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Bradley Vincent: «J’ai besoin d’être soutenu …»

23 décembre 2019, 08:03

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Bradley Vincent: «J’ai besoin d’être soutenu …»

Tout un peuple a été heureux de voir Bradley Vincent lui offrir 4 médailles d’or aux derniers JIOI. Aujourd’hui, le nageur veut marquer l’histoire de la natation mauricienne en se qualifiant pour une demi-finale olympique à Tokyo... Il en a le potentiel, mais aucune aide financière ne vient.

5 mois après les JIOI, quels sont vos projets pour 2020 ? 
Mon principal objectif reste les Jeux olympiques en juillet à Tokyo. Pour moi, c’est un moment vraiment important. Cette fois-ci je me concentrerai sur le 50 m nage libre, l’épreuve où j’ai le potentiel d’aller chercher une demi-finale olympique.

Pourquoi vouloir ce 50 m nage libre à un tel niveau ? 
C’est la première fois de l’histoire de la natation mauricienne qu’on est aussi près d’une possible qualification pour une demi-finale. Je suis le premier Mauricien à avoir fait un temps qui soit aussi près de ce niveau. Mais pour concrétiser ce projet, j’ai besoin d’aide.

Votre meilleur temps sur cette distance est de 22.50 s, réalisés à Gold Coast, Australie, lors des Jeux du Commonwealth en 2018. Est-il de niveau international ? 
Il faut juste se rappeler que les minima A, 4 ans de cela, lors des derniers Jeux olympiques sur cette distance étaient de 22.3 s. Aujourd’hui, ils sont à 22.01 s. Mais je n’en suis pas si loin.

Vous qualifier pour Tokyo semble ne pas vous suffire. Que souhaitez-vous exactement ? 
Ben Hiddlestone, mon coach, m’a dit que j’avais le potentiel pour me qualifier pour une demi-finale, sur le 50 m nage libre, aux Jeux olympiques. Je lui ai demandé ce qu’il fallait faire pour y accéder. Il m’a alors répondu que la meilleure décision serait d’aller m’entraîner en Australie. Avec un coach qui aurait un programme spécifique pour le sprint. J’ai pris ainsi contact avec cet entraîneur, Ashley Callus – qui a représenté son pays à 3 Jeux du Commonwealth et aux mondiaux de natation – et qui officie à Gold Coast.

Y allez-vous seulement pour rencontrer ce coach ? 
Non. J’y vais également pour côtoyer des nageurs de haut niveau susceptibles de me donner l’impulsion nécessaire pour que je progresse. Chose que je n’ai pas la possibilité de faire à Maurice actuellement à l’entraînement. C’est toujours plus motivant de nager face à des adversaires forts ou d’en avoir à l’entraînement pour vous pousser à aller plus vite. J’ai besoin de concourir contre des nageurs de ce niveau sur une base plus régulière et non seulement une fois par an, lors des compétitions internationales.

Quand souhaitez-vous rejoindre Ashley Callus ? 
L’objectif est d’aller à Gold Coast le plus vite possible. L’idéal serait d’y aller en janvier. Ce qui me permettrait de suivre son entraînement 3 mois durant jusqu’au mois de mars. Je ne peux le faire attendre trop longtemps car il doit s’occuper de ses propres nageurs pour les Jeux olympiques. Si je tarde à le rejoindre, les chances pour que je fasse partie de son équipe s’amenuiseront. Car il devra préparer ses athlètes pour les championnats nationaux qui se tiendront vers avril ou mai.

Un tel déplacement est-il onéreux ? Combien cela peutil coûter ? 
Oui, c’est en Australie, qui n’est pas un endroit où c’est le moins cher. A plus forte raison à Gold Coast. Trois choses coûtent cher : c’est le billet, le logement et le transport. Mais l’entraînement lui-même ne coûte pas autant. J’ai besoin d’aide …

A quelle aide faites-vous allusion ? 
Je veux parler de l’aide financière. Mais c’est là où cela pèche. Je n’ai pas de soutien …

Si vous recevez l’aide financière dont vous avez besoin, à quoi vous engagez-vous ? 
Si tel est le cas, je m’engage à nager avec la même sinon plus d’intensité qu’aux JIOI. Et si des gens m’aident et que j’atteins l’objectif que je me suis fixé, ils auront eux aussi - et grandement - contribué à porter la natation mauricienne à un point culminant. Je ne nage pas que pour moi. Mais aussi pour mon pays.

Etes-vous conscient que si vous accédez à une demi-finale olympique, vous ouvrirez une porte aux autres nageurs mauriciens ? 
Si cela arrive, je pense que les jeunes générations composées de Victor Ah Yong, Inès Gébert, Gregory Anodin, Ryan et Alicia Kok Shun, pourront aussi y croire et vouloir eux aussi atteindre ce pallier.

Quelque par t ne voudriez-vous pas valoriser la natation mauricienne en accédant à niveau ? 
J’ai dédié 8 ans de ma vie à la natation. Cela me fait mal quand on remet en question ma décision de ne nager que le 50 crawl. On oublie que j’ai pris part à 10 épreuves lors des Jeux des îles. Mais ce qu’il faut surtout retenir c’est que le 50 m nage libre que je m’apprête à disputer à Gold Coast est d’un tout autre niveau. Avec les nageurs que j’affronterai aux Jeux olympiques, le niveau de technicité des courses sera beaucoup plus élevé. Chaque détail comptera. De ce fait, je ne dois me concentrer que sur le 50 m nage libre et pas les autres nages.

Qu’est-ce qui vous amène à penser que vous ne devez faire que le 50 m nage libre ? 
Je peux vous assurer que les 8 meilleurs mondiaux sur cette distance, ne nagent que sur cette distance.

En tant que compétiteur, vous êtes réaliste en lorgnant une demi-finale. Mais est-il envisageable de disputer une finale après cela ? 
Bien sûr. A ce stade de la compétition, tout est encore possible.

Après 8 ans de natation, la natation pour vous c’est quoi ? 
Ces 8 années, cela a été une grande aventure. J’ai appris tant de choses et rencontré tant de gens durant ma carrière. La natation a fait de moi ce que je suis.

Et qui êtes-vous ? 
Quelqu’un de concentré, discipliné, patient déterminé, appliqué et engagé pour une cause.

Fiche signalétique

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/03_salut_au_public.jpg" width="620" />
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<p style="text-align: justify;"><strong>Nom: </strong>Bradley Vincent&nbsp;<br />
	<strong>Age: </strong>28 ans&nbsp;<br />
	<strong>Palmarès : 7</strong> médailles d&rsquo;or conjointement remportées aux JIOI 2015 et JIOI 2019&nbsp;<br />
	<strong>Records : </strong>50 dos, 100 dos, 200 dos , 50 papillon, 100 papillon, 50 m nage libre, 100 m nage libre&nbsp;<br />
	Temps notables : au 100 m nage libre, premier Mauricien à nager sous la barre des 50 s Au 50 m nage libre: 22.5 s, temps très proche des standards internationaux</p>