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Maya Sewnath: «Il est difficile de dire qu’il y a une reprise»

23 décembre 2022, 17:00

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Maya Sewnath: «Il est difficile de dire qu’il y a une reprise»

Après deux années passées dans la tourmente depuis 2020, comment se portent les petites et moyennes entreprises (PME) ? Maya Sewnath, de la SME Chamber, qui regroupe les PME de différents secteurs, brosse un tableau de la situation.

En cette fin d’année 2022, comment se portent les petites et moyennes entreprises ?
Les PME font toujours face à beaucoup de difficultés. Il n’y a pas cette reprise dont on fait état dans les discours. Il est difficile de dire qu’il y a une reprise. Car la plupart des PME peinent à s’en sortir et à rattraper les pertes. Nous sommes en train de nous engouffrer avec davantage de dettes. Des entrepreneurs craignent même de devoir mettre la clé sous le paillasson l’année prochaine. Parmi les divers secteurs, les PME du secteur manufacturier subissent beaucoup de problèmes qui sont hors de leur contrôle comme la hausse des prix des matériaux, le manque de main-d’œuvre, le retard dans les arrivées des matières premières importées, les commandes annulées, l’impossibilité d’augmenter les prix avec les devises qui ont fluctué. D’ailleurs, en cette fin d’année, la grande question est de payer le boni.

Quid de l’accompagnement des institutions de soutien aux PME ?
La plupart des problèmes des PME sont liés à la finance comme le manque de capital, l’endettement, les profits minimes. Quand on parle, par exemple, d’institution bancaire, il y a certaines procédures à respecter. Il est donc toujours difficile d’avoir un prêt. Pour d’autres, des accompagnements possibles, comme des formations, sont dispensés mais ils n’aident pas lors de la prise de décisions, face aux plus gros problèmes.

Dans ce contexte, que proposez-vous pour soutenir les PME ?
La SME Chamber a envoyé, à plusieurs reprises, des requêtes pour des rencontres avec les autorités. Mais pas des rencontres pour discuter de ce qui est possible de faire pour aider les entrepreneurs. Il faut discuter des problèmes et trouver un terrain d’entente.

De notre côté, la SME Chamber a demandé à ses membres de faire le maximum. D’étudier les opportunités qu’ils peuvent saisir et en janvier, nous discuterons du bilan de l’année passée et nous verrons ce que nous pouvons préconiser pour 2023. Et nous mettrons en place un plan action en conséquence.

La consommation locale soutient-elle les producteurs locaux ?
Pas vraiment. Car l’achat local reste minime. Il faut sensibiliser davantage les Mauriciens à consommer les produits locaux et soutenir parallèlement les entrepreneurs. Il y a un manque à ce niveau car même lors des salons organisés, on ne voit pas l’engouement pour l’achat local. Il faut expliquer aux Mauriciens l’importance des entrepreneurs locaux et comment cela fonctionne par rapport aux prix, entre autres. De plus, je pense qu’il faudrait faire une étude sur la consommation des produits locaux pour mieux comprendre les barrières et trouver des solutions pour encourager la consommation locale et entamer des campagnes de sensibilisation.

Un message aux PME ?
Mon message est qu’il faut être toujours optimiste et voir les choses autrement, trouver des solutions, essayer d’innover comme on peut. Je pense qu’ensemble, grâce à une collaboration, on pourra tous y gagner. Malgré les obstacles, je reste positive pour 2023. J’espère qu’il y aura de nouvelles opportunités et d’autres avenues ainsi que des solutions pour vraiment soutenir ce secteur.