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Caméras à l’UoM: seule la police a accès aux images…

7 décembre 2016, 22:00

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Caméras à l’UoM: seule la police a accès aux images…

Les questions fusent après qu’il s’est avéré que c’est la police qui a placé les CCTV à l’auditorium de Réduit. Peut-elle voir les images en «live» ?

Cette information révélée par l’express fait couler beaucoup d’encre: des caméras de surveillance placées par la police à l’auditorium Octave Wiehe. Là où se tiennent notamment nombre d’événements, dont des rassemblements politiques tel le congrès du Parti travailliste le 23 février dernier, soit peu après l’installation de ces caméras. Dans les milieux concernés, les langues se délient. L’on affirme même que «les images CCTV de l’auditorium sont complètement sous le contrôle de la police. À quelques reprises, des requêtes ont été faites par l’administration de l’université de Maurice pour visionner ces images mais il n’y a eu aucun retour…»

L’installation de ces appareils aurait été effectuée du 12 au 14 février. Cela, suivant une lettre datée du 11 février et venant du bureau du commissaire de police demandant l’autorisation à la vice-chancelière de l’université de Maurice (UoM) de placer ces CCTV.

Depuis, seule la police a accès à ces images, fait-on comprendre. Sur le campus, l’on évoque notamment un incident en octobre dernier, lors d’un événement organisé par l’Union des étudiants dans l’auditorium. Sauf que des blousons en LED commandés ne sont jamais arrivés sur place ce jour-là, d’où la requête des étudiants de visionner les images CCTV.

«Nous avions écrit plusieurs fois à la direction de l’UoM pour visionner les images des caméras de surveillance mais cela n’a rien donné. La direction n’a pas répondu et nous avons compris que c’est la police qui contrôle tout», fait valoir Ikhlaas Baichoo, trésorier de l’Union des étudiants de l’UoM. Il dit d’ailleurs ne pas comprendre comment il est possible d’obtenir des séquences sur des caméras de surveillance placées à d’autres endroits sur le campus mais pas celles de l’auditorium. «Pourquoi est-ce différent pour l’auditorium Octave Wiehe ? S’il y a un accident pendant un événement, on fait comment ?»

Une autre question se pose: la police peut-elle voir les images en temps réel ? Selon des experts informatiques, une telle possibilité existe bel et bien. À l’UoM, l’on avance que lors de l’installation, une demande avait été faite pour obtenir une «dedicated line» et établir un réseau. Requête agréée par l’administration de cet établissement le temps de l’installation et la réalisation des tests. Il s’agissait alors d’une situation temporaire.

Nous n’avons pu confirmer, jusqu’ici, si la ligne a été libérée depuis. Toutefois, selon des sources concordantes, les caméras peuvent enregistrer des images sur une durée de deux semaines. Et des officiers de police feraient souvent le trajet jusqu’à Réduit pour réinitialiser l’enregistrement et assurer l’entretien.

Sur le campus, l’on avance avoir dit oui à la police pour des raisons de sécurité nationale. «En janvier, un courriel anonyme citant des attaques terroristes a été envoyé au bureau du Premier ministre. À l’étranger, les campus universitaires sont souvent pris pour cible. C’est une question de sécurité nationale. L’UoM a collaboré. Et d’ailleurs, cela fait un moment que nous souhaitions faire installer des caméras de surveillance un peu partout mais cela n’a pu être fait à l’auditorium faute de moyens», indique-t-on. L’express a tenté de joindre le commissaire de police Mario Nobin, mais en vain.

Le projet pas présenté au conseil d’administration

Pourquoi le projet d’installation de caméras de sécurité n’a-t-il pas été approuvé par le conseil d’administration de l’UoM ? C’est la question que se posent plusieurs membres du personnel sur le campus. Contactée, la vice-chancelière Romeela Mohee fait valoir que le projet a été initié sous l’ancienne administration et a dû, donc, déjà avoir l’approbation du conseil. Selon elle, la présence des caméras dans l’auditorium n’aura guère d’effet décourageant sur les groupes souhaitant louer le bâtiment pour des fonctions.