enfants vivant dans un état déplorable et l’autre des enfants au balcon utilisant des draps pour faire monter un de leurs amis à l’étage. Le speaker a déclaré que la photo ne pouvait pas être authentifiée tout en faisant une déclaration. Or, la députée est en possession d’une vidéo montrant clairement que les adolescents utilisaient bien des draps. Peu après, le speaker a ajouté qu’il prendra une décision forte concernant les photos que les élus montrent dans l’Hémicycle. Agacés, les élus de l’opposition lui ont déclaré qu’il devrait le faire pour le Premier ministre. 

Quelques minutes plus tard, Stéphanie Anquetil a déposé les procès-verbaux de la Children Court. Sooroojdev Phokeer n’a pas voulu enregistrer le document, maintenant que ce ne sont pas des procès-verbaux mais un summon. Fraîchement rentré d’un pèlerinage et en tant qu’avocat, le député Shakeel Mohamed a soulevé un point de droit. Il a insisté sur le fait que ce n’est pas un summon, mais bien des procès-verbaux et que le speaker a tort. Sooroojdev Phokeer a été intransigeant. Pour lui, sa décision est finale. Il a même averti Shakeel Mohamed lui demandant de retirer ses propos. Il a aussi rejeté d’autres documents de la députée expliquant qu’ils ont été manipulés. Stéphanie Anquetil a beau lui avoir expliqué qu’elle a juste biffé des noms pour préserver leur identité au public, il n’en a pas démordu.