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Études supérieures: Maurice banni pour les Népalais

8 août 2018, 08:24

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Études supérieures: Maurice banni pour les Népalais

Les jeunes étudiants népalais, désireux de poursuivre leurs études à Maurice, ne pourront plus le faire. En effet, le ministère de l’Éducation, des sciences et de la technologie népalais en commun accord avec celui des Affaires étrangères de ce même pays ont fait comprendre que cette destination était peu recommandable. Surtout après que ce gouvernement a dû rapatrier plusieurs étudiants. Ces derniers se sont fait berner par les agents recruteurs, rapporte The Kathmandupost de lundi.

À Maurice, le ministère de l’Éducation n’est nullement inquiet de cette décision. L’on salue même l’initiative car elle permettra de venir à bout des institutions d’enseignement supérieur «bidon», fait-on valoir.

Le gouvernement népalais a émis un communiqué dans lequel il précise que la majorité des institutions scolaires mauriciennes ne sont pas fiables. Il s’appuie sur le fait que sur leurs sites internet, aucune mention n’est faite des cours pour lesquels les étudiants se sont inscrits. Selon The Kathmandupost, un porte-parole du ministère de l’Éducation népalais a souligné que son gouvernement a eu à secourir de nombreux étudiants népalais qui se sont retrouvés bloqués à Maurice. «Après une évaluation de la situation à Maurice, le ministère des Affaires étrangères a conclu dans son rapport qu’il était dangereux d’y envoyer des étudiants népalais.»

Se confiant à l’express, Salman, Népalais de 23 ans, explique qu’il a, depuis plusieurs années, alerté son gouvernement sur sa situation. Bloqué à Maurice depuis 2013, il explique qu’il s’était inscrit à l’Eastern Institute and Integrated Learning Management (EIILM) University d’Ebène. «Un recruteur est venu nous parler au Népal. Il nous a proposé de suivre des cours en Hotel Management et nous a même promis que nous pourrions décrocher du travail par la suite», confie-t-il. L’étudiant, issu d’un milieu très modeste, a même demandé à ses parents de mettre leurs biens en gage pour qu’il puisse entamer ces études. «Mais, au final, nous avons été leurrés. On nous a donné un cours dans le domaine de l’Information Technology. Nous n’avions pas payé pour cela. Et nous n’avons pas récupéré notre argent en retour.» Il avoue qu’il n’a pas informé ses parents de la situation dans laquelle il se trouve.

Capture d’écran du «Kathmandupost» évoquant la situation des étudiants népalais à Maurice dans son édition en ligne du 6 août.

«Pour eux, je suis toujours étudiant. Je ne veux pas leur annoncer cette nouvelle.» Désormais, il vit dans l’espoir de pouvoir obtenir une compensation pour avoir dû séjourner aussi longtemps à Maurice. «Je ne travaille pas ici. Je passe mes journées à ne rien faire. Je vais rencontrer mes autres amis. Nous devons être une centaine à endurer une telle situation», ajoute-t-il.

Mais comment subvient-il à ses besoins ? Le jeune homme dit pouvoir compter sur le soutien du Dr Rajah Mahadeo du Regroupman Travayer Social. Ce dernier subvient aux frais du jeune homme et a aussi pris en charge un autre Népalais.

Contacté, Rajah Mahadeo évoque aussi le cas d’un directeur d’une institution qui aurait tenté de quitter le pays après avoir empoché l’argent des Népalais et Indiens. «Il voulait même leur proposer de leur rembourser 50 % de leur investissement quand cela a commencé à mal tourner pour lui. Mais comment vous pouvez accepter cela ? Que l’on vous rembourse 50 % d’un cours que vous n’avez même pas suivi ?» explique Rajah Mahadeo.

Du côté du ministère de l’Éducation, l’on soutient que dans la plupart des cas, ces jeunes népalais se retrouvent à Maurice pour trouver du travail. «C’est ce que leur vendent les agents. Études courtes et travail à la clé. Pourquoi ces jeunes qui sont en quête de diplômes ne s’inscrivent pas à l’université de Maurice ?» Qu’à cela ne tienne, les autorités disent suivre de près les cas rapportés sur ces institutions. «La Tertiary Education Commission et la Mauritius Qualifications Authority prendront les actions qui s’imposent. Ce qui est sûr, l’État ne va pas tolérer ces institutions.»