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Afrique du Sud: les causes du chaos

16 juillet 2021, 08:15

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Afrique du Sud: les causes du chaos

Le gouvernement sud-africain ne cesse de revoir à la hausse le bilan des violences qui enflamment le pays de Nelson Mandela depuis une semaine, annonçant au moins 117 morts quand le bilan précédent faisait état de 72 morts, indique l’AFP. 
Une forte mobilisation des militaires — qui ont pris le relais des policiers, dont beaucoup des émeutiers eux-mêmes — apportent ce matin une accalmie, selon un Mauricien qui étudie à Cape Town. «Ici aussi, il y a eu plusieurs tentatives de pillage et de saccage. Les gens sont devenus fous et les violences ethniques font peur», nous a déclaré notre compatriote. 

«Johannesburg, la plus grande ville du pays, retrouvait un calme relatif et commençait à déblayer les gravats des destructions. La mégalopole est «largement calme », a affirmé hier la ministre par intérim à la présidence Khumbudzo Ntshavheni, attribuant la diminution du nombre d’incidents au déploiement de soldats.

La ministre a évoqué les nombreux endroits du pays, où des Sud-Africains jouent les justiciers, appelant à ne pas prendre «la loi entre vos mains». «Certains brandissent des armes à feu, en réponse apparente aux incidents. S’ils ont le droit de protéger leur propriété, leur vie, leur quartier», ils doivent s’assurer qu’ils n’agissent pas «en désaccord avec la loi».

Dans un éditorial qui sera publié ultérieurement, Nad Sivaramen souligne que le chaos actuel trouve ses origines dans les fléaux multiples qui rongent l’Afrique du Sud depuis plusieurs décennies. «Ces fléaux sont notamment la pauvreté, le chômage, les inégalités tribales, sociales et économiques, la corruption des élites, les liens incestueux entre partis politiques et cliques oligarchiques, le favoritisme, les institutions dévoyées, un système éducatif insuffisant, une faible croissance économique – tout cela sur toile de fond d’un passé douloureux qui provoque encore des tensions ethniques.»

Nad Sivaramen ajoute que ce qui se passe en Afrique du Sud «devrait donc résonner dans toutes les ploutocraties du monde (ploutos = «richesse», et kratos, «pouvoir» ; donc régime où le pouvoir est exercé par les plus riches), en particulier celles du continent et de l’océan Indien…»