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Présidence de la république: qui veut la peau d’Ameenah Gurib-Fakim ?

18 novembre 2016, 21:45

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Présidence de la république: qui veut la peau d’Ameenah Gurib-Fakim ?

Ses missions à l’étranger ou encore ses initiatives ne sont pas au goût de plus d’un au sein du Conseil des ministres. Et Ameenah Gurib-Fakim doit s’expliquer auprès du chef du gouvernement.

Ameenah Gurib-Fakim a-t-elle failli claquer la porte du château du Réduit au début du mois ? D’autant plus que la présidente de la République se voit contrainte, ces derniers temps, de s’expliquer auprès du chef du gouvernement quant à ses missions à l’étranger ou certaines de ses initiatives.

Y a-t-il des tentatives visant à ternir l’image de la présidente ? Car son bilan ferait pâlir plus d’un au sein du Conseil des ministres. Ce qui est certain, c’est que les voyages d’Ameenah Gurib-Fakim ne sont pas au goût de tous à l’hôtel du gouvernement. Au moins deux ministres estiment qu’elle serait en train d’usurper les pouvoirs, les fonctions, voire les prérogatives de certains ministres, ministères et départements.

Parmi les sujets de discorde, l’organisation du Women’s Forum du 20 au 21 juin. Cet événement a vu le déplacement des représentants de 41 pays et la participation de personnalités internationales, dont Laurence Tubiana, ambassadrice française responsable des négociations internationales en matière de climat, Nicolas Hulot, fondateur et président de la Fondation Nicolas Hulot, et Patrick Poivre d’Arvor, journaliste et écrivain.

Autre reproche qui lui est fait: la tenue de la semaine pakistanaise à Maurice du 20 au 27 octobre, suivant sa visite officielle au Pakistan en avril, à l’invitation de son homologue pakistanais. Sa délégation comprenait aussi des représentants du secteur privé ainsi que ceux du Board of Investment et de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice.

Il nous revient qu’au départ, il n’y a pourtant eu aucune résistance de la partie mauricienne quand cette idée a été lancée. Tout comme pour les autres événements qu’elle a soutenus, à l’instar d’un défilé de mode de l’ambassade de Chine en février, ou encore la conférence régionale sur AYUSH (Ayurveda, Yoga and Naturopathy, Unani, Siddha and Homeopathy), au château du Réduit, de concert avec le haut-commissariat de l’Inde à Maurice les 13 et 14 avril, pour ne citer que ceux-là.

Déplacements décriés

En ce qui concerne ses déplacements à l’étranger, également décriés, l’on fait valoir, dans les milieux concernés, que pour chacune de ses missions, Ameenah Gurib-Fakim insiste auprès de son hôte pour que ses voyages soient pris en charge. De l’État, elle percevrait un tiers du coût de ses déplacements. Il faut ajouter à cela le fait qu’elle ne peut quitter le pays sans l’aval du ministère des Finances.

Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase remonte à début novembre. Avec le transfert de Dass Appadu, chef de Cabinet de la State House. Transfert qui est effectif depuis le 3 novembre. On reprocherait à ce dernier d’être un proche du Parti travailliste pour avoir été le chef de Cabinet de l’ex-président de la République Kailash Purryag.

De sources fiables dans ce milieu, il nous revient que la présidente serait très remontée depuis cette décision qualifiée de «harcèlement injustifié» de certains officiels du bureau du Premier ministre à l’encontre de son chef de Cabinet. D’autant plus que la décision a été prise sans qu’elle ne soit consultée.

Sans compter, fait-on valoir, qu’elle ne s’est jamais plainte de son chef de Cabinet, mais au contraire, a salué, auprès de qui de droit, les compétences professionnelles, la qualité du travail, l’attitude et l’intégrité de celui avec qui elle a travaillé durant les 16 derniers mois.

L’intervention du Premier ministre a même été sollicitée pour que cette décision soit annulée et que Dass Appadu demeure le chef de Cabinet de la présidence jusqu’à la fin du mandat d’Ameenah Gurib-Fakim. Sauf que l’appel est resté jusqu’ici lettre morte.

Alors que le haut fonctionnaire est impliqué dans la rédaction des discours de la présidente, dont pour sa mission en Inde ce vendredi 18 novembre et en Hongrie pour le Water Summit. Tout comme dans bon nombre de projets à la State House, dont le PhD Programme lancé en collaboration avec le Planet Earth Institute, qui finance ce programme à hauteur d’un million de dollars américains.

La présidente, qui a pris l’avion pour l’Inde jeudi 17 novembre, est restée injoignable pour un commentaire. L’ex-chef de Cabinet, que l’express a joint au téléphone, réplique pour sa part que ce transfert est une pratique courante au sein de la fonction publique et qu’il laisse la place aux autres après quatre ans à la State House. L’express devait aussi apprendre qu’il a été muté au ministère de la Fonction publique mais est en congé depuis ce transfert.