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Chagos: «Pressions britanniques monnayées sur Bancoult»

3 octobre 2016, 08:56

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Chagos: «Pressions britanniques monnayées sur Bancoult»

Tout juste rentré de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), Olivier Bancoult, leader du Groupe réfugiés Chagos, dit avoir subi de fortes pressions de l’État anglais. Il aurait été convoqué en deux occasions par le haut-commissaire du Royaume-Uni à Maurice, Jonathan Drew, et la baronne Anelay, du ministère du Développement international en Angleterre. C’est après l’invitation de sir Anerood Jugnauth (SAJ) à l’Assemblée générale de l’ONU qu’il y a subi ces pressions, a-t-il déclaré, dimanche 2 octobre, lors de la conférence de Lalit.

Pendant ces rencontres, les officiels anglais auraient tenté de convaincre Olivier Bancoult de ne pas s’allier à la démarche de l’État mauricien. La baronne Anelay lui aurait promis que son gouvernement se pencherait sur le retour des Chagossiens sur leurs îles. Elle aurait ajouté que son gouvernement devrait leur rendre une réponse d’ici fin 2016 et, toujours selon Olivier Bancoult, «aurait proposé £ 20 000» (NdlR, environ Rs 1 million) au Groupe réfugiés Chagos, ce qu’il aurait rejeté.

«C’est la première fois que Maurice nous donne une voix dans cette affaire et qu’il lie sa souveraineté au retour des Chagossiens», a indiqué Olivier Bancoult. Concernant la rencontre de SAJ avec Boris Johnson, ministre anglais des Affaires étrangères, il a souligné ne pas croire au «‘We will make it work’ du ministre. Il n’est pas digne de confiance!» La conférence de Lalit était axée sur la fermeture de la base militaire à Diego Garcia. Les intervenants ont abordé ce thème pendant deux jours au centre de Lalit, à Grande-Rivière. Parmi eux se trouvaient Wilbert van der Zeijden, Maricela Guzman, David Vine, Jammu Narayana Rao et Clare Bayard, tous des activistes antimilitaristes.

Certains, dont David Vine, professeur d’anthropologie à l’université de Washington DC, n’en sont pas à leur première visite au pays. Lalit a voulu démontrer que les Chagossiens et l’État mauricien ont un soutien international, dont celui des organisations anglaises et américaines. Elle estime que la meilleure façon de rallier du monde à leur cause est d’inclure la revendication de la fermeture des bases militaires.