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Ciné: The Door, un thriller bon marché

10 juin 2016, 15:58

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Ciné: The Door, un thriller bon marché

Maria, son mari Michael et leurs deux enfants, Oliver et Lucy, sont une famille américaine sans histoires vivant en Inde. Un jour, ils ont un accident de voiture dans lequel Oliver perd la vie. Depuis, Maria est inconsolable, s’en voulant d’être parvenue à sauver seulement Lucy. Après qu’elle a fait une tentative de suicide, Piki, leur bonne, lui apprend qu’il existe un moyen de parler à son fils décédé afin qu’elle lui fasse ses adieux. Elle doit déterrer le corps, le brûler, puis porter les cendres à un ancien temple où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts et y pratiquer un rituel. Elle pourra alors, pendant un moment, parler à son fils qui sera derrière la porte, mais ne devra en aucun cas lui ouvrir cette porte. Maria suit les instructions et parvient à parler à Oliver, mais ce dernier lui supplie de lui ouvrir la porte parce que «quelqu’un» le poursuit. Elle finit par céder…

La note: 6/10

Réaliser un film n’est pas une tâche aisée, nul ne saurait affirmer le contraire. Dès lors, relever en quelques lignes les tares de The Door pourrait paraître excessivement arbitraire… Mais force est de constater que sous couvert de l’exploitation de thématiques aussi pesantes que le deuil parental et/ou la difficile assimilation des codes d’une culture étrangère, le dernier long-métrage de Johannes Roberts est larvé d’imperfections agaçantes, évocatrices des artifices lamentables dont se pare le cinéma d’horreur depuis plusieurs années.

Ce qui est d’autant plus regrettable, c’est que malgré sa profusion de défauts, l’oeuvre jouit de quelques pistes scénaristiques intéressantes (de l’intensité émotionnelle de son sujet à l’exploitation du folklore indien, en passant par des réminiscences de l’impérialisme) et d’une photographie offrant une série de plans éthérés, couplée à une direction artistique honorable. Hélas, ces qualités sont pondérées par une écriture désespérément grossière, donnant vie à une secte d’hindous cannibales révérant un dieu de la mort à quatre bras, à des références appuyées au Livre de la jungle (l’auteur, Rudyard Kipling, était un fervent défenseur du colonialisme) et à un dénouement aussi surprenant qu’un ciel gris en Bretagne.

Du reste, le recours cyclique à des jump scares aussi superflus qu’injustifiés achèvera de tourner en ridicule les rares intentions louables du film… Oubliant en une poignéede secondes (bouh !) l’exotisme accordé par le cadre dans lequel il prend place, The Door sombre dans les affres de la banalité et du racolage.

Comme s’il prenait conscience de ses excès de trivialité, Johannes Roberts, sous l’égide (ou le fouet) de ses producteurs, ponctue son long-métrage de séquences pathétiques… Dont une, axiale, exposant l’agonie d’un enfant avec la frénésie d’un mauvais blockbuster. Ladite séquence est symptomatique du plus grand vice du film: son incapacité à susciter la moindre empathie. Car passée une phase d’exposition plutôt efficace (il convient de le noter), The Door oscille entre de longs moments de vide (soulignant la vacuité du jeu d’acteurs contraints d’incarner des personnages écrasés par des afflictions semblant dépasser les compétences des auteurs du script), des prises de décisions stupides outrepassant la suspension consentie de l’incrédulité, des instants de tension réemployant sans honte des techniques de mise en scène piochées aléatoirement dans le cinéma de Hideo Nakata (Ring, Dark Water), et un étalage quasi-historique des clichés les plus éculés des films traitant de maisons hantées.

Menant à un climax rappelant le Simetierre de Mary Lambert, ces fragments hétérogènes sont articulés par une musique simplement emphatique et par des tentatives impromptues de faire sursauter le spectateur… qui le sortent plus de la fiction qu’autre chose. En résulte une oeuvre ni émouvante, ni effrayante, ni même divertissante, qui suscitera au mieux de l’indifférence et au pire de l’agacement.

The Door ne parvient jamais à trouver un équilibre entre le drame et la terreur, et se noie dans l’outrance d’une telle façon qu’il désamorce le moindre de ses effets. En somme, il n’est qu’une énième production horrifique, mollasse et générée par des intentions bassement lucratives. Voilà qui est plus déplorable encore que la dépression du personnage de Sarah Wayne Callies. À voir pour les fans du genre.

Fiche technique

Titre original : The Other Side of the Door

Genre : épouvante, horreur

Durée : 1 h 36

De : Johannes Robert

Avec : Sarah Wayne Callies, Jeremy Sisto, Suchitra Pillai-Malik, Sofia Rosinsky, Javier Botet

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle

 



 

<h2 style="text-align:left">En salle</h2>

X-Men : Apocalypse

L’histoire en une ligne : Les X-Men, aidés de Mystique, devront unir leurs forces pour combattre le plus ancien et le plus puissant de tous les mutants, Apocalypse…

Genre : Super-héros

Durée : 2 h 25

De : Bryan Singer

Avec : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Oscar Isaac, Nicholas Hoult, Rose Byrne, Tye Sheridan, Sophie Turner, Olivia Munn, Lucas Till

Salles : MCine Trianon

Captain America : Civil War

L’histoire en une ligne : La création d’une législation régissant les superhéros divise ces derniers en deux camps ennemis, avec d’un côté Iron Man, et de l’autre Captain America, qui devront se livrer un combat sans merci…

Genre : Super-héros, action

Durée : 2 h 30

De : Anthony & Joe Russo

Avec : Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Don Cheadle, Chadwick Boseman, Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Jeremy Renner, Paul Rudd, Emily VanCamp, Tom Holland, Frank Grillo, William Hurt, Daniel Brühl

Salles : Star Bagatelle, La Croisette, Caudan

Angry Birds : Le Film

L’histoire en une ligne : L’arrivée de deux cochons verts va chambouler la vie de quatre oiseaux ayant de profonds problèmes de comportement…

Genre : Animation, comédie, famille

Durée : 1 h 40

De : Clay Kaytis & Fergal Reilly

Avec les voix françaises de Omar Sy, Audrey Lamy, Jason Sudeikis

Salles : MCine Trianon

Le Chasseur et la reine des glaces

 

L’histoire en une ligne : Sept ans après la mort de Ravenna, le Miroir Magique est volé et, redoutant une possible catastrophe si l’objet tombait entre de mauvaises mains, le Chasseur n’a d’autre choix que d’aller le rechercher…

Genre : Aventure, fantastique

Durée : 1 h 55

De : Cedric Nicolas-Troyan

Avec : Chris Hemsworth, Charlize Theron, Emily Blunt, Jessica Chastain, Nick Frost, Sam Claflin, Rob Brydon, Colin Morgan, Sheridan Smith, Alexandra Roach

Salles : Star Bagatelle, La Croisette