Publicité

Post-Covid: la famille avant tout

29 décembre 2022, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Post-Covid: la famille avant tout

Ils sont nombreux à avoir frôlé la mort durant la pandémie de Covid-19. Certains continuent à vivre avec des séquelles mais ce qui les a le plus marqués, c’est d’avoir vu la mort en face.

N. A., un homme de 32 ans, est devenu orphelin depuis quelques mois. Il a perdu ses parents en l’espace de deux mois. Son père, alité, a été testé positif au Covid-19 en premier et puis ce fut au tour de sa mère de contracter la maladie. Cette dernière était tout pour le trentenaire. Depuis la mort de ses parents, son monde a basculé. Sortir lui fait peur et il ne peut plus imaginer se retrouver parmi la foule.

«Ma mère s’occupait de mon père et de moi, nous étions une petite famille unie, mais je passais tout mon temps avec mes amis quand je ne travaillais pas. Je ne pensais pas perdre mes parents du jour au lendemain. Cela a été un choc émotionnel et je suis en traitement avec un psychologue depuis. Si seulement j’avais su qu’un jour cela se produirait de cette façon, j’allais passer beaucoup plus de temps avec eux. Cela me tue de n’avoir pas su profiter de ces moments», pleure ce fonctionnaire.

Vihaan, âgé de 34 ans, a, lui, été testé positif, à deux reprises.

Également orphelin, il vit avec sa grand-mère, sa tante, sa sœur et sa petite-nièce. Le Covid-19 a donné un autre sens à sa vie. Il a beaucoup réfléchi à la vie et aux êtres, qui ont vraiment de la valeur à ses yeux. «Quand vous êtes malade et que tout peut se produire, vous réfléchissez beaucoup. Vous pensez à ce que la vie vaut et pendant que j’étais en isolement, seuls mes proches priaient pour moi. Je suis le pilier de ma famille. Elle était là à pleurer pour moi et je ne pouvais les toucher. Le Covid a été une douche froide pour tout le monde», confie-t-il.

«Si dimounn pann sanzé pandan Covid, zot pa pou sanz ditou», lance un habitant de Port-Louis. Lui, il a eu la chance de ne pas être testé positif, mais rester enfermé chez lui a été un réveil brutal. «Mo ti bien bizin sa.» Âgé de 44 ans, il explique qu’il vivait dans un petit monde bien à lui. «Ou koné kan ou pa ladan, ou pa santi li.» Mais avec la quarantaine, les restrictions, les rumeurs de pénurie, dit-il, cela a fait réfléchir les gens. «Lontan mo ti pé dépans enn gro som pou asté manzé andéor, ou asté linz ou soulié mark. Mé avek Covid, sa pann servi nanié. Kan nou ti anfermé dan lakaz avek nou trwa zanfan, mo madam ek mwa, nou’nn koné ki apel ser sintir, kwi manzé é tant ki manzé-la resté, nou manz samem pou pa fer gaspiyaz.»

Des leçons qu’il a retenues. «Linz manké, soulié manké pa fer narnié, kan ou trouv dimounn pé mor par grap avek enn maladi ki tous zot tou. Dimounn inn bizin pran konsians ek sa maladi-la», précise-t-il.