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Comité secteur public-privé: comment créer 25 000 emplois en une année

7 janvier 2016, 20:00

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Comité secteur public-privé: comment créer 25 000 emplois en une année

 

Soulager le nombre de chômeurs dans le pays, qui s’élève à 46 000. C’est le but du Joint Public-Private Sector Steering Committee. Pour y parvenir, l’État veut que 25 000 emplois soient créés cette année. Rien que pour la fonction publique, 8 000 postes sont à pourvoir. Le reste, soit 17 000 emplois, devrait provenir du secteur privé. Et le comité travaille actuellement sur un rapport qui sera finalisé en février, fait-on valoir à l’hôtel du gouvernement.

Discussions entamées

 

Axé sur le chômage, ce rapport proposera des secteurs où des emplois «pourront être créés à court, moyen et long termes». Il devrait, par la suite, être avalisé par le Conseil des ministres. Les discussions ont été entamées le 15 décembre lors de la dernière rencontre du comité. Au cours de celle-ci, le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth (SAJ), avait demandé à ses ministres de s’impliquer d’avantage pour faciliter les procédures en ce qui concerne les projets du secteur privé.

Pour rappel, dans son Economic Vision Statement, SAJ avait affirmé que l’État compte créer 100 000 emplois pendant les cinq prochaines années.

7 000 postes vacants

 

Comment les secteurs public et privé s’apprêtentils à relever le défi ? Concernant la fonction publique, on laisse entendre que la restructuration du Board de la Public Service Commission a quelque peu retardé les procédures de recrutement. En effet, cela fait un bout de temps qu’il existe 7 000 postes vacants au sein de la fonction publique. Un budget a d’ailleurs été alloué par le ministère des Finances à cet effet.

Selon nos informations, les postes se situent à tous les niveaux de l’échelle administrative. S’ajoutent à cela les 1 000 emplois qui sont actuellement proposés aux inscrits du Youth Employment Program.

Ensuite, viennent les emplois qui devraient être créés par le secteur privé mais avec un coup de pouce de l’État. L’économie bleue est citée dans cette catégorie, avec la création d’environ 3 000 postes sur les bateaux de croisière. En avril, des représentants de Costa Croisières devraient d’ailleurs faire le déplacement au pays à la demande du gouvernement. Les candidats seront, eux, formés par la Mauritius Maritime Academy, qui est sous l’égide du ministère de l’Économie océanique.

Il y a également de gros projets d’aquaculture ainsi que le lancement du Road Decongestion Program, dont les premiers travaux devraient débuter en juillet. «Ces projets seront chapeautés par l’État et ce sont les compagnies privées qui devraient employer le plus de gens», laisse-t-on entendre dans les milieux concernés.

Qu’en est-il des 17 000 emplois devant être créés uniquement par le secteur privé ? Interrogé quant à cette possibilité, Raj Makoond, Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius, qui siège également sur le Joint Public-Private Sector Steering Committee, se dit optimiste en raison de la concrétisation de plusieurs projets d’envergure cette année.

Ainsi, pour la construction, la sortie de terre des smart cities et l’Education Village de Medine dans l’Ouest, entre autres, devraient avoir un impact positif sur ce secteur en 2016 et créeront des emplois. «Tous les ingrédients sont réunis pour que les choses aillent dans la bonne direction», soutient Raj Makoond. Les acteurs du privé espèrent d’ailleurs que la construction va se stabiliser après quatre années de décroissance.

Croissance touristique

 

Le tourisme devrait également connaître une croissance. Et, comme ce secteur a bien repris, estime Raj Makoond, la concrétisation de certains projets hôteliers devrait influer davantage sur la construction.

Idem pour l’économie bleue. «Le projet avec Doha ayant déjà été signé pour le deep water application (NdlR : un système de refroidissement de l’air à travers l’eau de mer, à Port- Louis), cela devrait également avoir un impact favorable sur le secteur de la construction», avance le CEO de Business Mauritius. D’autre part, le secteur de la technologie, de la communication et de l’innovation, qui connaît une croissance de 7 %, devrait aussi amener à une demande au niveau de l’emploi.

En ce qu’il s’agit des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’exportation, Raj Makoond indique que la création de la one-stop-shop, l’entrée en opération de la Maubank ainsi que les facilités offertes par les banques devraient aider le secteur des PME à reprendre des couleurs.