Un jour de fête s’est transformé en cauchemar pour une famille à Triolet, dans la matinée du lundi 15 août. En effet, alors qu’elle s’apprêtait à célébrer en grande pompe le mariage d’une des leurs, les proches ont été stupéfaits en découvrant la présence de deux parfaites inconnues sous la tente, plus précisément à proximité du «bedi mandap», soit l’endroit où les mariés échangent leurs vœux. Mieux ou pire encore : les dames en question avaient l’intention de pratiquer des actes de sorcellerie pour «kas mariaz».

Selon la sœur de la mariée, vers 8 heures, toute la famille s’est rendue dans un temple pour effectuer des prières dans un temple. «En quittant la maison, nous avions remarqué deux personnes dans un hall près de chez nous. Elles avaient l’air bizarre… Mais nous avons poursuivi notre chemin sans y prêter davantage attention.» Toutefois, 45 minutes plus tard, en revenant du temple, tous sont tombés nez à nez avec les deux femmes à l’allure suspecte, qui avaient pris leurs aises dans la salle verte. «Au début, nous étions perplexes et nous nous sommes dit qu’il s’agissait peut-être de bann fami lwintin… Mais quand nous leur avons demandé qui elles étaient, elles ont essayé de prendre la fuite !» Pensant au départ qu’elles étaient des voleuses, les proches demandent aux dames en question de leur remettre leurs sacs. Réticentes tout d’abord, elles n’ont eu d’autre choix que d’obtempérer. «À l’intérieur, il y avait de la terre, des feuilles, des aiguilles, des sachets qui contenaient des liquides qui ressemblaient à du sang. Nou ti an panik.»

Selon la sœur de la mariée toujours, pressées de questions, l’une des «sorcières» a fini par avouer qu’elles étaient venues dans le but de «kas mariaz» et de faire du mal à la mariée, sans toutefois dire qui les avait envoyées sur cette mission. «Elles ont préféré qu’on les conduise à la police plutôt que de cracher le morceau.»

Depuis que cet incident, les membres de cette famille affirment qu’ils ne ferment plus les yeux. «Sa fatig nou bokou», ajoute une tante très proche de la mariée. «Sa tifi-la enn bon zanfan. Li pa merit sa.» Selon la tante toujours, la jeune femme ainsi que ses sœurs ont toujours été choyées par toute la famille, car elles ont perdu leur maman très jeune et leur père il y a trois ans. Les grands-parents, les tantes et les oncles ont donc toujours tout fait pour s’assurer qu’elles ne manquent de rien. Et la tante confie que ce mariage était une fierté, d’autant que la date avait dû être repoussée à deux reprises suite à des décès dans la famille. «Li kouma nou zanfan. Sa fer nous estra dimal pou koné ki kikenn inn rod fer sa ar li.»

Les membres de cette famille assurent qu’ils ne resteront pas les bras croisés et qu’ils comptent bien poursuivre en justice les «sorcières» ainsi que ceux qui les ont envoyées. «Nou pou bizin fini par koné kisana deryer tousala…»

En attendant, malgré tout, le mariage a quand même pu avoir lieu et les nouveaux mariés sont actuellement en lune de miel.