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Secteur financier: mieux saisir les enjeux

30 octobre 2013, 09:27

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Secteur financier: mieux saisir les enjeux

Le secteur financier demeure une nébuleuse pour de nombreux Mauriciens. Nikhil Treebhoohun, CEO de Global Finance Mauritius, dresse un  tableau et évoque les enjeux autour de ce secteur.

 

Après avoir occupé plusieurs fonctions au sein de certaines institutions publiques, Nikhil Treebhoohun est, aujourd’hui, le CEO de Global Finance Mauritius (GFM), une association regroupant plusieurs entreprises du privé. Alors que se profile à l’horizon le budget 2014, il livre les attentes, espoirs mais aussi les craintes du secteur financier.

 

Nikhil Treebhoohun est un homme pondéré. Il a une idée de ce que Maurice représente en termes de possibilités. C’est ce qui l’amène aussi à ne demeurer dubitatif sur le fait que les Mauriciens ne puissent pas comprendre que leur île est un beau pays. Peut-être est-dû à toutes les occasions ratées. Toutes les échéances qu’on n’a pas respectées. Ou des lenteurs qui caractérisent le système. Cela dit, l’homme n’est pas pessimiste de nature. Il est toujours temps de réaliser certaines choses. Il y a toujours des moyens de réaliser ses objectifs. A l’image de cette fameuse ville-Etat qu’on souhaite bâtir…

 

De la Ville-Etat

 

Faire de Maurice une ville-Etat. C’est ce qui se dit, dans certains milieux, depuis quelques temps. Pourtant, cela ressemble à l’un de ces vœux pieux auquel on n’arrive pas à donner forme. «Cela ne veut pas dire qu’il faut en faire une jungle en béton comme Dubaï ou Singapour même si ce dernier pays a pu aménager des espaces verts», tempère Nikhil Treebhoohun. Par contre, cela signifie surtout qu’on doit être à même de bénéficier des infrastructures nécessaires comme les routes, l’eau et l’électricité qui permettent au pays de progresser en toute sécurité afin que les gens puissent travailler au-delà de huit heures par jour. C’est tout un principe sécuritaire de vie où on parvient à un réel équilibre entre les loisirs et le travail. C’est également un cadre général qui devrait permettre d’intégrer le concept de Maurice Iel Durable (MID).

 

GFM et le secteur financier

 

Le rôle de Global Finance Mauritius est de promouvoir le secteur financier. C’est une association d’entreprises, créée deux ans de cela avec des banques, des sociétés de gestion, des firmes de comptables, la Bourse de Maurice… «Le secteur financier est très méconnu. Les gens savent que les opérateurs font beaucoup d’argent. C’est une vision un peu simpliste des choses. Essayons de mieux comprendre comment le système fonctionne. Par exemple, on a besoin d’eau chez soi mais il faut que l’eau puisse venir jusqu’à soi. De la même façon, il y a le capital qui se trouve dans différents pays. Il y a des gens qui ont de l’argent, et les banques, des institutions comme la Banque africaine. De l’autre côté, il y a différents pays, comme ceux en développement, ceux en Afrique et ailleurs qui ont besoin de capitaux. Donc, il s’agit de savoir comment faire pour que ce capital arrive jusqu’à eux», explique Nikhil Treebhoohun. Un centre financier sert, en fait, d’intermédiaire. Il y a des demandes de capitaux privés et des demandes qui émanent aussi des gouvernements. Généralement, les gouvernements obtiennent ces capitaux directement des institutions internationales. Pour l’investissement privé ou pour les Private-Public-Partnership, les investisseurs veulent être sûrs du retour de leurs investissements. Maurice, qui fait partie des institutions comme SADC ou Comesa, rassure les investisseurs. L’île profite aussi d’un système légal fiable où le dernier recours est le Privy Council.

 

Quel avenir pour les jeunes?

 

Le secteur financier, à Maurice, est un secteur prometteur, qui a beaucoup d’avenir et qui emploie quelque 15 000 personnes dont 90% de diplômés, soit des jeunes universitaires formés en comptabilité, en gestion… Mais, ce n’est pas suffisant d’avoir un diplôme. Il faut aussi se spécialiser dans des secteurs spécifiques. «Le secteur financier compte à peu près onze sous-secteurs… Nous avons demandé au gouvernement l’autorisation de pouvoir assurer une formation pointue dans ce secteur. Il faut aussi donner aux jeunes l’occasion d’aller travailler à l’extérieur et de revenir… Pourquoi faire venir des travailleurs manuels seulement et ne pas s’intéresser aux potentiels salariés en col blanc?» s’interroge Nikhil Treebhoohun.

Il est ainsi de ces questions auxquelles notre interlocuteur souhaite avoir des réponses dans des délais raisonnables.