Les familles des victimes du vol MH17 abattu dans l'est de Ukraine en 2014, vont pouvoir visionner les dernières images de leurs proches prises juste avant qu'ils n'embarquent pour leur tragique destin, ont-elles annoncé jeudi.

Une association des victimes et le ministère public ont trouvé un accord pour que les familles puissent visionner les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance de l'aéroport de Schiphol quelques heures avant le décollage.

Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui effectuait la liaison entre Amsterdam et Kuala Lampur a été abattu le 17 juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine. Les 298 personnes à bord, majoritairement de nationalité néerlandaise, ont toutes été tuées.

«Nous avons annoncé aux familles hier que nous étions parvenus à un accord avec le ministère public pour visionner ces images», a déclaré Evert van Zijtveld, président de l'association des victimes du MH17.

La règlementation néerlandaise en matière de respect de la vie privée constituait jusqu'à présent un obstacle majeur dans la recherche d'un compromis. Les familles devront d'ailleurs signer un accord de confidentialité.

Les images ont été prises le jour du drame, entre 04H00 et 14H00 heure locale (02H00 et 12H00 GMT), par les 34 caméras de sécurité que compte le hall des départs de Schiphol.  

«Ces vidéos sont incroyablement importantes. Ce sont les dernières images des victimes», a souligné M. Van Zijtveld, qui a perdu un fils, une fille et ses beaux-parents dans la catastrophe.

«Voir ces images aide dans le processus de deuil», a-t-il dit à l'AFP.

Une date de visionnage n'a cependant pas encore été arrêtée, selon la porte-parole du ministère de la Justice et de la Sécurité.

«Mais notre but est de donner plus d'informations aux proches avant la commémoration du MH17, le 17 juillet», a-t-elle déclaré.

Une investigation criminelle menée par les Pays-Bas a conclu en septembre 2016 que l'avion avait été touché par un missile de type BUK transporté par la Russie et tiré depuis une zone de combat contrôlée par les rebelles pro-Russes. 

Elle s'est cependant gardée de désigner un coupable et n'a jamais directement accusé Moscou d'avoir fourni le missile BUK et son système de transport. Le gouvernement russe a toujours nié être impliqué.

L'incident est survenu alors que la guerre en Ukraine était à son paroxysme, alimentant encore plus les tensions entre l'Occident et Moscou.