Publicité

Ouverture totale des frontières: Le segment immobilier porte-drapeau de l’investissement direct étranger

13 septembre 2021, 21:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ouverture totale des frontières: Le segment immobilier porte-drapeau de l’investissement direct étranger

Si l’immobilier nous a rapporté Rs 1,6 milliard au cours des trois premiers mois de 2021, suivant les mesures budgétaires encourageant l’investissement dans ce segment, l’on s’attend à ce que le secteur affiche une bonne performance dans les semaines à venir, les acquéreurs préférant voir leurs biens avant d’acheter. Or, attention, les prix peuvent grimper suivant la tendance mondiale.

Représentant pas moins de 10,5 % du produit intérieur brut national (PIB), le secteur de l’immobilier et de la construction devrait connaître un rebond avec l’ouverture prochaine des frontières sans restriction. En tout cas, c’est ce que reflètent les attentes des opérateurs du secteur. Si, à ce jour, la principale source d’investissements directs étrangers (IDE) à Maurice provient du segment immobilier, avec un recul de dix ans du PIB nominal mauricien, nous ne pouvons que miser gros sur ce créneau porteur.

Pour commencer, voyons comment se porte le secteur immobilier dans le monde. Pleins feux sur Dubaï, où l’investissement dans l’immobilier a atteint USD 9,8 milliards pour les cinq premiers mois de 2021, soit une augmentation de 44 % par rapport à la même période l’année dernière. Les chiffres du Dubai Land Department démontrent plus de 6 000 tran- sactions immobilières au courant du mois de mai.

Au Royaume-Uni, c’est le coût de l’immobilier qui prend l’ascenseur avec une augmentation mensuelle de 1,2 % selon l’indice mensuel de Halifax Bank. Même phénomène aux États-Unis, où la montée des prix de l’immobilier depuis le début de la pandémie semble ralentir mais reste élevée. «It is just moving from super hot to normal hot, said Lawrence Yun, the chief economist for the National Association of Realtors, which has not yet released its July data. It is still a seller’s market», peut-on lire dans les colonnes du New York Times.

Quid de Maurice ? Selon les chiffres de la banque de Maurice (BoM), le segment immobilier nous a rapporté Rs 1,6 milliard au cours des trois premiers mois de 2021, et nous pouvons nous attendre à une augmentation des investissements à partir d’octobre, les investisseurs préférant quand même voir leurs propriétés avant d’acheter. Déjà, que peut-on dire de la robustesse du marché ? «Avec la pandémie, le marché de l’immobilier a connu une diminution du nombre d’acquisitions par les acheteurs étrangers, ceci est d’abord dû à l’impossibilité pour ces acheteurs de venir voir les propriétés disponibles sur le marché», explique Cédric Fournier, COO, Chartered Valuer and Chartered Building Engineer.

Il est d’avis qu’il est difficile pour un investisseur de placer son argent dans un bien qu’il n’a pas au préalable vu, d’où la raison pour laquelle il s’avère plus compliqué de vendre un bien sur plan par rapport à un bien achevé. «La deuxième raison pour laquelle nous avons eu une réduction du nombre d’acquisitions par des acheteurs étrangers était due aux conditions économiques auxquelles nous avons été confrontés à l’échelle mondiale. Cela a changé et la plupart des économies se rétablissent maintenant lentement. Les gens n’ont plus peur du Covid-19 comme avant et commencent à reprendre leur vie et leurs activités avec le new normal. Donc, avec la réouverture des frontières, nous aurons certainement une augmentation du nombre de transactions immobilières», poursuit notre interlocuteur.

Un défi mais…

Retrouver le taux d’investissement des années précédentes peut s’avérer être un défi, mais les mesures budgétaires proposées devraient aider. Il est à savoir que presque toutes les mesures annoncées, – à l’instar de l’extension de l’Occupation Permit (OP) de trois à dix ans, de la possibilité pour un acquéreur de venir vivre dans le pays avec ses enfants de plus de 24 ans en tant que dépendants s’ils ne travaillent pas, l’extension du Permanent Residence Permit à 20 ans, entre autres, sont déjà en force. Une mesure fait exception : les époux de l’acquéreur doivent quand même faire une demande pour un OP s’ils veulent investir ou travailler dans le pays.

Le Chartered Valuer and Chartered Building Engineer est, cependant, positif. Notamment depuis l’annonce des mesures «attrayantes» qui n’étaient pas en place avant la pandémie, souligne-t-il. «Le taux d’intérêt est actuellement extrêmement attractif et c’est un facteur qui a toujours eu un impact positif sur le marché immobilier mondial.» Il mentionne également le seuil d’acquisition qui est désormais plus bas afin d’encourager l’achat de biens immobiliers à Maurice. «Cela signifie que plus d’acheteurs étrangers peuvent désormais se permettre de considérer Maurice. Nous avons aussi la roupie mauricienne qui a perdu de sa valeur par rapport aux devises étrangères. Cela rendra les acquisitions plus abordables et certainement plus attrayantes», explique-t-il.

Du côté du pôle immobilier de ENL, on s’attend aussi à une reprise avec la réouverture totale des frontières. Mikaël Le Luron, Head of Marketing, ENL Property Ltd, nous en dit plus. «L’ouverture des frontières aura définitivement une incidence importante sur la commercialisation de certains projets, principalement ceux destinés à la clientèle étrangère. En effet, l’achat d’un bien immobilier résidentiel est avant tout une décision qui découle d’un coup de cœur. Et c’est la raison pour laquelle la plupart des clients étrangers se déplacent avant de conclure la vente. À ce stade, il est difficile de prévoir quel sera l’impact de cette réouverture sur les ventes. Compte tenu de l’importance du tourisme dans l’économie du pays et l’optimisme qu’engendrera une reprise de cette industrie, il y aura certainement un retour de la confiance.»

Si l’on constate la flambée des prix aux États-Unis ou encore au Royaume-Uni, à quoi devons-nous attendre à Maurice ? «La hausse des ventes est principalement due au fait que l’immobilier est considéré comme une valeur refuge, et donc un placement sûr. De manière générale, les crises économiques ont tendance à inciter les gens à investir dans les biens immobiliers. Par ailleurs, il est important de noter que la construction fait face à une hausse des prix des matériaux et du fret. Cela aura automatiquement un impact sur le prix des biens immobiliers. D’où le besoin de développer des produits intelligents tout en optimisant la gestion des espaces et des ressources durant les travaux de construction», dit-il.

Avec plus de 800 000 vaccins déjà administrés, cela peut être rassurant pour un investisseur, même si ce ne sera pas la raison pour laquelle un investisseur viendra à Maurice. Dans tous les cas, nous ne pouvons que nous préparer en attendant le fameux jour-J, soit le 1er octobre.