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RDC: au moins 9 morts dans des inondations à Kinshasa

13 décembre 2022, 16:15

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RDC: au moins 9 morts dans des inondations à Kinshasa

 

Au moins neuf personnes sont mortes mardi à Kinshasa dans des inondations provoquées par de fortes pluies, qui ont submergé jusqu'aux grandes rues du centre de la capitale de la République démocratique du Congo.

Ces neuf morts sont des membres d'une même famille, dont de jeunes enfants, qui ont été tués dans l'effondrement de leur maison, dans le quartier Binza Delvaux, de la commune de Ngaliema de Kinshasa. Un journaliste de l'AFP a vu leurs corps alignés sur le sol après avoir été extraits des décombres.

Aucun bilan officiel n'avait encore été diffusé à la mi-journée.

La pluie tombée en abondance durant la nuit a paralysé en début de matinée la capitale congolaise et provoqué d'importants dégâts dans la mégapole d'environ 15 millions d'habitants, selon des témoignages et images postés sur les réseaux sociaux.

Selon ces témoignages, la pluie a notamment provoqué un glissement de terrain dans un quartier périphérique, coupant net la route nationale 1 qui mène vers l'ouest.

Cette route, essentielle à l'approvisionnement de la ville, relie la capitale au port fluvial de Matadi, entre Kinshasa et l'océan Atlantique. Cet affaissement de la chaussée s'est produit dans la commune vallonnée de Mont-Ngafula, où de fréquents éboulements sont provoqués par les pluies et aggravés par une urbanisation anarchique.

En ville, les petites rivières, canaux et égouts ont débordé, inondant les rues y compris dans la Gombe, une des 24 communes de la ville-province, qui est généralement la plus épargnée par les galères quotidiennes des Kinois, entre manque d'électricité, amoncellement d'ordures et inondations récurrentes. Ce quartier abrite notamment les ministères et ambassades.

«Une catastrophe»

En novembre 2019, une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort à Kinshasa, victimes de pluies diluviennes qui avaient provoqué inondations et glissements de terrains. Mont-Ngafula avait été l'une des communes les plus touchées.

«On n'a jamais vu une inondation de cette ampleur ici», témoigne auprès d'un autre journaliste de l'AFP Blanchard Mvubu, habitant du quartier CPA Mushie de cette commune de Mont-Ngafula.

«Je dormais, j'ai senti de l'eau dans la maison... C'est une catastrophe, nous avons perdu tous les biens de la maison, rien n'a été sauvé», ajoute-t-il.

«Les gens construisent de grandes maisons, ça bouche les canivaux, l'eau ne passe pas librement, c'est ça qui cause les inondations», estime M. Mvubu, en demandant à l'Etat d'intervenir, afin que «les maisons construites sur les canivaux soient détruites».

Non loin de là, dans la matinée, un jeune garçon demande 500 francs aux passants pour leur faire traverser la rue sur son dos. Même scène plus près du centre ville, dans la commune de Lingwala, en face de l'Académie des Beaux arts, où le jeune Djuma transporte des passants à dos d'homme.

Marchant dans les eaux sales qui ont inondé son avenue, Freddy quant à lui assure ne pas être pressé de vider la grande quantité d'eau qui est entrée dans la maison familiale. «Les eaux sont montées, tout est sous les eaux: chaussures, réserves alimentaires, habits. Tout est perdu, il n’y a rien à sauver», affirme-t-il.

Un autre homme, un enseignant, tient dans une main ses chaussures et dans l'autre ses documents dans un sac en plastique, les pieds dans l’eau. «Je n'ai pas de choix, je dois faire passer un examen aux élèves», dit-il, pendant que la circulation reprend peu à peu, timidement, dans la ville.