Publicité

Adel Langue, premier Mauricien en Liga: «D’autres jeunes de cités peuvent évoluer au plus haut niveau»

26 août 2018, 16:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Adel Langue, premier Mauricien en Liga: «D’autres jeunes de cités peuvent évoluer au plus haut niveau»

Il sera le premier Mauricien à évoluer dans le championnat espagnol (Liga). À 20 ans, Adel Langue vient de signer un contrat pro avec le Deportivo Alavés. Depuis ses premiers pas avec le Cercle de Joachim en passant par le Paris FC, le capitaine du Club M a fait du chemin.

 

«Il y a beaucoup d’autres jeunes de ma localité qui ont également progressé grâce au sport. Je ne suis qu’un exemple parmi tant d’autres.»

 

Vous vous êtes engagé avec Alavés pour une année. Quels sont vos objectifs désormais?

Je veux continuer à apprendre et à grandir en tant qu’homme. Sur le court terme, je veux disputer le maximum de matches en Liga. Je vais m’appuyer sur mes expériences au Paris FC et à El Gouna pour y évoluer.

Je remercie Samir Sobha, le président de la Mauritius Football Association (MFA), de même que Jonathan Bru. C’est grâce à eux que je me retrouve à Alavés. Je n’ai aucun doute que d’autres jeunes suivront cette trajectoire. Le travail commence maintenant pour moi, mais c’est déjà une vraie joie de me retrouver dans ce club.

Comment avez-vous vécu le premier match du Depor face à Barcelone, lors de la journée inaugurale de la «Liga», qui s’est conclu par un revers?

J’ai regardé la rencontre à la télévision. C’était un match assez difficile, mais l’équipe s’est très bien comportée tactiquement durant 75 minutes. Mais face à un des plus grands clubs d’Europe où l’on retrouve le génie du football, Messi, Barcelone a su, au final, faire la différence.

Comment comptez-vous vous adapter avec votre nouveau club?

Tout passera par la communication. Je me débrouille en français et en anglais et là je vais me mettre à l’espagnol (rires). Je suis une personne qui aime apprendre. Donc, je pense qu’à ce niveau, ça ira. Je cherche également beaucoup de conseils auprès des autres Mauriciens qui évoluent à l’étranger. Je suis également en contact avec Jonathan Bru quasiment tous les jours.

Quel est votre programme d’entraînement avec les Bleu et Blanc?

Avec le staff technique d’Alavés, nous nous entraînons à raison de cinq fois en semaine et ensuite en jour de congé. Mais les jours de match, cela devient plus intense avec deux séances quotidiennement. Alavés est un club espagnol et forcément nous touchons beaucoup de ballons. C’est une sensation agréable, car cela permet d’améliorer sa technique.

Votre contrat court jusqu’au 30 juin 2019. Combien allez-vous toucher mensuellement?

Je ne peux rien divulguer pour l’instant. On parle d’un prêt dans les prochaines semaines afin d’obtenir du temps de jeu dans un club satellite d’Alavés… Pour le moment, les salaires ne sont pas à l’ordre du jour. Le plus important sera de progresser et d’apprendre.

Vous êtes un enfant originaire de Résidence Kennedy et qui se retrouve aujourd’hui dans l’un des plus grands championnats européens. Que ressentez-vous?

Il y a beaucoup d’autres jeunes de ma localité qui ont également progressé grâce au sport. Je ne suis qu’un exemple parmi tant d’autres. Ce sont ces personnes qui ont accompli des choses avant moi qui m’ont inspiré et m’ont permis d’y croire.

C’est important pour moi car nous menons le même combat contre les fléaux qui ravagent notre cité. Les gens ont un regard différent sur nous, mais nous restons fiers. Je reste convaincu qu’il y aura d’autres jeunes issus d’autres cités qui pourront également évoluer au plus haut niveau.

Vous êtes passé par le Paris Football Club et ensuite dans le club égyptien d’El Gouna. Que vous a-t-il manqué pour que votre adaptation soit réussie au sein du club parisien?

Il n’y avait qu’un petit souci d’ordre administratif. Selon moi, la personne qui était responsable de mon dossier n’a pas fait le nécessaire pour me permettre d’évoluer au sein du club. Je pense que j’avais le niveau, mais la vie en a décidé autrement. Cependant, ce passage au Paris FC reste une expérience formidable et cela m’a permis d’apprendre énormément. Je n’ai fait qu’une semaine à El Gouna mais ce fut une vraie découverte.

 

«Je n’ai aucun doute que d’autres jeunes suivront cette trajectoire. Le travail commence maintenant pour moi, mais c’est déjà une vraie joie de me retrouver dans ce club.»

 

Quel bilan faites-vous de votre passage dans ces deux équipes?

Je me mets une note de 8 sur 10. Que ce soit en France ou en Égypte, j’ai pu apprendre beaucoup en peu de temps. C’est une tout autre culture et la mentalité n’est pas la même. J’ai surtout progressé au niveau tactique et je suis sorti grandi de ces deux expériences. Je remercie Jude Montagne-Longue, Geneviève et Burty Chellumbrum. Ils m’ont accueilli en France et m’ont tout donné sans rien attendre en retour. Il y a, également, beaucoup de travailleurs de l’ombre, à l’instar de Joseph Étienne et de son équipe.