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Secondaire: les enseignants se disent submergés par la paperasse

17 février 2023, 16:00

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Secondaire: les enseignants se disent submergés par la paperasse

Alors que les établissements secondaires font face à un manque d’enseignants, ceux qui y travaillent déjà expriment leurs inquiétudes face à la surcharge de paperasse. «Scheme of work», «weekly report», «lesson plan» et récemment un profilage de chaque élève sont autant de lourdes tâches administratives auxquelles les enseignants doivent répondre. «Si nous devons passer notre temps à faire tout ceci, quand est ce qu’on aura le temps de se concentrer sur l’enseignement», disent-ils.

Depuis quelque temps, le ministère de l’Education fait appel à des «Quality Assurance Officers» qui sillonnent les établissements de l’île chaque semaine pour faire un constat du travail accompli par les enseignants. Or, chaque semaine, ces derniers doivent remplir des fiches pour expliquer quels sujets ils comptent couvrir et comment ils vont procéder, entre autres. Si au début, les enseignants l’ont fait sans objection, ces paperasses commencent à peser lourd. Ces enseignants doivent inscrire la paperasse en tête des activités qui leur prennent le plus de temps, loin devant les projets pédagogiques pour les élèves qui constituent pourtant leur cœur de métier, avec le suivi des enfants.

Ces enseignants expriment leurs inquiétudes, d’autant plus qu’ils sont appelés à fournir du travail additionnel le jour où les écoles restent fermées. «C’est de pire en pis. On est assailli de circulaires, d’enquêtes, de dossiers à monter, de statistiques à faire remonter. Nous sommes noyés sous la paperasse.» Le temps accordé aux papiers, «c’est du temps en moins pour les enfants», estime une enseignante d’un collège du Nord. «Or, notre mission c’est les enfants, on doit être à temps plein pour eux», renchérit-elle. Face à cette situation, ces enseignants soulignent qu’il devient difficile d’accorder plus de temps à l’enseignement et de donner une attention particulière à ces élèves qui ont des difficultés.

Profilage

L’on explique que toutes les semaines, les Quality Assurance Officers du ministère de l’Education se pointent dans les collèges pour suivre ce qui se passe. «A force d’être confrontés à cette réalité à laquelle ils n’étaient pas préparés, les jeunes se découragent et c’est pour cette raison que moins de diplômés veulent opter pour l’enseignement. Le ministère continue à faire appel aux “supply teachers” et là aussi il n’y a aucun planning, on peut prendre un “supply teacher” qui habite le Nord pour l’envoyer travailler dans le Sud. Au final, c’est toujours l’élève qui est pénalisé», explique une enseignante à la retraite.

Les Quality Assurance Officers sont une vingtaine attachés au Quality Assurance and Inspection Department (QAI) du ministère de l’Education. Cette unité a pour tâche de vérifier et de s’assurer que la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves soit au niveau requis. Toutefois, les enseignants déplorent leur façon de faire. Depuis quelques mois, ce département demande aux enseignants de faire un profilage de chaque élève afin d’identifier les différents profils pour offrir une formation plus juste. Cependant, une fois de plus, cette tâche administrative confiée aux enseignants semble encombrante car elle nécessite du temps et des ressources additionnelles.

Ce profilage est une synthèse de leurs connaissances, capacités et attitudes qui permet à l’enseignant de faire un bilan précis de leurs acquisitions et de leurs difficultés d’apprentissage afin d’orienter ces régulations. «C’est un travail qui demande beaucoup de temps car les aptitudes des élèves diffèrent dans chaque matière. De plus, un enseignant de mathématiques n’évaluera pas un élève de la même façon qu’un enseignant de littérature», explique un enseignant d’une des académies.

Ces enseignants souhaitent que le ministère trouve une autre formule dans leur démarche de Quality Control. Sollicité pour une réaction, un préposé du ministère de l’Education devait faire comprendre que ces mesures ont été mises en place pour répondre au changement dans le secteur éducatif et assurer la qualité.