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16 août 2009: la magie d’Usain Bolt, l’homme le plus rapide du monde

15 août 2019, 16:22

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16 août 2009: la magie d’Usain Bolt, l’homme le plus rapide du monde

Qui est le plus rapide? Avec ses mimiques enfantines, sa joie simple et partagée, Usain Bolt ramène le sprint à son essence: le défi d’une cour de récré. Le 16 août 2009, en 9 sec 58 sur 100 m à Berlin, il signe l’un des plus grands exploits de l’histoire du sport.

Et pourtant, le Jamaïcain a mal commencé sa journée, par un faux-départ en demi-finales de l’épreuve reine du 100 m, symbole d’une nervosité qu’il cache derrière son grand sourire. Par bonheur, le premier faux-pas n’est pas encore éliminatoire à l’époque. Usain Bolt écrase sa demi-finale et se tourne vers la caméra: «I’m ready» (je suis prêt).

Prêt pour la finale qui a lieu le soir même à 21h35 sur la piste bleue du stade olympique de Berlin. Bolt (22 ans) aimante comme à son habitude la lumière. Pour lui, chaque présentation des coureurs est un show: ce dimanche soir, il sautille, il parle au public, mime sa fameuse flèche, puis le décollage d’un avion.

A sa droite, sans sourire, l’Américain Tyson Gay s’invective. Il est l’homme le plus rapide de l’année, 9 sec 75 sur la ligne droite. C’est mieux qu’Usain Bolt (9.77), ce grand Jamaïcain (1,95 m) né aux yeux du monde entier il y a un an jour pour jour dans le «nid d’oiseau» de Pékin, devenu champion olympique en 9 sec 69, nouveau record du monde.

Silence de cathédrale. Dans la fureur soudaine du stade, Bolt réalise un bon départ, pourtant son seul point faible d’habitude. Aux 30 mètres il est devant, déploie son immense foulée (près de 3 m) et s’envole aux 60 m.

Contrairement à sa course de Pékin, il pousse à fond jusqu’au bout, jette un coup d’oeil furtif à droite pour surveiller Tyson Gay, franchit la ligne en fixant le panneau du chronomètre. 9 secondes 58 centièmes. Record du monde. Il sourit et se frappe le torse.

C’est le début des festivités, sa partie préférée: il mime l’avion de nouveau, prend sa pose fétiche de la flèche pour les photographes, se pare du drapeau jaune, vert et noir de la Jamaïque, esquisse des pas de danse avec son comparse Asafa Powell, l’éternel vaincu qui décroche la médaille de bronze.

Tyson Gay est deuxième en 9 sec 71, il semble enrager: comment a-t-il pu tomber sur quelqu’un d’aussi fort?

Le roi du sprint est pressé par l’organisation de venir s’agenouiller à côté du panneau, «NEW WR 9.58» qui immortalise son exploit. Celui non démenti de l’homme le plus rapide du monde.