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Relance du tourisme: Maurice cible un million de visiteurs cette année et mise sur l’inclusion

17 mars 2022, 21:00

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Relance du tourisme: Maurice cible un million de visiteurs cette année et mise sur l’inclusion

Gravement impactée par la pandémie de Covid-19, l’industrie touristique est sur la voie de la relance, avec le plan concocté par le ministère de tutelle, dans lequel la population, l’État et le secteur privé travailleront ensemble.

«Relaunching Tourism as One Mauritius.» C’est la stratégie mise en place par le ministère du Tourisme afin de relancer ce secteur important de la croissance économique qui a été longtemps impacté par la pandémie de Covid-19. «Depuis deux ans, le Covid a amené un bouleversement social et économique. Le tourisme est passé par un moment sans précédent. Malgré les incertitudes, nous sommes obligés d’avancer», explique Steven Obeegadoo, le ministre de tutelle, lors de la présentation du plan de relance, hier.

Selon lui, la clé du succès est de travailler comme «enn sel Moris», soit pour un tourisme inclusif et équitable pas au détriment de la nature, où la population, l’État et le secteur privé travaillent ensemble. Mais aussi aller vers un tourisme qui génère des revenus pour le pays. Pour que la stratégie 2022 soit une réussite, Steven Obeegadoo fait ressortir qu’il faut «maryé piké», d’où le terme «One Mauritius» comme leitmotiv.

Le gouvernement, à travers le Government Wage Assistance Scheme (GWAS), a déboursé Rs 12,3 milliards pour le secteur hôtelier, à genoux à cause de la pandémie. 1 656 entreprises ont bénéficié de l’assistance gouvernementale ainsi que 50 897 employés. Si la réouverture des frontières en octobre sous des conditions sanitaires rigides a permis au tourisme de redécoller, ce secteur a pris un sale coup de décembre à janvier 2022 avec les variants Delta et Omicron. L’autre coup de massue, explique le ministre, c’est de se retrouver sur la liste rouge écarlate en France.

«Nous avons réussi à sortir de cette liste. Nous sommes obligés de suspendre l’entrée des touristes de l’Afrique australe pour que la France et La Réunion ne nous ferment pas leurs frontières.» Les analyses effectuées en amont démontrent les différentes restrictions des principaux marchés. À titre d’exemple, la Chine dont les frontières sont fermées depuis décembre 2019 et il n’y a aucune visibilité d’ouverture. «La Chine représente quand même 3 % de nos touristes.» L’Inde a fermé ses frontières entre le 23 mars 2020 et le 14 février 2022. À partir du 27 mars, toutes les restrictions seront levées. La Grande péninsule représente 6 % de notre marché touristique.

Du coup, cette relance a permis de mettre en place une stratégie à court terme (2022), à moyen terme jusqu’en 2024 et à long terme, jusqu’en 2031. Pour l’année en cours, le ministère du Tourisme ambitionne d’attirer un million de touristes. Cette stratégie est basée sur trois dimensions. Tout d’abord, la demande. «Il faut voir la demande pour inciter les touristes à visiter le pays. Nous devons travailler sur nos marchés et encourager les touristes à rester plus longtemps.» Ensuite vient l’offre, soit améliorer les infrastructures, les services pour attirer les touristes. Finalement, la connectivité aérienne.

Selon les chiffres communiqués, le marché anglais reste le plus performant avec un «recovery rate» d’environ 80 %, suivi de la France et l’Allemagne, à 51,04 % et 53,21 % respectivement. Quant aux marchés régionaux, le pourcentage est d’environ 29 % alors que l’Inde c’est presque 12 %. «Sur les marchés principaux, nous sommes à 43 %.»La stratégie vise également à inclure d’autres marchés potentiels, notamment la Belgique avec un «recovery rate» de 88,48 % grâce aux vols directs.

Quant à l’Espagne, qui n’est pas un gros marché avec un taux de récupération de 44,02 %, Steven Obeegadoo annonce des vols charter pour bientôt de ce marché. La basse saison, de mai à septembre, étant une période plus difficile pour le tourisme, le ministre de tutelle annonce toute une série de mesures pour augmenter la visibilité à travers des campagnes marketing adaptées, dans des marchés ciblés. «Si nous réussissons, nous aurons de l’espoir pour atteindre un million de touristes.» La levée des restrictions sanitaires pour les touristes devrait contribuer à relancer ce secteur. Cependant, cette relance occultera la Chine. «La Chine est un marché assez particulier. (…) Pour 2022, nous préférons ne pas mettre l’accent sur ce pays. Il n’y a aucune indication que les frontières vont s’ouvrir.»

L’autre priorité de la relance est le tourisme à long terme, soit les détenteurs de Premium Visa. Au 11 février dernier, 2 017 demandes ont été reçues et 1 445 ont été approuvées. «Les détenteurs de Premium Visa dépensent 15 fois plus qu’un touriste normal. L’EDB et le ministère des Finances travaillent ensemble pour augmenter leur nombre.» Améliorer l’expérience du touriste à travers un partenariat public-privé est une équation importante dans la relance. Un calendrier de l’événementiel sur le sport et les activités culturelles sera établi. Mais aussi, développer le tourisme intérieur axé sur la nature.

En ce qui concerne la connectivité, un cadre de collaboration étroite entre les parties prenantes du tourisme et la MTPA afin de soutenir l’envol d’Air Mauritius (MK) sera établi. La stratégie est d’établir de nouveau le même niveau de connectivité et de capacité de sièges aussi vite que possible, comme en 2019. «Nous souhaitons retrouver rapidement le nombre de compagnies aériennes, de vols, de ports d’embarquement et de nombre de sièges d’avion disponible.» Pour Steven Obeegadoo, si MK réussit, notre économie sera plus florissante. «MK est une partie fondamentale de la stratégie.»