Publicité

Tests PCR: fiables mais…

24 avril 2020, 21:02

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Tests PCR: fiables mais…

Jusqu'à quel point peut-on compter sur le Polymerase Chain Reaction Testing (PCR), autorisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ? Certains patients testés positifs ont dû effectuer plus de deux dépistages alors qu’un autre a affirmé en avoir fait huit au total, sans compter ceux qui ont présenté des résultats contradictoires. Lors du point de presse quotidien du National Communication Committee, le mercredi 22 avril, le porte-parole, Zouberr Joomaye, a affirmé que le patient ayant effectué sept tests n’avait pas respecté les règles d’isolement en quarantaine. «Se enn ka partikilié. Li finn al an kontak avek bann dimounn malad.»

Or, dans le milieu, l’on s’interroge encore sur la fiabilité des tests PCR. Faudrait-il avoir recours à d’autres tests supplémentaires, comme l’analyse des selles ou la radiographie des poumons des personnes suspectées d’être infectées par le Covid-19 ? L’on se souvient du patient zéro, qui a été référé à l’hôpital de Candos après une radiographie des poumons par un médecin, ce dernier suspectant un cas de Covid-19.

Interrogé, le Dr Yirajen Vuddamalay, immunologue, explique que la détection du virus par PCR suffit si on dispose de kits répondant aux normes et d’échantillons correctes. «C’est la méthode qui est la plus efficace et donc privilégiée partout dans le monde pour détecter directement et rapidement la présence du virus.» Il estime qu’y associer des tests supplémentaires serait plus coûteux et plus long.

Pour le Dr Deoraj Caussy, épidémiologiste, pour éviter les variations, il faut une validation externe. «La façon de valider les résultats, c’est d’envoyer les prélèvements dans un mother lab, un centre de référence de l’OMS. C’est fait pour la polio et le VIH.» Selon lui, si jusqu’à présent le test sur les selles a été utilisé en Hollande et en Australie pour prouver l’ampleur de la contamination dans la communauté, sur un individu ce n’est ni recommandé ni validé. Quant à la radiographie, pour avoir un aperçu de l’opacité des poumons, le médecin affirme que les symptômes ne sont pas tous provoqués par le Covid-19.

L’épidémiologiste explique que, s’il y a contradiction dans les résultats, il existe plusieurs raisons. Il y a une variation sur les patients biologiques qui ne peut être contrôlée, d’où le fait d’effectuer plusieurs prélèvements. Autre raison : une variation dans les prélèvements. Selon lui, le lavage est plus efficace que le frottis (swab test). Aussi, il n’y aurait pas de concordance entre les techniciens. Il ajoute qu’il y a également une variation au niveau des réactifs dans le laboratoire. Finalement, la qualité de contrôle pourrait aussi être un facteur car si celui-ci est mal calibré, le résultat ne sera pas fiable.

Cependant, dans un entretien accordé à l’express samedi, le Dr Shyam Manraj, directeur du laboratoire central de Candos, assure, quant à lui, que «les contrôles de qualité, internes et externes, se font tous les jours. Les premiers échantillons positifs ont été obtenus d'Afrique du Sud et d'Allemagne. Nous repassons régulièrement les positive controls et negative controls et cela, dès le début, pour s’assurer que la corrélation soit de 100 %».

Par ailleurs, sur le site de l’OMS, il est indiqué que la spécificité du test PCR pour le SRAS est excellente dans la mesure où les procédures techniques suivent les directives de contrôle de qualité. Une indication que le PCR est fiable, mais dépend grandement de l’échantillon à analyser.