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Mauritius Rumfest: un beau Rhum… an!

12 septembre 2017, 13:00

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 Mauritius Rumfest: un beau Rhum… an!

Ian Burrell et Maxence Traverse, des professionnels du rhum, étaient à Maurice dans le cadre de la deuxième édition du Mauritius RumFest, qui a pris fin vendredi dernier. Ils racontent leurs expériences.

La deuxième édition du Mauritius RumFest, qui s’est tenue les jeudi 7 et vendredi 8 septembre au Suffren & Marina Hotel à Port-Louis, a pris plus d’ampleur cette année. Cet événement, soutenu par The Rum Producers Association of Mauritius (RPAM), a vu la participation de 22 exposants et la présence de plusieurs professionnels du rhum dont Ian Burrell, Global Rum Ambassador, considéré comme le «dieu du rhum» et Maxence Traverse, propriétaire de l’un des rares «rum bar» de l’Asie. Leur présence a apporté une autre dimension à ce festival. C’est sur la plage du Suffren & Marina Hotel que nous les avons rencontrés. Ils nous parlent de l’évolution du rhum et comment aujourd’hui, le rhum devient une valeur sûre sur le marché international.

Pour cette deuxième édition, Maxence Traverse a animé une Masterclass ayant pour thème «Comment ouvrir un bar en Asie». «Cela fait cinq ans que je suis le propriétaire d’un des seuls bars de rhum à Hong Kong. Nous avons entre 250 et 280 références de rhum. J’ai voulu parler de la façon de s’y prendre pour ouvrir un bar en Asie parce que cela pourrait intéresser les professionnels et que cela n’est pas forcément évident.» En effet, même si le rhum s’apprécie sur le marché international, le rhum reste encore à être connu. «La première année où j’ai ouvert mon bar, ma clientèle était composée de plus de 70 % de femmes. Elles voulaient surtout de la vodka et du gin et des cocktails. Et je leur ai proposé des cocktails avec du rhum mélangé à d’autres spiritueux. C’est comme cela qu’elles ont découvert le rhum et en ont redemandé. J’utilise beaucoup de rhum mauricien dans mon bar, l’un de mes favoris restant le Green Island. J’essaie d’éduquer les gens et leur faire découvrir le rhum. Aujourd’hui, je n’ai pratiquement plus de bouteilles de vodka ou de gin dans mon bar», raconte Maxence Traverse.

Ian Burrell, Global Rum Ambassador, qui connait bien le rhum mauricien, observe un changement dans la perception des gens à propos du rhum. «Je suis venu à Maurice pour la première fois en 2008. Et c’était aussi ma première expérience du rhum mauricien. J’avais visité les distilleries et j’ai vu une jeune industrie du rhum. Quand je parlais de rhum aux Mauriciens, ils avaient une mauvaise opinion et ne connaissaient qu’un type ou deux de rhums. Mais maintenant, les choses ont changé. On découvre aujourd’hui une grande variété de rhums C’est aussi parce que le marché du rhum est en train de se développer», explique Ian Burrell, qui ajoute «qu’aujourd’hui beaucoup de personnes se tournent vers les rhums vieillis ou les rhums premium. Si vous êtes un consommateur de spiritueux, il y a un rhum quelque part qui vous attend. C’est pour promouvoir les différents types de rhum que les festivals de rhum ont été créés. J’ai été l’instigateur de ce festival. J’ai fondé le premier RumFest en Angleterre en 2007. Depuis, plusieurs pays s’en sont inspirés. Petit à petit, la perception des gens est en train de changer».

Mais si on parle de rhum, c’est surtout de la qualité du produit qu’il s’agit et non de la quantité car le rhum a autant de valeur que les autres spiritueux et Ian Burrell a bien l’intention de mieux faire connaitre notre rhum sur le marché international. «Je suis plus pour que les gens se tournent vers la qualité que la quantité. Si vous avez un rhum de cinq ans, il est comme un whisky vieilli. Si les clients savent que le rhum est de qualité, ils ne rechigneront pas à payer plus. C’est ce qui se passe à travers le monde actuellement. Je suis ici pour peaufiner ma connaissance du rhum mauricien et pour pourvoir en parler dans mes causeries à travers le monde. Je travaille également sur un livre, qui sera une présentation de différents rhums à travers le monde et qui pourrait servir de référence. Il devrait être prêt d’ici l’année prochaine. Le rhum mauricien en fera partie. Le rhum mauricien et son histoire sont encore méconnus au niveau mondial.»

Si le rhum a eu, pendant un long moment, mauvaise réputation, pour Ian Burrell, la réponse se trouve dans l’histoire. «Le rhum a toujours existé. C’est peut-être le plus vieux spiritueux existant. Le hic, c’est que le rhum est fabriqué dans des pays en développement. C’est pour cela que le rhum n’a jamais eu le même cachet que les spiritueux produits dans les pays européens. Dans les années 1700, le rhum avait bonne réputation parce que les pays cultivant la canne à sucre étaient riches. Puis, les choses ont changé avec sa commercialisation et le rhum est alors entré en compétition avec les spiritueux d’autres pays. Il fut considéré comme étant bas de gamme. Il y a 25 ans dans le bar que je tenais, je n’avais que trois types de rhum. Aujourd’hui, la variété qui vous est offerte est incroyable et nous voulons justement mettre le rhum. Qu’il propose une grande diversité pour tous les gouts».

Mais comment définit-on un bon rhum ? C’est tout simplement une affaire de goûts, explique nos professionnels du rhum. «On me demande souvent quel est le meilleur rhum sur mes étagères. Je leur donne alors la liste car cela dépend de ce que vous voulez boire sur le moment», explique Maxence Traverse. Pour Ian Burrell, le rhum «est comme le vin et vous avez toutes sortes de vins. Je peux trouver un rhum à Maurice et le trouver très bon et je peux en trouver un autre dans un autres pays, qui est très bon aussi ou encore apprécier un cocktail à base de rhum. Je peux le prendre comme un digestif ou avec du chocolat ou en fumant un cigare. Le rhum est apprécié différemment par les gens. C’est pour cela que je ne peux dire ce qu’est un bon rhum. En d’autre mot, un bon rhum est un rhum qui vous fait vous sentir bien. Personnellement, si je devais boire un rhum avant de mourir, ce serait le premier rhum que j’ai bu et qui est un rhum jamaïcain, le pays d’où je suis originaire. Il contient 63 % d’alcool. Il se nomme Wray and Nephew, c’est le roi des rhums jamaïcains». Mais plus le rhum est travaillé et vieilli, plus il a de la valeur. Il existe ainsi toute une variété de rhum avec des finitions de whisky ou encore de cognac.

«Tous les produits alcoolisés conçus à partir de la canne à sucre ne sont pas des rhums. C’est la manière dont il est fabriqué qui définit le rhum. Le rhum le plus populaire au monde est le Bacardi. C’est un rhum qui est tellement connu aujourd’hui que beaucoup de personnes ne savent pas que c’est un rhum», souligne Ian Burrell. Durant ce festival, ces professionnels nous ont fait entrevoir un univers où le rhum n’est pas seulement une boisson alcoolisée, mais un produit de valeur ajoutée, qui est en demande sur le marché international. Le rhum mauricien a donc de beaux jours devant lui.

Tour d’horizon du rhum mauricien

	<p>Selon le site www.marque-alcool.com, depuis 2010, &laquo;les recettes de l&rsquo;exportation de rhum de l&rsquo;île Maurice ont augmenté par 177 %&raquo;. Ce secteur compterait à ce jour plus d&rsquo;une quinzaine de producteurs de rhum. Six distilleries dont Grays Inc., Le Domaine de Labourdonnais, La Rhumerie de Chamarel, E.C Oxenham &amp; Cy, Médine, et Saint Aubin se sont réunis pour former The Rum Producers Association of Mauritius (RPAM) afin de mieux faire connaitre le rhum mauricien sur le marché international. Très connu pour la qualité de ses rhums, Grays Inc a remporté plus d&rsquo;une cinquantaine de prix lors de divers concours internationaux. Le rhum mauricien s&rsquo;exporte principalement en Europe soit en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en France, en Italie et en Hollande, entre autres.</p>
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