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Ces jardins privés de Curepipe qui rafraîchissent et apaisent

27 décembre 2022, 19:00

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Ces jardins privés de Curepipe qui rafraîchissent et apaisent

Beaucoup de ces maisons entourées de jardins de style anglais ou français, ou tout simplement tropical, version mauricienne, ont malheureusement disparu pour faire de la place au béton, la nouvelle mode. Cependant, certaines résistent encore et il fait bon s’y rendre.

La grande cour des Vigier de Latour à Curepipe est un exemple d’abandon. Les autres grands domaines ont été morcelés ou convertis en bureaux. Certains, comme le quartier général de Beachcomber, ont su conserver l’environnement verdoyant. Le bureau s’est installé discrètement entre les arbres et la pelouse. Sinon, il ne subsiste que deux ou trois de ces grands domaines privés, arborés et entourés de longues haies de bambous. Ces «campagnes», comme les appellent certains, et qui s’étendent parfois sur trois ou quatre arpents, agissent comme de véritables réserves d’oxygène et de fraîcheur qui bénéficient à tous. Malheureusement, la pression immobilière et démographique, ajoutée aux coûts d’entretien de ces cours, pousse beaucoup à vendre. 

Mais il existe aussi de petites propriétés – de moins de 10 perches – où le propriétaire a su conserver un parterre vert et planté d’arbres. La petite villa à Floréal de cette grande firme de construction et qui sert à loger des cadres de l’entreprise en est un parfait exemple. Même si le climat de la région n’est pas propice à la culture de fleurs, on y a planté des arbustes multicolores qui donnent une allure chatoyante à la cour. Cette petite villa a été construite de telle façon à laisser le maximum de place au jardin. Et la voiture ? Dehors ! Mais en sécurité tout de même. Alors que pour la plupart des Mauriciens, la ou les voitures a/ont droit à un garage avec revêtement en bitume ou béton… 

Tonino le bricoleur et ses géraniums 

La maison de Tonino Dieudonné, à la rue Pope Hennessy, à Curepipe, est très remarquée par les passants en raison de son «jardin suspendu». En été, les plants de géranium laissent éclater des fleurs de toutes les couleurs aux parfums captivants. Le nombre de pots et d’espèces ? Tonino n’a pas compté mais il les entretient avec «amour et douceur», dit-il. «En fait, nous explique cet infirmier à la retraite, je ne les arrose que tous les deux jours en période sèche et deux fois par semaine le reste de l’année.» L’arrosage lui prend quand même deux bonnes heures, y compris le temps pour mettre du compost naturel – Tonino n’emploie rien de chimique – ou faire un peu d’effeuillage. «Contrairement à ce que l’on pense, ce travail n’est ni fatigant ni stressant. Au contraire !» Lorsqu’il travaillait à l’hôpital, nous raconte-t-il, le retour à la maison était toujours un instant de bonheur à la vue de ses plantes. «C’est une manière pour moi de me déstresser. » 

L’arrière-cour de Shiv à la rue Lees.

Le Dr Karl et ses conseils pour se déstresser 

L’ancien attaché de presse de l’ex-ministre Nando Bodha, le Dr Karl Mootoosamy, a toujours soigné sa petite cour à Curepipe. En l’absence d’un grand terrain, il cultive ses fleurs, fougères et autres arbustes en pots. Ce qui nécessite encore plus de soins. Pour ce docteur en lettres françaises, les plantes et les fleurs bien disposées dans un jardin, c’est comme un poème bien écrit. Cet ancien directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority avait des idées pour embellir notre île. «J’ai toujours imaginé Maurice comme une île en couleur, une palette qui donnerait une autre dimension mystique et une beauté fascinante par une variété de fleurs. Mais cela requiert une grande vision, beaucoup de volonté et une culture florale. Nous avons perdu nos attraits pour les jardins d’antan… Les lieux publics sont si peu entretenus. Une culture à la va-vite sans âme, sans volonté…» 

La maison de Tonino Dieudonné attire toujours les regards.

Il a une fascination particulière pour les hibiscus. Une centaine de variétés partagent leur espace avec des impatiens de Nouvelle Guinée, des fuchsias, des cobras et des fleurs des tropiques qui animent et mettent en valeur les medillinas magnifica, les gardénias, les azalées, les ixoras et des jasmins et orchidées. «Elles contribuent à cette invitation au temple de paix intérieure. Les plantes aromatiques et plantes aux énergies positives vous relèvent de tout stress et vous encouragent à aller au-delà des difficultés.» Pour lui, on devrait encourager le concept de jardin partagé et encourager les balcons fleuris et inclure les propositions florales dans les cahiers de charges de tout permis de construction. Et il faut penser aussi aux abeilles, dont l’importance dans notre écosystème est avérée. 

Shiv et son jardin secret 

Shiv possède, lui, une arrière-cour à la rue Lees qu’il a remplie de plantes exotiques, de fougères et même de fleurs qui s’épanouissent à l’ombre et dans le climat humide de Curepipe. La terre est recouverte d’une légère couche de mousse que Shiv a laissé s’étaler et qui rend le sol comme une véritable moquette profonde. Un conifère rare s’étire vers le ciel et ses feuilles en aiguille ont un parfum de pomme verte. Il y passe tous ses après-midi à s’en occuper et cela lui donne de l’exercice et une bonne santé… morale, dit-il en riant.

Karl Mootooamy a su marier les espèces et les couleurs.
La maison de Tonino Dieudonné attire toujours les regards.