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Réunion sur les réfugiés à l'ONU, flux toujours soutenu dans les Balkans

30 septembre 2015, 17:08

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Réunion sur les réfugiés à l'ONU, flux toujours soutenu dans les Balkans

L'ONU se réunit mercredi sous l'égide de son secrétaire général Ban Ki-moon sur les crises migratoires dans le monde, en particulier en Europe où des milliers de migrants continuent de transiter par les Balkans en direction de l'Allemagne.

 

Ban Ki-moon, qui a exhorté lundi les pays européens à "faire plus" pour les migrants et réfugiés, veut tenter à New York de définir "une approche globale" de la crise migratoire, lors de ce sommet en marge des travaux de l'Assemblée générale.

 

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, très critiqué pour sa politique anti-migrants, doit y défendre sa ligne dure et notamment les clôtures controversées qu'il a fait ériger aux frontières Schengen de son pays.

 

La Hongrie, qui a vu transiter quelque 300.000 migrants cette année, a dit vouloir proposer à l'ONU l'introduction de "quotas mondiaux" pour la répartition des réfugiés.

 

"L'Europe ne doit pas supporter la charge des migrants seule", a déclaré mardi le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto lors d'une conférence de presse à New York. "L'Europe n'est pas en état d'accepter des centaines de milliers, voire des millions de migrants économiques", a-t-il ajouté.

 

Budapest milite par ailleurs pour le déploiement d'une force européenne destinée à empêcher le débarquement en Grèce des migrants arrivant de Turquie.

 

- Europe divisée -

 

En une journée, quelque 6.000 personnes sont à nouveau arrivée en Europe par la mer, portant à 520.957 le nombre de réfugiés ayant rejoint le continent par cette voie, selon un décompte du HCR mercredi.

 

Les trois quarts d'entre eux arrivent en Grèce, dans des conditions toujours périlleuses. Près de 3.000 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée depuis le début de l'année.

 

Une femme et son enfant ont encore péri lors d'un naufrage au large de l'île grecque de Lesbos, l'une des principales portes d'entrée de migrants en mer Egée, dont les rivages sont jonchés de gilets de sauvetage et d'épaves de canots pneumatiques.

 

Face à cette crise, l'Europe reste divisée, constate le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), William Lacy Swing. "Il y a beaucoup de chemin à faire", estime-t-il, "pour définir une politique globale à long terme (..) et partager les responsabilités".

 

Le G7 et les pays du Golfe se sont engagés mardi à fournir 1,8 milliard de dollars pour le financement des agences de l'ONU qui aident les réfugiés syriens, dont le Programme alimentaire mondial et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).

 

Le Japon a, lui, annoncé le versement d'1,5 milliard de dollars pour aider les réfugiés d'Irak et de Syrie et soutenir les efforts de paix au Proche-Orient et en Afrique.

 

- "Zones de transit" -

 

Dans les Balkans et en Europe centrale, le flux de migrants reste soutenu. Plus de 6.600 personnes sont entrées en Hongrie depuis la Croatie mardi, et une dizaine d'autobus croates ont encore acheminés mercredi matin des réfugiés au poste-frontière de Beremend, selon des journalistes de l'AFP.

 

Les autorités hongroises, qui ont érigé une clôture barbelée sur la "frontière verte" (non délimitée par la rivière Drave) entre les deux pays, entendent la fermer prochainement aux migrants, comme elles l'ont déjà avec la frontière serbe.

 

A Beremend, comme plus à l'ouest au poste de Letenye, des ouvriers installaient mercredi des conteneurs destinés à matérialiser les futures "zones de transit", où la Hongrie entend examiner à l'avenir les demandes d'asile sans laisser les migrants pénétrer formellement sur son territoire.

 

L'Italie a pour sa part fait évacuer mercedi matin un camp de migrants à sa frontière française, à Vintimille.

 

Afin de mieux répondre à la crise migratoire, l'Allemagne, principal pays de destination des migrants, a adopté mardi un durcissement des règles pour certaines catégories de demandeurs d'asile.

 

"Nous voulons envoyer un signal clair à ceux (...) qui ne fuient pas la guerre ou ne sont pas victimes de persécutions, nous voulons leur dire: ne venez pas", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

 

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est de son côté inquiété d'une "dangereuse renaissance de sentiments nationaux" en Europe.

 

"L'état de notre Union européenne n'est pas bon, les fissures de solidarité se multiplient", a-t-il estimé, soulignant que l'Union européenne avait "une ardente obligation" d'accueillir les réfugiés.