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Route à Anse-la-Raie : un promoteur immobilier se frotte les mains

23 novembre 2018, 21:42

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Route à Anse-la-Raie : un promoteur immobilier se frotte les mains

 

La construction du Cap-Malheureux Bypass ne fait pas que des mécontents. Si, d’un côté, des protestataires s’opposent à l’aménagement de cette nouvelle route de contournement reliant Anse-la-Raie à Cap-Malheureux en raison des 100 filaos qui seront sacrifiés, de l’autre, un promoteur privé, Creative Properties Ltd, se frotte les mains.

Coïncidence ou pas, le ministère de l’Environnement a octroyé, lundi 19 novembre, un permis Environmental Impact Assessment à cette filiale du groupe Evaco, pour qu’elle développe un complexe résidentiel et commercial sous le Property Development Scheme, à Cap-Malheureux.

Selon le dossier du promoteur soumis à l’Environnement, ce développement – qui comprend 167 villas, 53 duplex, 43 résidences, 79 appartements, des boutiques, un spa, une gym, une aire de stationnement et un cours d’eau pour faire du kayak – impactera la circulation dans la région si une planification et des mesures d’atténuation ne sont pas prises.

Selon Creative Properties Ltd, l’accès proposé pour rejoindre le complexe et qui se trouve le long du chemin Vingt Pieds suffira pour palier le trafic généré à moyen terme. Par contre, à long terme, lorsque le projet atteindra sa capacité maximale, il faudra s’attendre à de longues files d’attente occasionnant des retards importants. Dans le dossier, deux phrases en particulier au chapitre intitulé «Planification des accès» attirent l’attention : «It will thus be necessary to have an additional access taken from the future Cap Malheureux Bypass» et «This access will be used by residents only».

Réseau routier dangereux

Prenant en compte le précédent aux Salines, Rivière-Noire, où une route ayant coûté Rs 500 millions aux contribuables a été construite pour faciliter l’accès aux huit projets touristiques, dont six hôtels, nous avons posé la question à Evaco pour savoir si la raison d’être de la nouvelle route de contournement de Cap-Malheureux, qui nécessitera Rs 200 millions, est pour faciliter l’accès à son complexe commercial et résidentiel. D’autant qu’il ne le nie pas dans son dossier déposé à l’Environnement. À cela, Karen Angus, la Group Marketing and Sales Director d’Evaco, a répondu que cette route n’est pas essentielle à leur projet et qu’ils ont déjà d’autres accès.

Par contre, elle ajoute que «lorsque nous avons été mis au courant par les autorités qu’elles prévoyaient de ressortir ce projet déjà planifié depuis plus de 20 ans, cela permettait un second accès au niveau de la route du chemin Vingt Pieds». La Group Marketing and Sales Director d’Evaco de faire ressortir qu’étant donné que le réseau routier existant dans la région de Cap-Malheureux est considéré comme dangereux par les autorités, celles-ci ont certainement trouvé nécessaire de concrétiser ce projet de bypass qui existe depuis très longtemps dans le «Outline Planning Scheme» du Nord. «Le développement de l’île, son décongestionnement routier, ainsi que la lutte pour améliorer la sécurité routière nécessitent la construction de nouvelles routes partout dans l’île», conclut-elle.

Des options envisagées pour éviter l’abattage des arbres

<p>Les câlins aux arbres, les manifestations et autres revendications contre le projet de bretelle en face de la plage d&rsquo;Anse-La-Raie semblent avoir porté leurs fruits. Selon nos informations, la Road Development Authority (RDA) envisage les différentes options pouvant permettre d&rsquo;éviter l&rsquo;abattage d&rsquo;un maximum d&rsquo;arbres. De nouveaux croquis ont été dessinés. Le constructeur Transinvest Construction Ltd a été appelé à les étudier.</p>

<p>Mais ce qui retient l&rsquo;attention des autorités, c&rsquo;est la présence d&rsquo;un grand marécage non loin de la route. &laquo;<em>Il faudra le prendre en considération avant d&rsquo;envisager de décaler la route. La zone tampon de 30 mètres devra être respectée&raquo;,</em> explique une source proche des autorités concernées. De déplorer qu&rsquo;avec des modifications viendront aussi des variations dans le coût du projet.</p>

<p>Une bourse de Rs 200 millions avait été allouée à ce projet lors du dernier exercice budgétaire 2018-2019. Contactée hier, une source officielle de la RDA indique qu&rsquo;aucune modification n&rsquo;a été agréée pour le moment et que le tracé qui prévoit l&rsquo;abattage des arbres est toujours d&rsquo;actualité.</p>