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Roti Aka: le propriétaire Sivajee Samynaden s’estime victime d’injustice

22 octobre 2022, 18:00

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Roti Aka: le propriétaire Sivajee Samynaden s’estime victime d’injustice

Depuis mercredi, la population suit les tribulations de Sivajee Samynaden, le propriétaire de l’enseigne Roti Aka, à Cite Vallijee et dont le commerce a été fermé par les autorités sanitaires du ministère de la Santé. Celui-ci crie à l’injustice et allègue être victime des autorités à qui il impute des motifs. On lui rendrait la vie difficile car il fait partie des commerçants du Ruisseau du Pouce, qui refusent d’être relogés au Victoria Urban Terminal.

  •  ll aurait reçu plusieurs avertissements et écopé d’amendes dans le passé

«C’est de l’acharnement. J’ai fait tout ce qu’on m’a demandé», affirme Sivajee Samynaden. La version des autorités locales apporte toutefois un éclairage différent sur cette affaire. Depuis la fermeture, mercredi, de Roti Aka, son propriétaire, Sivajee Samynaden, s’exprime sur plusieurs plateformes et menace même d’entamer une grève de la faim. Il crie à l’injustice, dénonce «l’acharnement des autorités municipales» et se présente comme victime d’une machination. En dépit du Closing Down Order émis mercredi et affiché sur son commerce, Roti Aka a repris ses activités hier matin.

«Des députés sont venus me voir et ils ont parlé au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, qui a dit que je peux opérer», dit-il. Pourtant, il n’a jusqu’à présent reçu aucune confirmation officielle à l’effet que l’ordre de fermeture a été annulé. Le propriétaire de Roti Aka ne s’en inquiète pas car, pour lui, les autorités feraient exprès de lui pourrir la vie. «Il y a deux mois», raconte-t-il, «les inspecteurs sanitaires étaient venus sur place et m’ont demandé de faire certains changements et des travaux afin d’être en règle avec les prescriptions de la Food Act.» Il ajoute qu’il est «parmi ces rares commerçants qui respectent la loi. Y a-t-il une loi pour ceux qui vendent de la nourriture dans des chariots exposés à la poussière et au soleil toute une journée ? Il semblerait que non», déplore-t-il.

Infractions admises mais contestées

Sivajee Saminaden indique avoir entrepris des travaux pour placer des anti-mouches et des portes là où les inspecteurs le lui avaient demandé afin de se conformer aux normes. «Quelque temps après, j’ai reçu une lettre du ministère de la Santé m’informant que des 23 améliorations à apporter, je n’avais entrepris que trois d’entre elles. La semaine dernière, les cadres du ministère sont revenus me voir pour m’informer que si rien n’est fait, ce serait la fermeture. Mais pourtant, j’ai fait ce qu’ils m’ont dit, dans la mesure du possible», insiste Sivajee Samynaden.

Si le propriétaire admet avoir commis quelques infractions qu’il juge «mineures» par rapport à la structure de l’emplacement, et avoir pris les dispositions nécessaires pour y remédier, il s’attache pourtant à dénoncer les conditions dans lesquelles son commerce a été forcé de fermer, alléguant qu’il y a eu vice de procédures et affirmant qu’il est victime d’une machination. «Kan monn fini fer tou seki bizin fer, aster zot pé deman moi ale met mastic pou bous trou dans mirail. Bé mirail ki ena pou fer avec Food Act ? Zot pe tir tou kalite lail par expré. Tôle ossi pa gayn draw mete. Kot pou ale gayn kas pou fer tou sa travaux-la ? Gouvernman pa donn nanyen. Mo enkor pe paye det depi Covid-19», raconte-t-il.

Sivajee Samynaden allègue que les autorités sont en train de lui pourrir la vie car il fait partie des commerçants qui ne veulent pas être délogés du Ruisseau du Pouce. «Quand il y avait la construction du bâtiment SICOM, il y avait de la poussière partout. Pourtant, les responsables sanitaires ne nous ont jamais demandé de ne pas vendre de la nourriture sur le Ruisseau du Pouce. A cette époque, c’était acceptable ! On travaillait sans électricité et c’est moi qui ai fait des démarches pour en obtenir. C’est bizarre qu’à cette époque, les inspecteurs ne voyaient rien», affirme Sivajee Samynaden. Et de poursuivre : «Tou minis ki asiz dan Parlman manz roti Aka ek rekomand dimoun roti Aka. Ofisyer saniter bizin vinn apran ek moi.»

Sivajee Sawminaden dit n’avoir rien à se reprocher et maintient que si les inspecteurs reviennent, il ne va pas baisser les bras. «Il faut traiter tout le monde de la même façon. La population jugera qu’il y a bien des commerces à travers l’île qui sont vraiment dans un état déplorable et qui représentent un danger pour la santé. Nos clients sont satisfaits ici et nous faisons tout pour offrir un bon service, dans des conditions hygiéniques», soutient-il.

L’autre facette d’une même histoire

Interrogé, un Public Health and Food Safety Inspector souligne que le Closing down order a été émis après plusieurs avertissements. Il fait ressortir que dans le passé, «le propriétaire de Roti Aka a reçu plusieurs avertissements et même des amendes». Le département sanitaire dit avoir pris en considération les dispositions de la Food Act et maintient que ces infractions portent atteinte à la santé des citoyens. «Nous ne pouvons fermer les yeux sur le non-respect des conditions sanitaires. M. Samynaden a eu amplement de temps pour régler ces problèmes. Le Closing down order n’est pas arrivé du jour au lendemain. D’ailleurs, on lui avait fait comprendre qu’une fois qu’il aurait entrepris les travaux nécessaires pour être aux normes, il pourrait reprendre ses activités. Ce n’est ni une punition ni une machination. C’est simplement le respect de la loi», affirme catégoriquement le Public Health and Food Safety Inspector.