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Jean-Georges Prosper: «Que notre pays reste un exemple de coexistence pacifique et de dialogue»

1 juin 2019, 16:09

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Jean-Georges Prosper: «Que notre pays reste un exemple de coexistence pacifique et de dialogue»

Jean-Georges Prosper s’est installé à Quatre-Bornes, à deux kilomètres de Philippe Gentil. Ce dernier est le compositeur de la musique de l’hymne national.En mars dernier, la maire de la ville des Fleurs honorait ces deux grandes figures mauriciennes, à l’occasion des célébrations de la fête nationale.

Le poète, natif de Port-Louis, en est très ému. «Cette cérémonie nous a remis en mémoire les moments forts du patriotisme mauricien.» Il se rappelle comment il avait envoyé son texte, sous pli fermé, aux autorités dans le cadre de la compétition pour trouver le texte de l’hymne national. «Le concours n’était doté ni d’un prix, ni d’une récompense en argent, c’était pour l’honneur, pour le devoir citoyen», écrit Jean-Georges Prosper dans un de ses ouvrages.

L’artiste âgé de 86 ans se rappelle que c’est par un appel de Marie-Josée Hervel, aujourd’hui Mme Baudot, qu’il apprend que son texte a été retenu. En ce début de mars 1968, la speakerine lui demande de se rendre à la MBC pour participer à la présentation de l’hymne national.

À ce propos quel message l’auteur de Motherland a-t-il pour ses compatriotes ? «Que notre pays reste un exemple de coexistence pacifique et de dialogue», répond le père de l’hymne national.

Depuis sa jeunesse, Jean-Georges Prosper a nourri ce sentiment patriotique en même temps que sa passion pour la littérature. L’écrivain a eu la chance de grandir dans le mythique Ward IV portlouisien des années 50.

En effet, à sa sortie du Collège Royal de Port-Louis, le jeune Jean-Georges prend de l’emploi comme enseignant dans le secondaire privé. Il est également collaborateur à des journaux, dont les bureaux sont tous situés au Ward IV.

Évoluant dans ce quartier particulier de la capitale, Jean-Georges Prosper côtoie des littéraires confirmés. Au Cercle Rémy Ollier, il poursuit son cheminement aux côtés de Marcel Cabon, Emmanuel Juste, Rivaltz Quenette, et Guy Balancy, entre autres.

 Doctorat à la Sorbonne

C’est sans doute ce compagnonnage intellectuel qui permet à Jean-Georges Prosper d’être un écrivain épanoui. Il a écrit de nombreux poèmes et des chants patriotiques, et a aussi publié L’Histoire de la littérature mauricienne, un ouvrage de référence pour les universitaires.

Il faut savoir que Jean-Georges Prosper, qui a longtemps habité le quartier de La Saline, à Port-Louis, s’est aussi laissé tenter par la politique. Dans les années 60, il est candidat du Parti travailliste aux élections municipales dans la capitale. Il est battu par le candidat du Parti mauricien. «J’ai alors compris que je n’étais pas fait pour la politique et j’ai tourné la page», laisse échapper le poète.

À la fin de 1968, Jean-Georges Prosper bénéficie d’une bourse française. Cela lui permet de compléter ses études littéraires à la Sorbonne et d’y décrocher son doctorat. Par la suite, l’écrivain travaille pendant plusieurs années à l’ambassade de Maurice, à Paris.

Rentré au pays, il enseigne au Mauritius Institute of Education avant d’assumer les fonctions de premier directeur du Centre culturel africain, devenu Centre Nelson Mandela.

Aujourd’hui, après ces carrières réussies, Jean-Georges Prosper passe ses journées avec ses livres. Cependant, il pense toujours au pays qu’il souhaite voir demeurer une «nation unie dans un esprit de paix». L’auteur de l’hymne national suggère : «Encourageons les jeunes à connaître l’histoire et la culture mauricienne. Qu’ils s’imprègnent de ces richesses.»