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Olix, témoin des attentats de Paris : «J’ai la nausée»

14 novembre 2015, 08:10

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Olix, témoin des attentats de Paris : «J’ai la nausée»

Olix est un étudiant mauricien de 21 ans originaire de Port-Louis. Pour la première fois de sa vie, hier soir, vendredi 13 novembre, il a été confronté à la vision d’une personne qui a pris une balle. Témoin des attentats de Paris, il nous raconte son horrible soirée, joint tôt ce matin, alors qu’il était incapable de trouver le sommeil. Par ailleurs, l'ambassade de Maurice en France n'est, pour l'instant, pas au courant s'il y a des Mauriciens parmi les victimes, l'identification des victimes n'a pas commencé.

Ce samedi 14 novembre, vers 4 heures du matin à Paris, les sirènes résonnent toujours dans les rues de la capitale française. Olix, étudiant mauricien de 21 ans, ne dort pas. Il est sous le choc. L’image d’une femme blessée par balle tourne en boucle dans sa tête. Il a la nausée. Il a échappé aux attentats de la veille à Paris et raconte.

«Je me trouvais juste à côté du Bataclan dans un restaurant, East Side Burger. Le boulevard Voltaire est à côté. On mangeait avec une amie et on a entendu des coups de feu. Comme il y avait le match de foot France- Allemagne à la télé, le restaurateur nous a dit que c’était des pétarades. On se disait quand même que c’était bizarre. A ce moment, des gens ont commencé à courir dehors et à entrer dans le restaurant par peur.

 

Coups de feu

On a à nouveau entendu des coups de feu. Le propriétaire voulait aller au sous-sol pour nous mettre en sécurité. Mais je n’avais plus de batterie et ne voulais pas rester sur les lieux. J’ai dit à mon amie qu’on devait sortir et courir le plus vite possible et rejoindre le métro. C’était vers 21h45, 21h50. On est sorti et nous avons encore entendu des coups de feu.

Une femme qui courait avec nous tout le long du boulevard Voltaire ne s’était pas rendu compte qu’elle avait pris une balle dans le dos, à mon avis dans la rue. Nous avons vu qu’il y avait du sang et on lui a dit ça va pas ? Elle nous a montré et là j’ai vu qu’elle s’était pris une balle. On s’est arrêté et on a essayé d’aider la dame puis d’autres personnes qui avaient appelé les secours l’ont aidée.

J’ai perdu mon amie et me suis retrouvé seul. J’ai vu des hommes de l’armée après qui marchaient et là ça a commencé, la police et les pompiers sont venus. Je ne savais pas quoi faire, des gens couraient, paniqués. J’ai demandé aux militaires si je pouvais prendre le métro, ils m’ont dit que oui car il n’y avait aucun risque, c’était encore tôt. Au moment où ils m’ont dit cela, d’autres coups de feu ont résonné.

Lignes de métro bloquées

J’ai pris le métro Voltaire, ce n’était pas toutes les stations qui marchaient et j’ai eu l’idée de m’arrêter pas très loin, dans le 3e arrondissement, vers le Châtelet, chez un ami mauricien (moi j’habite dans le 18e plus au Nord).»

Nous lui demandons s’il a compris ce qui se passait, il nous répond «j’ai tout de suite pensé à des attentats comme Charlie, mais plus près de nous. Pas à plusieurs endroits comme ça».

Olix ne sait pas quand il va rentrer chez lui. Quatre lignes de métro sont bloquées ce matin, samedi 14 novembre, dont celle qui rallie son domicile. Heureusement, son amie va bien, elle est rentrée chez elle.

On ne sait s'il y a des Mauriciens parmi les victimes

On ne sait s'il y a des Mauriciens parmi les victimes. Joël Rault, l'ambassadeur de Maurice en France vient de déclarer à 8 heures que l'identification des victimes n'a pas encore débuté. L'ambassade tient une permanence téléphonique au cas où. Le Gouvernement français a mis en place un numéro vert qui est le 0800604005. «Les autorités nous tiendront au courant si par malheur nos compatriotes sont parmi les victimes.»