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Stimulants sexuels: peut-on mourir de plaisir ?

15 février 2015, 22:00

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Stimulants sexuels: peut-on mourir de plaisir ?

Les valises de l’ancien PM contenaient des stimulants sexuels. Le prétexte est tout trouvé pour creuser le sujet. Quels sont ceux qui sont vendus sur le marché ? Sont-ils efficaces ? Peut-on mourir de plaisir ? Quelques éléments de réponse.

 

Des produits habituellement utilisés pour améliorer la qualité de l’érection et des performances sexuelles ont été retrouvés dans les valises du «lion»,  qui est ces jours-ci dans de beaux draps. Si les aphrodisiaques naturels sont connus depuis la nuit des temps, qu’en est-il  de ceux que l’on consomme aujourd’hui ? Ceux et celles qui en prennent risquent-ils l’arrêt cardiaque ? Pour le savoir, petit tour en pharmacie. Et chez le légiste.

 

Pour les médicaments, il faut une ordonnance du médecin, souligne d’emblée Vicky Ramlugun, pharmacien. «Ceux qui se vendent le plus sont surtout des copies du Viagra, qui contiennent principalement du sildénafil. Ils viennent principalement d’Inde.» Parmi ceux qui sont en vente à Maurice : le Sidagra ou encore l’Alsigra. Sont-ils efficaces ? «Oui, si l’on en croit les clients.» Une étude réalisée à l’étranger démontre, en fait que pour un fonctionnement «optimal», il faut qu’il y ait «suffisamment d’hormones et de désir».

 

On désire justement en savoir plus. «Il arrive bien entendu qu’on remette par la suite les médicaments aux patients qui nous ont présenté une ordonnance la première fois. Il est difficile pour quelqu’un d’aller chez le médecin à chaque fois qu’il lui faut ce genre de produit.» D’autant plus qu’une bonne partie de la population mauricienne est diabétique et souffre aussi d’hypertension. «Les problèmes sexuels sont alors inévitables à un certain stade.» Ce qu’il faut surveiller, précise-t-il, c’est justement la fréquence cardiaque et la pression artérielle.

 

Pour ceux dont la libido est en panne, pas la peine d’aller chez le garagiste. Il existe également des compléments alimentaires, qui, eux, sont en vente libre. Leurs noms : maca X, sotrex ou encore le Tigra Men, pour ne citer que ceux-la. Les prix varient entre Rs 250 et Rs 2 250 la boîte ou le flacon. «Il faut garder en tête le fait que les clients achètent les pilules au détail. On ne se constitue pas un stock en général pour ce genre de chose…» Les clients sont-ils nombreux à consulter le menu chaque jour ? «Pour les stimulants sexuels, ils font en compter entre cinq ou six au quotidien.» Et de préciser que les problèmes d’ordre sexuel touchent aussi bien les jeunes que les moins jeunes. Quid des femmes ? «Certes, les cas sont plus rares, mais j’ai souvent des demandes émanant de la part de la gent féminine en pharmacie», souligne Vicky Ramlugun.

 

Parlons ensuite des produits qui sont interdits. «Le ministère dresse une liste, qui change constamment, de ceux qui sont autorisés et de ceux qui ne le sont pas», fait ressortir Kentis Sooriamoorthy, membre de l’Association des pharmaciens. Mais, il y a toujours des gens qui trouveront le moyen de contourner la loi, ajoute-t-il. Contacté pour des précisions, le ministère de la Santé est resté planqué sous la couette.

 

Direction ensuite un cabinet de consultation. Celui du médecin légiste. Les stimulants sexuels sont-ils des criminels récidivistes ? «Oui, même si les causes du décès n’ont pas été imputées directement aux produits en question. J’ai vu des cas ‘suspects’, on va dire», affirme le Dr Satish Boolell. Et d’ajouter : «Ce type de médicament provoque une accélération du rythme cardiaque et, de ce fait, les risques d’accidents augmentent

 

L’âge de ceux qui seraient peut-être morts de plaisir ? «Ils avaient plus de 40 ans

 

Et la médecine chinoise dans tout ça ?

 

Elle fait la timide. En témoigne, une virée dans Chinatown qui n’a rien donné au niveau des témoignages. «Bonjour Madame, vous avez des stimulants sexuels chez vous ?» La réponse : «Non, non, na pa vande isi sa. Al get sa farmasi laba-la…»

 

Direction l’officine en question. «Bonjour Monsieur, vous vendez des stimulants sexuels, s’il vous plaît ?» Sourire crispé, mine déconfite, contrairement au gingembre. Non catégorique. Prière d’aller voir ailleurs. Pourtant, le ginseng, par exemple, est considéré par certains comme étant un aphrodisiaque. Les compléments alimentaires qui boostent la libido sont d’ailleurs à base de plantes, explique Vicky Ramlugun. Pour ceux qui ne veulent pas y goûter, ils peuvent toujours se rabattre sur le traditionnel gingembre, les baies de Goji, l’acerola ou encore la cannelle.