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Covid-19: le Delta détrône le «variant mauricien»

24 octobre 2021, 11:00

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Covid-19: le Delta détrône le «variant mauricien»

Les chiffres sont parlants. Du 28 septembre au 13 octobre, le pays a recensé au moins 23 cas du variant Delta localement, alors que du 6 au 28 septembre, le nombre était de trois. La tendance, si elle ne diffère en rien du reste du monde, appelle à une surveillance plus accrue de la population fragile. 

Sur le séquençage de 32 échantillons collectés entre le 6 septembre et le 28 septembre, le pays avait enregistré trois cas locaux du variant Delta, soit 9 %, ce qui prouve que ce variant circulait déjà dans la communauté avant l’ouverture totale des frontières le 1er octobre. Vendredi dernier, lors de la conférence de presse du NCC, le Dr Kailesh Jagutpal avait annoncé que sur 29 échantillons collectés entre le 28 septembre et le 13 octobre, le pays avait enregistré 20 cas du variant Delta, dont 16 issus de la communauté, soit un taux de 69,6 %. Si la progression est énorme, il n’y a rien d’étonnant. Dans tous les pays où le variant Delta s’est introduit, il est devenu le variant qui a le plus circulé, supplantant toutes les autres lignées du Sars-CoV 2. 

Selon une étude, qui n’est pas encore peer-reviewed, intitulée Rapid replacement of the Beta variant by the Delta variant in South Africa publiée le 27 septembre, il ressort qu’en deux mois, le variant Delta a supplanté le variant Beta, qui était à l’origine de la troisième vague dans ce pays. Il est aussi stipulé que le variant Delta a un taux supérieur de transmission de 46 % au variant Beta, qui lui-même était bien plus transmissible que le virus original. 

Sollicitée, Houriiyah Tegally, doctorante en bio-informatiques et co-autrice de l’étude, explique que la tendance n’est pas surprenante, même si elle précise que la propagation est très rapide localement. Est-ce que la situation est inquiétante ? «Certainement» répond-t-elle sans détour, d’autant que jusqu’à présent, le variant B 1.1.318, qui circulait massivement à Maurice, causait des formes asymptomatiques de la maladie. À tel point que ledit variant a même été surnommé le «variant mauricien» par la presse bangladaise, notamment. 

Mais pour le Dr Gujadhur, ancien directeur des services de Santé publique, la situation est nettement plus grave. Il explique que les 23 échantillons locaux du lot de 29 échantillons doivent être représentatifs de la population. Donc, sur les 408 cas recensés cette semaine, 281 doivent être des cas du variant Delta. «Puis, il y a les rapid antigen tests. Les cas positifs ne sont pas annoncés, mais selon mes informations, nous en comptons environ 300 par jour, soit 2 100 par semaine. Si cela s’avère, cela fait 1 460 cas de Delta en plus», avance-t-il. Si la tendance se poursuit, il affirme que bientôt, non seulement les hôpitaux seront saturés mais aussi, le taux d’absentéisme atteindra des sommets car les personnes infectées auront des symptômes et seront en auto-isolement.

 

Les cas dépendent du protocole 

<p>Le premier cas de Delta date de début septembre. Depuis, les cas actifs recensés diminuent à vue d&rsquo;oeil. Le 10 septembre, le pays comptait 3 584 cas actifs. Depuis, les cas ne cessent de diminuer. À cette semaine, Maurice comptait 528 cas actifs. Mais les cas admis à l&rsquo;ENT et les décès augmentent. Nous sommes passés de trois cas sérieux et neuf décès dans la semaine précédant le 10 septembre à 31 cas admis à l&rsquo;ENT et 18 décès, dont six âgés de moins de 60 ans, cette semaine. La baisse des cas actifs correspond au moment du changement dans le protocole concernant les tests. PCR. Pour rappel, depuis fin août, les tests PCR sont réservés uniquement aux personnes présentant des symptômes et qui nécessitant une admission à l&rsquo;hôpital.&nbsp;</p>

<p>Cependant, comme le Delta est plus virulent, les personnes infectées présentent d&rsquo;avantage de symptômes, d&rsquo;où la hausse des admissions à l&rsquo;ENT et les décès.</p>