Ses adversaires, dit-il, ont préféré utiliser ce dossier comme un outil politique pour «me dénigrer». C’est ce que déplore le commissaire de la pêche Richard Payandee, après les remous suscités lorsqu’il a pris position pour ne pas s’aligner sur la position de Maurice quant à la fermeture de la pêche à la senne.

En fait, Maurice a décidé d’étendre cette période, mais le commissaire Payandee était d’avis que, pour Rodrigues, une telle décision n’était pas bénéfique. Ce qui a entraîné un certain cafouillage, le 30 septembre dernier lorsque, finalement, il a accepté d’étendre la période jusqu’au 10 octobre. Lors d’un point de presse le 2 octobre, il a fait ressortir que la fermeture de la pêche permet aux poissons de se reproduire. «Beaucoup de personnes ne se rendent pas encore compte des effets du changement climatique. Akoz sanzman klimatik, li posib ki dat ki bann poison an zef finn sanze e ki li pa parey avek Moris», a-t-il fait valoir.

Le commissaire a même fait la démonstration avec deux poissons pêchés le jour même pour prouver son point. Le ventre de ces poissons étaient en fait remplis d’œufs.

Pour Richard Payandee, il est «dommage» que le ministre de tutelle n’ait pas jugé approprié de consulter Rodrigues avant de prendre une telle décision. D’autant plus que l’île est autonome dans le secteur de la pêche. «Nous n’avons pas eu l’occasion d’exprimer notre opinion sur la question mais ce sera chose faite dans un proche avenir lors d’une de mes missions à Maurice, afin que cela ne se répète pas l’année prochaine», a cependant précisé le commissaire de la pêche.

Lui, reste convaincu que la décision de ne pas étendre la pêche à la senne aurait été bénéfique pour les pêcheurs car ils auraient eu une plus belle prise lors de la prochaine saison.

«Mo ti panse ki bann politisien dan lopozision pou soutenir moi me zot inn prefer servi sa kouma enn zouti politik pou denigre moi», déplore-t-il. Avant d'ajouter que son seul objectif derrière cette décision était de protéger l’environnement et qu’il n’a aucune raison de faire des excuses aux pêcheurs, comme le reclament les politiciens de l’opposition.

Pour le commissaire de la pêche, il faut revoir cette politique de fermeture de la pêche dans le dialogue. A aucun moment, précise-t-il, il n'a voulu créer un conflit entre les gouvernements régional et central. Et «Je suis fier d’avoir pris cette décision car aujourd’hui le débat est lancé».