Publicité

Faux profils de personnalités sur Facebook: les cas se multiplient à Maurice

2 mai 2015, 19:11

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Faux profils de personnalités sur Facebook: les cas se multiplient à Maurice

Usurper l’identité d’une personnalité sur un réseau social : le phénomène est en train de prendre une ampleur inégalée, principalement sur Facebook. Et Maurice n’est pas épargnée. 

 

 

La Cybercrime Unit rapporte en effet que pas moins de 20 plaintes ont été déposées depuis le début de l’année pour usurpation d’identité sur Facebook. Tout en précisant que certaines victimes choisissent de ne pas porter plainte, car le mal est minime et que leurs amis savent déjà qu’il s’agit de faux profils.

 

 

Toutefois, dans certains cas, cette pratique peut devenir très gênante, comme le confie Marie-Claire Monty, députée du n°4. Il y a deux semaines, elle a appris à travers des amis que son compte avait été piraté. «J’ai d’abord changé mon mot de passe, mais mon compte a été de nouveau piraté. J’ai donc fermé mon compte», confie l’élue. Peu après, elle découvre qu’une de ses photos a été volée et utilisée pour créer un nouveau profil d’elle. 

 

 

La personne derrière ce méfait s’est alors servie de ce profil pour envoyer des messages à des proches de la députée. Propositions de financement ou d’aide à l’embauche, ces messages sont très suspects. Toutefois, la limite est atteinte lorsque le pirate explique à une internaute qu’il sait qu’elle a été violée.

 

 

«Les amis reconnaissent mon style, heureusement» 

 

 mais

Le père Jean-Claude Véder a également été la cible de ces mauvais plaisantins. Nul piratage de son compte : on lui a simplement dérobé son identité. «Vu que j’avais dépassé le barème de 5 000 amis, les gens ont pensé que j’avais créé un autre compte. Ce qui fait qu’ils ont accepté la demande d’ami. Toutefois, quand la personne s’est mise au chat, ces personnes se sont rendues à l’évidence que ce ne pouvait être moi. Ils connaissent mon style», relate le prêtre.

 

 

Ce dernier n’a pas eu recours à la police, mais il a tenu à expliquer à ses amis sur Facebook que l’autre profil ne lui appartenait pas. Si le père Véder n’a aucune idée sur l’identité de l’auteur du faux profil, il a bien l’intention d’effectuer un nettoyage dans sa liste d’amis. «Des fois, on ne fait qu’accepter les demandes d’amis sans vraiment connaître ces personnes», avoue-t-il.

 

 

«Un aléa de la technologie»

 

 

Lindsay Morvan, ancien responsable de communication du PMSD, compte quant à lui pas moins de trois faux profils Facebook à son nom. La dernière usurpation d’identité date d’environ trois mois. «Je mets alors un post sur mon compte pour informer les amis et proches que s’ils reçoivent une demande d’ami de 'moi' d’un autre compte, c’est un faux», dit-il. 

 

 

S’il n’a jamais porté plainte à la police, il a cependant rapporté le cas à la compagnie Facebook. «C’est déplorable, mais c’est un aléa de la technologie. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que je vais retirer mon profil de Facebook. C’est un moyen qui me permet de partager des choses avec les amis et proches», soutient Lindsay Morvan.

 

 

Inconvénients

 

 

«Personne ne crée de faux profils avec de bonnes intentions. Ces faux profils causent des inconvénients aux personnes concernées», affirme le sergent Robin Bhundoo, de la Cybercrime Unit. Souvent, dit-il, les auteurs de faux profils utilisent les noms de personnalités car «les gens vont faire confiance plus facilement».

 

 

D’autres encore créent de faux profils et proposent des offres alléchantes afin de voler les gens. «Récemment, une personne a versé la somme de Rs 90 000 à quelqu’un qui prétendait vendre une voiture. Elle a fait le paiement auprès d’un prestataire de service, chez qui la source ne peut être retracée», indique le sergent Bhundoo. D’où la nécessité de vérifier l’identité de son correspondant avant d’expédier tout argent. «Demandez l’adresse et le numéro de contact à la personne. Et pourquoi pas, de vous envoyer une photo de son lieu de travail. Demandez-lui également de vous rappeler», conseille-t-il. 

 

 

 

Amende de Rs 1 million 

 

 

Sous l'article 46 de l’ICT Act, déclare le sergent Bhundoo, les personnes trouvées coupables sont passibles d’une amende ne dépassant pas Rs 1 million et une peine d’emprisonnement n’excédant pas cinq ans. Les appareils utilisés peuvent aussi être saisis.

 

 

Toutefois, les personnes victimes d’usurpation d’identité sur Internet ne portent pas plainte nécessairement. Certains appellent directement la Computer Emergency Response Team pour faire enlever le faux profil. «Mais celui-ci se réserve le droit de demander qu’une plainte soit logée à la police, et que le faux profil soit enlevé après l’enquête», souligne le sergent Bhundoo.