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Bureau politique: le Parti travailliste expulse cinq de ses membres

30 janvier 2020, 21:00

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Bureau politique: le Parti travailliste expulse cinq de ses membres

Démarrage sur les chapeaux de roues pour les Rouges... «Nou oule aret sa zafer panse zot kapav manz banann dan dé bout», a affirmé Navin Ramgoolam, hier, mercredi 29 janvier. Le leader du Parti travailliste (PTr) animait un point de presse, après la tenue du bureau politique et du comité exécutif, au siège du parti, aux Salines. Il a ainsi annoncé l’expulsion de cinq membres rouges. À savoir, Raj Pentiah, Krishna Molaye, Yatin Varma, Balkissoon Hookoom et Prateebah Bholah. Cette décision a été prise par le comité exécutif rouge, a précisé Navin Ramgoolam. Selon lui, ces personnes sont allées à l’encontre de la constitution du parti. «Swa se bann dimounn kinn al kont parti dan eleksion ou zot inn kandida kont PTr ou bien zot inn travay kont PTr ek inn zwen MSM tousala.»

Interrogé, Yatin Varma s’étonne de cette décision de l’expulser de toutes les instances du parti alors qu’il n’a été ni consulté et ni eu l’occasion de donner ses explications. «Il est clair que je paie les conséquences de mes prises de position contre le leadership du Dr Navin Ramgoolam. Je l’ai dit dans un article d’opinion dans l’express et je le redis maintenant: Ramgoolam entraîne la mort du Parti travailliste.» Il insiste que le leader du PTr est un autocrate et un dictateur. Sa décision ne vient, dit-il, que confirmer cette posture. Yatin Varma dit toutefois rester toujours un travailliste.

Quant à Raj Pentiah, autre expulsé, il qualifie la démarche de l’exécutif de ridicule étant donné qu’il a démissionné du parti avant de se présenter comme candidat indépendant aux dernières élections générales. Il rappelle les sacrifices personnels qu’il a consentis en faveur du parti et la sincérité dont il a toujours fait preuve. «J’ai décidé de mettre fin à mon engagement politique pour me consacrer à ma profession d’avocat et à ma famille.» 

Prateebah Bholah reste, de son côté, perplexe face à cette décision. «Je n’ai pas été officiellement informée. Je ne comprends pas les raisons de mon expulsion. Le parti aurait dû écouter mes explications», soutient-elle. Avant d’ajouter qu’elle est sur le terrain au no7 depuis cinq ans et que même quand le parti a choisi Satish Faugoo à sa place, elle a continué à y travailler.

Par ailleurs, Navin Ramgoolam a également annoncé des nominations au sein du parti, toujours des décisions prises par l’exécutif. Fabrice David devient ainsi le président de l’aile jeune alors que Stéphanie Anquetil dirigera la Women’s League. Ensuite, il y a eu la mise sur pied de diverses commissions dirigées par différentes personnes. Elles sont notamment: la Santé (Dr Farhad Aumeer), l’Éducation (Mahend Gungapersad), l’Agro-industrie (Ritish Ramful), les Services publics (Patrick Assirvaden), le Tourisme et la culture (Michael Sik Yuen), l’Énergie renouvelable et l’environnement (Osman Mahomed), les Collectivités locales (Nitin Woochit) et le Sport (Eshan Joomun).

Le leader des Rouges a également critiqué les dispositions prises par le gouvernement par rapport au coronavirus. «La première chose qu’Air Mauritius aurait dû faire était d’annuler les vols vers la Chine. Or, ce n’est qu’aujourd’hui que cette décision a été prise. Singapour l’a fait depuis longtemps déjà. [...] À l’hôpital de Souillac, comment se fait-il que la quarantaine se fait dans une salle ouverte?», s’est interrogé Navin Ramgoolam.

Il a aussi commenté les résultats du School Certificate. Selon lui, c’est «une tragédie» pour Maurice et les parents que seuls 30 % des candidats à ces examens ont décroché cinq credits. «Il doit y avoir un problème. Maintenant, qu’arrivera-t-il aux collèges privés? Il y a des institutions où il n’y a qu’un seul élève (NdlR: en Grade 12). Vont-ils devoir mettre la clé sous le paillasson alors qu’ils ont joué un rôle important lors de l’avènement de l’éducation gratuite ?» a-t-il fait ressortir.